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Édito

Reprise es-tu là ?

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Reprise ou pas reprise ? La question hante de nouveau les économistes et dirigeants politiques de la planète. Pour cause, la reprise tant attendue se fait toujours désirer.

À Maurice, les autorités estiment avoir décelé une légère amélioration dans l’économie globale depuis juin 2013. C’est ce qu’a avancé le comité de politique monétaire (CPM) lors de sa dernière réunion, le mois dernier. Les membres du CPM notent une progression, bien qu’infime, de l’économie américaine, mais reconnaissent que les nuages budgétaires et monétaires planent toujours sur ce pays.

Du côté du Royaume-Uni, il y a un regain de dynamisme tandis que l’Europe et le Japon renouent avec une croissance positive. Autant de signes qui poussent le CPM à penser que les perspectives s’améliorent. Cela en dépit du fait que la situation dans les pays émergents demeure « confuse », avec notamment un ralentissement de la croissance.

Intervenant lors d’une conférence de presse post-CPM en présence du Gouverneur de la Banque de Maurice, l’économiste Pierre Dinan s’était lui aussi exprimé sur ce qu’il qualifie de « premiers bourgeons de l’économie globale ». Toutefois, il devait faire remarquer que la situation demeure fragile. D’où son appel à la prudence en attendant d’avoir une meilleure visibilité sur les nouvelles tendances qui se dessinent.

C’est justement pour tenter d’y voir plus clair que nous nous sommes tournés vers le Fonds monétaire international. D’ailleurs, tous les yeux étaient braqués sur les institutions de Bretton Woods durant la semaine écoulée avec la présence à Washington des ministres des Finances, des banquiers centraux et autres dirigeants du secteur privé pour l’assemblée générale annuelle.

En attendant peut-être d’avoir d’autres éléments sur ce fameux début de reprise, avec le retour au pays du ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, de la grand-messe annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, nous nous sommes intéressés aux dernières ‘Perspectives économiques mondiales’.

Cette analyse publiée la semaine dernière pourrait refroidir quelque peu les ardeurs des plus optimistes. D’autant plus que les analystes du FMI soulignent d’entrée que « la croissance mondiale est faible, les moteurs de l’activité changent et les risques de dégradation persistent. » Le FMI n’écarte pas, non plus, la possibilité de voir apparaître de « nouvelles crises ».

Rien de moins rassurant lorsqu’on sait que les analystes du Fonds monétaire international ont charcuté leurs projections de croissance mondiale en six occasions depuis le début de 2012. Une démarche qui se justifie, selon le FMI, par le fait que la reprise dans les pays avancés ne saura compenser le ralentissement ailleurs, notamment dans les pays comme la Chine et l’Inde.

Un argument qui se traduit dans une nouvelle décision du Fonds monétaire international de baisser ses prévisions de croissance pour l’activité globale en 2013. Ainsi, ‘Perspectives économiques mondiales’ en date du mois d’octobre ramène la prévision de croissance à 2,9 %, reflétant une baisse de 0,3 % par rapport aux prévisions initiales de juillet de cette année. Si cette projection s’avère, les analystes soutiennent que ce sera la plus faible depuis 2009.

Pour 2014 également, le FMI annonce une croissance en baisse. Elle sera de l’ordre de 3,6 % contre une estimation précédente de 3,8 %. À en croire les officiels de l’institution de Bretton Woods, les états-Unis seront le principal moteur de la reprise mondiale, l’an prochain. Mais il y a un hic : l’incertitude sur le relèvement du plafond de la dette américaine pourrait jouer les trouble-fête.

L’Europe, notre marché principal, pourrait aussi reprendre des couleurs. « Des signes de reprise apparaissent dans les pays du cœur de la zone euro. C’est le résultat non pas de changements majeurs apportés à la politique économique, mais bien d’un changement d’état d’esprit, qui néanmoins pourrait être largement autoproducteur si les consommateurs et les entreprises décidaient d’accroître leurs dépenses », écrit Olivier Blanchard, conseiller économique du FMI.

Un redressement est-il en vue, comme semble l’indiquer également le baromètre économique de la Chambre de Commerce et d’Industrie ? Seul le temps nous le dira. En revanche, nous avons certainement les moyens, avec le Budget 2014, de contribuer à ce retournement de conjoncture qu’annoncent les enquêtes de la CCI.

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