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Se reconnecter à la réalité

u003cpu003eMaurice est entré dans une période ultrasensible avec le démarrage de la campagne électorale. Les récents commentaires de certains dirigeants politiques à lu0026rsquo;égard des journalistes témoignent de cette sensibilité à fleur de peau et plantent le décor du paysage politico-médiatique en marge des prochaines élections générales.u003c/pu003eu003cpu003eAu lieu de faire le procès de la presse u0026ndash; ou du0026rsquo;une u0026laquo;u0026nbsp;section de la presseu0026nbsp;u0026raquo;, selon la formule consacrée u0026ndash;,les politiques gagneraient à prendre de la hauteur et à élever le débat. Cu0026rsquo;est ce qui est attendu de la part de ceux qui affirment vouloir approfondir la démocratie.u003c/pu003eu003cpu003eDes débats du0026rsquo;idées, le pays en a certainement bien besoin face aux propositions du0026rsquo;amender la Constitution pour changer la structure démocratique. Du0026rsquo;autant plus que la population nu0026rsquo;aura pas la possibilité de se prononcer sur la question à travers un référendum, comme le souhaitent bon nombre du0026rsquo;acteurs de la société civile. Il est donc nécessaire de permettre à ceux qui se rendront aux urnes prochainement de se familiariser avec tous les points de vue afin de les aider à faire un choix éclairé. Il y va de notre capacité à vivre ensemble.u003c/pu003eu003cpu003eTrop longtemps, la classe politique a fait croire au peuple que u0026laquo;u0026nbsp;nou mem mama, nou mem papau0026nbsp;u0026raquo;. Ce qui lui a permis du0026rsquo;orienter la perception de la population à sa guise, et pas nécessairement pour lui faire prendre conscience des vrais enjeux.u003c/pu003eu003cpu003eOr, la réalité est que le monde a changé et aujourdu0026rsquo;hui plus que jamais,u0026nbsp;u003cemu003eno one owes us a livingu003c/emu003e. Du0026rsquo;ailleurs, cette situation se reflète dans nos relations avec le monde extérieur, y compris avec nos anciens colonisateurs. Su0026rsquo;il fallait un exemple, le commerce illustre parfaitement le nouvel ordre économique. Nous sommes passés du0026rsquo;un modèle basé sur les préférences à un modèle qui ne pardonne pas, celui-là basé sur la compétitivité. Ce ne sont certainement pas les producteurs sucriers et de textile qui diront le contraire. Les opérateurs des services financiers ne sont pas mieux lotis. Malgré nos relations ombilicales avec lu0026rsquo;Inde, une épée de Damoclès est suspendue au-dessus du traité de non-double imposition fiscale qui nous lie à la Grande péninsule.u003c/pu003eu003cpu003eLa réalité, cu0026rsquo;est aussi un compteur de croissance économique bloqué autour de 3 % et une confiance en berne dans le milieu des affaires. Les défis sont de taille. Les bailleurs de fonds ne cessent de nous le rappeler. Lu0026rsquo;extrême pauvreté nu0026rsquo;a pas encore été résolue. Lu0026rsquo;inadéquation entre lu0026rsquo;offre et la demande perdure sur le marché du travail avec pour conséquence un grand nombre de jeunes nu0026rsquo;arrivant pas à trouver de lu0026rsquo;emploi. Le taux du0026rsquo;épargne nu0026rsquo;a jamais été aussi bas tandis que lu0026rsquo;investissement, si crucial à la relance économique, est en recul.u003c/pu003eu003cpu003eComment un pays réagit à de telles mutations dépendra de la capacité de ses dirigeants éventuels à se reconnecter à la réalité, aussi dure soit-elle, mais certainement pas avec des arguments au ras des pâquerettes auxquels nous ont habitués les responsables politiques.u003c/pu003eu003cpu003eCette campagne électorale est une occasion en or pour la classe politique de rompre avec un discours qui est aux antipodes de lu0026rsquo;évolution du pays. Il est temps de traiter la population en adulte et du0026rsquo;arrêter du0026rsquo;insulter son intelligence. Quarante-six ans après lu0026rsquo;Indépendance, ce u0026laquo;u0026nbsp;peuple admirableu0026nbsp;u0026raquo; nu0026rsquo;en demande pas moins. Il en appelle à une autre façon de faire de la politique.u003c/pu003eu003cpu003ePour se réhabiliter, les hommes politiques, plus particulièrement ceux qui brigueront les suffrages dans les semaines à venir, gagneraient à proposer à la nation une forme de pouvoir qui sera à son service et non lu0026rsquo;inverse, comme cela a été malheureusement le cas jusquu0026rsquo;ici. Cu0026rsquo;est à ce changement quu0026rsquo;aspirent les citoyens de ce pays.u003c/pu003e

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