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Édito

Solution régionale

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Solution régionale | business-magazine.mu

2013 pourrait se révéler l’année de l’intégration régionale si le grand nombre d’initiatives qui ont lieu ces jours-ci autour de cette question arrivent à faire bouger les choses.

Pour Maurice, des avancées dans ce domaine ne peuvent être que bénéfiques. D’autant plus que notre économie est toujours fortement exposée à la zone euro. Une région qui peine à sortir de la crise.

Etant donné que la reprise tant attendue dans cette partie du monde n’est pas pour demain, il est impératif que nous réduisions notre dépendance du Vieux continent. C’est la meilleure façon d’atténuer l’impact d’une dégradation de l’environnement économique en Europe sur les opérateurs locaux. Mais pour y parvenir, il faudra trouver des marchés alternatifs, et de surcroît en pleine croissance.

La trentaine de ministres africains qui se sont réunis dans l’île récemment pour discuter de la feuille de route qui mènera, à terme, à la mise en place d’une Communauté économique africaine, a mis le doigt sur la solution. Il s’agit de l’intégration régionale.

Nombre d’analystes considèrent, en effet, qu’une partie de la réponse à cette crise globale ne pourra venir que d’une plus grande intégration économique régionale et d’une meilleure coopération Sud-Sud. D’autres régions l’ont compris avant nous. Le Mercosur, l’ASEAN, l’UNASUR, entre autres, en sont la preuve.

Ici, nous sommes toujours en train de discuter d’une communauté économique africaine. D’ailleurs, il ne pouvait en être autrement devant l’impasse des négociations au niveau de l’Organisation mondiale du commerce.

Toutefois, il ne suffit pas de se limiter à des discussions. Il faut être en mesure de faire avancer la question de la régionalisation. Dans ce domaine, la Commission de l’océan Indien n’a pas hésité à montrer la voie en prenant les devants sur un sujet considéré comme étant très sensible du point de vue de certains pays. Nous faisons, bien évidemment, référence au projet de ligne aérienne régionale évoqué par la COI.

Certes, il n’est pas toujours évident de lancer des discussions rationnelles sur des questions qui touchent aux intérêts nationaux, mais le fait de pouvoir réunir les parties prenantes pour un débat et une réflexion sur la possibilité d’avoir une telle compagnie est un pas dans la bonne direction.

Il devrait en être de même pour le regroupement tripartite visant à intégrer les pays de l’Afrique orientale et australe en un seul bloc économique. Ce qui donnera naissance à une véritable Communauté économique africaine. Une telle initiative, si elle se concrétise, regroupera vingt-six Etats du continent et ouvrira l’accès à un vaste marché pour nos produits et services.

Cela dit, il n’y a pas lieu de chômer en attendant de voir la concrétisation de cette union économique et monétaire. Bien au contraire, maintenant que nous disposons d’un agenda africain, il est de notre devoir d’accélérer le processus visant à le mettre à exécution. Car qui mieux que Maurice connaît les opportunités qui existent sur ce continent dont nous voulons être la porte d’entrée ?

Ouvrir davantage l’accès de nos entreprises à ce marché nous permettra de résister à un prolongement de la crise européenne. L’industrie du textile qui, malgré une baisse au niveau de la demande provenant de nos marchés traditionnels arrive à maintenir la tête hors de l’eau, témoigne justement de l’importance de la diversification régionale.

Il n’y a pas que le textile. D’autres secteurs, à l’instar du seafood, ont aussi découvert des débouchés très intéressants sur le sol africain. Une certaine dynamique a donc été créée et il faut pouvoir capitaliser dessus pour amener d’autres secteurs d’activité à se tourner vers la région.

La tenue en juillet prochain de la conférence économique de l’IOR-ARC regroupant les pays riverains de l’océan Indien devrait également inciter à une réflexion plus profonde sur la dimension régionale.

L’idée est de faire prendre conscience aux entrepreneurs que la croissance se trouve à côté de chez nous et que les risques de ne pas aller la chercher sont beaucoup plus élevés que si l’on y allait.

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