Type to search

Career Education & Career

Aurélie Marie : «Certains cursus de formation doivent être revus»

Share
Aurélie Marie

Aurélie Marie, Head of Recruitment & Communication de myjob.mu, note que le ‘mismatch’ sur le marché du travail persiste toujours. Elle souligne également que les métiers techniques sont sources de revenus et que les jeunes qui s’y engagent ont toutes les chances d’être engagés.

Aujourd’hui, quels sont les principaux secteurs générateurs d’emplois à Maurice ?

Le premier secteur qui recrute en ligne était celui de l’hôtellerie/tourisme. Or, la crise sanitaire de la Covid-19 a placé ce secteur au dernier rang. Néanmoins, une fois les frontières rouvertes et la pandémie sous contrôle, le tourisme restera l’un des piliers de l’économie mauricienne. Les autres secteurs recrutant sont les Tic, la finance, les services externalisés, l’administration, la restauration, le commerce, le secteur bancaire, la logistique et la grande distribution. Les postes d’ingénieur dans divers domaines sont également disponibles. L’environnement, l’écologie, les énergies renouvelables connaissent une demande grandissante de candidats compétents et novateurs.

Qu’en est-il des compétences les plus recherchées par les employeurs ? Notezvous une pénurie de ces compétences sur le marché ?

On entend de plus en plus parler non pas de candidat ou d’employé mais surtout de talent. Les employeurs recherchent du potentiel. Cela renvoie davantage à la personnalité et aux capacités d’adaptation ou d’évolution du candidat, qu’à son seul diplôme ou à ses expériences passées. Dans le cadre d’un recrutement, le savoir-être et la motivation sont désormais des éléments clés. Nous avons trop souvent rencontré des CV parfaits, des expériences et formations en totale adéquation avec un poste et une proposition d’embauche quasi immédiate suivant l’entretien. Et voilà que la personnalité et l’attitude ruinent toute chance de réussite dans ce poste et au sein des équipes et de l’entreprise. Les compétences le plus demandées sont la capacité à résoudre des problèmes complexes, l’esprit critique, la créativité, le management, l’esprit d’équipe, l’intelligence émotionnelle, le jugement et la prise de décision, le sens du service, la négociation ou encore la flexibilité.

 

GOVT-JOBS

«La personnalité et l’attitude sont tout aussi importantes que le CV»

Quels sont, selon vous, les défis sur le marché de l’emploi ?

Le principal défi est d’équilibrer l’offre et la demande dans tous les secteurs. Certains secteurs sont priorisés par les candidats. Or, les offres d’emploi sont limitées, voire saturées. Je pense au domaine légal, à la santé et à l’éducation. Beaucoup de jeunes s’orientent encore vers la psychologie ou encore la criminologie. Les jeunes terminant leurs études universitaires arrivent-ils à trouver un poste en adéquation avec leurs qualifications ? Le mismatch persiste. Toutefois, la clé d’un bon matching est l’orientation et l’information sur les choix de carrière. Les jeunes ont besoin d’être conseillés sur les possibilités que présente le marché de l’emploi. Leur profil et leurs attentes doivent être analysés afin de leur recommander des métiers.

Les jeunes terminant leurs études universitaires arrivent-ils à trouver un poste en adéquation avec leurs qualifications ?

Le mismatch persiste. Toutefois, la clé d’un bon matching est l’orientation et l’information sur les choix de carrière. Les jeunes ont besoin d’être conseillés sur les possibilités que présente le marché de l’emploi. Leur profil et leurs attentes doivent être analysés afin de leur recommander des métiers.

Dans le contexte actuel, est-il plus facile pour un jeune ayant réussi la Form 4 ou le School Certificate de se faire embaucher que celui détenant une licence en économie, en chimie, en biologie, ou encore en géopolitique, par exemple ?

Les jeunes ayant pris la filière professionnelle et qui se sont ainsi orientés vers des métiers manuels ou techniques ont toutes les chances de se faire embaucher. En effet, certains métiers manuels n’attirent plus les jeunes qui pensent souvent que la réussite se résume à un poste dans un bureau. Or, les métiers manuels et techniques sont sources de revenus. La formation est pratique et les stages en entreprise permettent aux étudiants d’acquérir des compétences techniques. Cela améliore leur employabilité. Nous notons que les métiers dans la construction, la mécanique automobile, la production recrutent. Quant à ceux qui sont titulaires d’une licence ou d’un master dans l’administration, l’économie ou la chimie, l’offre d’emploi est inférieure à la demande, d’où l’attente aux portes des entreprises. La géopolitique recrute peu et ces dernières années, ce sont principalement les ambassades qui recherchent ; mais les postes sont limités. Un master ou une formation professionnelle de sept mois peuvent tous deux conduire rapidement à un emploi ou pas. Il n’y a plus de règle à ce niveau.

Selon les profils de candidature qui défilent, pensez-vous que nos universités et autres centres de formation produisent des compétences qui répondent aux besoins des différents secteurs de l’économie ?

Certains cursus de formation doivent être effectivement revus. La force d’une formation réside dans l’esprit d’analyse qu’acquiert l’étudiant dans son univers professionnel et ses compétences techniques sans oublier ses soft skills. Ainsi, la formation en alternance, les stages pratiques et un mixte de cours délivrés par des professeurs et des professionnels de terrain sont indispensables.

Est-ce possible de nous donner une indication des différents niveaux de salaire auxquels peuvent aspirer les diplômés qui postulent dans des secteurs tels que l’ingénierie, la finance, le marketing, le management, les Tic ?

Pour un premier emploi, le salaire dépendra du poste, du niveau de formation, de l’expérience, du potentiel du candidat et, enfin, de la structure de l’entreprise. On peut poser la fourchette des salaires suivante : ingénieur entre Rs 21 000 et 35 000, la finance entre Rs 18 000 et 30 000, le marketing entre Rs 15 000 et 25 000, l’administration entre Rs 15 000 et 25 000 et les Tic entre Rs 18 000 et 40 000.

Tags:

You Might also Like