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Le secteur financier à la recherche de talents

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Avec la croissance et le développement du secteur des services financiers, il est impératif de former les gens conformément aux normes internationales dans les domaines de la conformité, de l’administration de fonds et de l’administration de sociétés et de fiducies. Le secteur financier offre donc plusieurs opportunités aux jeunes.

À ce jour, le secteur a besoin d’au moins 1 500 nouvelles recrues pour l’industrie des services financiers. Le ministère des Services financiers, en collaboration avec la Financial Services Commission, Mauritius Finance, la Mauritius Bankers Association et l’Insurers’ Association, a élaboré une enquête afin d’évaluer le manque de compétences dans le secteur.

«Le secteur de la finance offre à la fois des opportunités extrêmement attractives et un parcours professionnel épanouissant aux jeunes diplômés. Cependant, c’est l’une des industries les plus difficiles, les plus compétitives et les plus stressantes dans lesquelles travailler et le prix à payer pour une carrière réussie est donc relativement élevé par rapport à d’autres industries. De toute évidence, les récompenses corroborent avec de tels prix que le jeune va payer, pour progresser dans sa carrière», fait ressortir Amit Bakhirta, CEO et fondateur d’Anneau. Le salaire médian des emplois du secteur est probablement plus élevé que le salaire médian national. Il ajoute que le secteur des services finan[1]ciers a été l’un des secteurs les plus robustes, résilients et en croissance à Maurice au cours des dernières décennies et devrait continuer à gagner du terrain, ceteris paribus. Que ce soit sur les segments de la gestion de portefeuilles, de la gestion de patrimoines, de la gestion d’actifs, de la banque d’investissement, de la banque privée, du capital investissement, de la finance d’entreprise, du conseil financier, de l’assurance, de la structuration et de l’administration de fonds, entre autres, la croissance organique implique une croissance des capacités ; ainsi du recrutement.

«Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est l’avènement et le dépassement des avancées technologiques telles que l’intelligence artificielle dans lequel de nombreux emplois de niveau d’entrée dans la finance sont susceptibles d’être éliminés, au fil du temps. Par conséquent, le perfectionnement des compétences sera extrêmement important», met en exergue Amit Bakhirta.

VIVIER DE TALENTS RESTREINT

En effet, la formation et le renforcement des capacités ont un rôle essentiel à jouer pour répondre aux besoins du secteur financier. Le défi auquel est confronté le secteur des services financiers est d’abord d’attirer et de développer les talents, et ensuite de retenir le personnel qualifié et expérimenté.

Il est devenu extrêmement difficile d’embaucher directement sur le marché et ce phénomène se fait sentir lors du recrutement au niveau d’entrée, tant pour les jeunes sortant du secondaire que pour les nouveaux diplômés universitaires.

Ainsi, la rétention du personnel qualifié au niveau de l’encadrement intermédiaire est affectée par la fuite des cerveaux et un taux élevé de rotation du personnel résultant d’une augmentation de l’émigration des professionnels des services financiers. Nos concurrents du Luxembourg, de Guernesey, de Jersey et de Malte, entre autres, font de la publicité et recrutent massivement à Maurice en s’adressant directement aux candidats par le biais des médias sociaux.

Par ailleurs, Amit Bakhirta laisse entendre que selon le segment qui intéresse, de nos jours, une maîtrise en finance, en économie, en ingénierie, en mathématiques, dans les statistiques, en comptabilité ainsi que des stages pertinents sont essentiels pour mettre les nouveaux diplômés à l’honneur. «Compte tenu de la nature hautement concurrentielle de l’industrie, des qualifications professionnelles supplémentaires telles que le CFA, le CTA, le FRM, l’ACCA, etc. sont toujours un plus. En plus de ce qui précède, de nos jours, maîtriser au moins un langage de programmation tel que le Python ainsi qu’un langage parlé comme le mandarin ou une langue africaine est un avantage indéniable. Cependant, de nombreuses fois, les employeurs de la finance emploient en fonction de l’attitude, car on peut former pour les compétences, mais non pas pour l’attitude

D’un autre côté, selon certains observateurs, les talents sont limités et la concurrence est rude; ce qui fait que le recrutement dans le domaine de la finance est difficile. Toutefois, d’après l’expérience d’Amit Bakhirta, cela dépend de quel sous-secteur de la finance nous parlons. La complexité du travail impliqué pour les niveaux d’entrée est également une considération majeure, mais contrairement aux grands pays, le vivier de talents peut, en effet, être restrictif à Maurice.

«Par conséquent, de nombreuses entreprises préfèrent recruter de nouveaux diplômés, en particulier ceux qui ont effectué les stages pertinents à l’étranger et/ou ceux qui ont déjà travaillé à temps partiel auparavant pendant leurs études (quel que soit le secteur). Au fil du temps, il y a également eu un changement culturel et de moins en moins de jeunes sont désireux de rejoindre cette industrie opérant à de longues heures, y compris le week-end, une industrie ‘coupe-gorge’ dans laquelle une mentalité de ‘chien mange chien’ reste synonyme de la culture d’entreprise. Le bassin d’approvisionnement devient ainsi plus restreint pour trouver les ‘bons’ talents, surtout avec la bonne attitude et une soif innée de performance et de réussite», ajoute Amit Bakhirta.

CAPITALISER SUR LA FORMATION

En septembre 2021, Mauritius Finance a lancé une série d’initiatives de formation en collaboration avec des partenaires internationaux de renom, le Chartered Institute for Securities & Investment (CISI), CLT International (CLTI), l’International Compliance Association (ICA) et STEP, en vue de promouvoir le perfectionnement et le renforcement des capacités dans le secteur des services financiers. À savoir que la Mauritius Finance a obtenu sa licence de formation de la MQA et a identifié les besoins du secteur, ce qui a été grandement facilité par une enquête circulée auprès des membres ainsi que d’organismes internationaux. Les résultats de l’enquête ont montré que la formation est nécessaire à tous les niveaux et qu’il existe également un besoin de développement professionnel continu dans le secteur.

L’un des principaux objectifs de Mauritius Finance est de faire progresser les connaissances et la formation dans le secteur. L’organisme cherche à responsabiliser et perfectionner les jeunes diplômés ainsi que les professionnels de la finance déjà en place dans le Centre financier international de Maurice. Rappelons que le plan d’action décennal pour les services financiers invite le secteur à se concentrer sur le perfectionnement de son capital humain afin de garantir la spécialisation approfondie nécessaire à certaines activités du Centre financier international à l’avenir, compte tenu de l’innovation croissante.

Mauritius Finance se propose de contribuer au renforcement des capacités en favorisant le partage des connaissances et l’apprentissage en ligne et en organisant des sessions de formation sous forme d’ateliers réguliers, de conférences et de master class. Afin de préparer les jeunes diplômés du futur et de remplir son rôle de centre de formation par excellence, Mauritius Finance vers se diriger vers un apprentissage efficace qui peut se traduire par l’employabilité.

Mauritius Finance collabore également avec les ministères, les départements gouvernementaux et les autorités concernées, telles que le Financial Services Institute et le Human Resource Development Council (HRDC), afin de s’assurer que la bonne formation est dispensée au bon moment, à la lumière des défis et des opportunités actuels du Centre financier international de Maurice dans un monde de plus en plus interconnecté et numérique, en mettant l’accent sur la promotion de la pratique professionnelle et éthique.

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