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Métiers du luxe un segment qui attire

Malgré la crise économique, les ventes de produits de luxe ne font que croître. Le succès de cette industrie dépend fortement de Brand managers capables de comprendre et de développer le segment d’activités très haut de gamme qui se retrouve dans différents secteurs. Les études de marché dans le segment du luxe démontrent donc le besoin de se professionnaliser ; d’où l’engouement pour des études.

Selon le cabinet Deloitte, en 2010, le marché mondial du luxe était estimé à 200 milliards d’euros alors qu’en 2020, ce chiffre était évalué à 300 milliards d’euros. Maurice n’échapperait pas à ce phénomène de croissance de la taille de ce marché. Le luxe affiche effectivement des résultats en très forte croissance en 2021 et confirme que la crise sanitaire ne l’impacte pas autant que les autres secteurs. Renaud Azema, CEO de Vatel Maurice, souligne qu’on a qu’à voir les profits réalisés par le groupe LVMH sur le dernier exercice financier. Hermes, Richemont et bien d’autres groupes de luxe ont enregistré de fortes croissances aussi et atteint des résultats qui dépassent parfois les chiffres de 2019.

«C’est une preuve évidente que les riches n’ont pas été affectés par la crise au même titre que les plus modestes. Il faut noter cependant que cette croissance du volume d’activité du luxe se concentre principalement sur la mode et les spiritueux. L’hôtellerie de luxe a pu montrer plus de résilience que l’hôtellerie de gammes inférieures, mais les chiffres d’affaires sont ici en nette décroissance et les profits beaucoup plus nuancés. Il est à noter aussi que les volumes ont été générés par une clientèle principalement asiatique et par la vente en ligne», explique Renaud Azema. Jérôme Fabre, Managing Director de l’Institut Escoffier, abonde dans le même sens que Renaud Azema. Il ajoute que si une onde de choc traverse l’industrie touristique et hôtelière, la Covid-19 a certes ralenti les activités, mais n’a pas mis à l’arrêt la mobilité des transactions et de ventes des produits de luxe à travers la digitalisation de l’économie. Donc, rien ne semble gripper les ventes des produits de luxe à travers le monde. «Bien que les études à travers le monde démontrent que le luxe bénéficie d’une ‘isolante santé’, plusieurs mouvements de fond sont perceptibles sur les radars. Tout d’abord, d’ici 2025, il est estimé que plus de 40 % de la clientèle du luxe sera chinoise. Les grandes maisons du luxe l’ont bien compris et les boutiques de Shanghai et de Pékin n’ont rien à rougir de celles des Champs-Élysées. Ensuite, le profil de la clientèle de luxe se rajeunit. D’un autre côté, le marché du luxe seconde main émerge. Les phénomènes de ‘revenge et de reward buying’ pullulent à travers le monde pour les produits de luxe. Le marketing du luxe devient plus conversationnel d’où les cours d’expression scénique et de communication non violente dispensées par Tiina Fabre, Psychologue du Travail de l’Institut Escoffier», explique Jérôme Fabre.

Un besoin de se professionnaliser dans les métiers du luxe

Perspectives d’emploi nombreuses

Les études de marché démontrent qu’il y a un besoin de se professionnaliser dans ce segment. Tous recherchent le développement des capacités. Maurice a donc besoin de professionnels agiles et versatiles aptes à satisfaire les besoins du client dans le segment du luxe, tous secteurs confondus et non pas uniquement dans un seul secteur d’activité afin de renforcer leur employabilité et l’entrepreneuriat. Les perspectives d’emploi y sont nombreuses. Renaud Azema fait ressortir qu’une formation dans un domaine spécifique est toujours un atout, quel que soit le secteur. Dans le domaine du luxe, que ce soit chez un parfumeur, un maroquinier, un horloger ou même un hôtel, ce qui fait la différence, c’est le produit (souvent fait main, avec une expertise reconnue, voire rare) et le personnel en contact qui a la bonne attitude. Pour alimenter l’industrie du luxe en main-d’œuvre qualifiée, il s’agit donc moins d’avoir un gros bagage académique que des aptitudes communicationnelles et relationnelles. Comme le disait Jean Pierre Chaumard, le directeur iconique du Royal Palm, à son ouverture : «Le luxe est un état d’esprit». Cela s’apprend et s’acquiert sur le terrain, comme beaucoup de choses. Pour être pertinent dans le domaine du luxe, il faut apprécier l’élégance et le raffinement sans ostentation, avoir un maintien et de la conversation, maîtriser les codes et l’interculturalité. Cela ne s’invente pas et, bien sûr, il faut suivre une formation adaptée. Là encore, comme dans beaucoup de domaines, ce n’est pas le diplôme qui fait le bon candidat, ce sont ses valeurs intrinsèques. «Il faut reconnaître que dans le contexte mauricien, le luxe reste assez confidentiel. De rares hôtels méritent cette classification et peu d’activités sont réellement situées au niveau de ce que l’on appelle l’industrie du luxe. Hors des villas et des propriétés immobilières, il y a peu de luxe à Maurice. Et c’est dommage. La tendance dessinée il y a 40 ans n’a pas été confirmée par les politiques récentes et nous avons peu de chance d’attirer une clientèle de luxe avec l’offre disponible à Maurice. Or, encore une fois, hormis quelques hôtels et des propriétés exclusives, capables de proposer des prestations haut de gamme, une ou deux cliniques, il n’y a pas grand-chose pour attirer une clientèle de luxe. Une fois sur place, ces clients très argentés peuvent s’acheter un beau bateau, une belle voiture, et profiter des golfs et des infrastructures hôtelières : le luxe à Maurice est donc très réduit», précise Renaud Azema.

MBA en management et marketing du luxe à l’Institut Escoffier

En collaboration avec l’ESG Paris, l’Institut Escoffier propose un MBA en Management et marketing du luxe. Cette certification est classée 6e en France et 15e meilleur master au monde au prestigieux classement Eduniversal. Le MBA en Management et marketing du luxe a été conçu pour répondre au plus près aux besoins de l’industrie par un dispositif d’alternance et de formation à temps partiel sur les deux années de formation. Les étudiants et professionnels détenteurs d’une licence en management, marketing, hôtellerie ou autre peuvent accéder à la première année du MBA. Les étudiants et professionnels peuvent accéder directement à la seconde année du MBA s’ils sont détenteurs d’un bachelor of honours (bac+4) selon le même dispositif d’alternance. «Cependant, pour ce MBA qui existe à Paris depuis 2002, l’Institut Escoffier et l’ESG Paris proposent quelque chose d’unique à Maurice. Les professionnels ayant la HSC avec au moins sept ans d’expérience dans le secteur du luxe peuvent accéder directement à la seconde année du MBA après acceptation de leur dossier», précise Jérôme Fabre.

Vatel Maurice des étudiants employés dans des palaces à travers le monde

À Vatel, l’école forme pour tous les segments, pas simplement pour le luxe. Renaud Azema souligne que tous les étudiants n’ont pas vocation d’entrer dans ce monde très particulier. Seuls ceux qui sont dotés des qualités requises et mentionnées plus haut le peuvent, à condition toutefois de fournir la quantité de travail qui est souvent requise par l’excellence. «Notre vraie valeur ajoutée pour l’industrie, c’est que nous présélectionnons ceux qui peuvent entrer dans ce secteur exigeant. La plus-value pour nos étudiants, c’est que nous avons des relations très fortes avec l’industrie et que nous facilitons leur intégration à travers les stages et les alternances pratiques. Nous avons aujourd’hui de nombreux étudiants qui se forment ou qui travaillent dans des palaces à Paris, Genève, Hong Kong ou encore New York. Un diplômé en Management du luxe peut avoir les mêmes aspirations que tout diplômé : devenir la meilleure version de lui-même dans un environnement exigeant et faire carrière dans un secteur en forte progression, s’il s’en donne les moyens», explique Renaud Azema.

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