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Adapter la formation aux réalités du monde du travail

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Adapter la formation aux réalités du monde du travail | business-magazine.mu

Le pays produit 3 000 à 4 000 diplômés chaque année. Or, ceux-ci ne sont, dans une grande mesure, pas employables. La solution passera par une meilleure concertation entre les institutions d’études et de formation, les employeurs et les régulateurs.

<<Skills mismatch ». Un terme qui revient comme un leitmotiv dans les milieux professionnels quand on évoque les compétences requises sur le marché de l’emploi et les aptitudes réelles des chercheurs d’emplois.

Dans ses communications et ses ateliers de travail, le Human Resource Development Council (HRDC), organisme chargé de la valorisation de la formation continue et du développement des ressources humaines, ne cesse de tirer la sonnette d’alarme. Pourtant, le pays produit pas moins de 3 000 à 4 000 diplômés chaque année, indique la Tertiary Education Commission (TEC) dans son Graduate Tracer Study 2011 – A preliminary report. Il ne faut pas oublier les 70 institutions privées et publiques qui dispensent des cours de niveau tertiaire – à la fois au niveau du post-secondaire et de l’enseignement supérieur – dans des disciplines aussi variées que la médecine et la pharmaceutique, la compatibilité, le management et les affaires, l’ingénierie, le droit, l’hôtellerie, l’esthétisme, le marketing, la technologie informatique. Et souvent avec une qualification de haut vol, ou en partenariat avec des instituts d’études tertiaires ou supérieures de réputation internationale.

Le problème ne se situe pas au niveau de la formation tertiaire elle-même, qui est abondante, mais au niveau de l’adéquation avec les vacances et les demandes du marché de l’emploi. Ces déséquilibres ou carences semblent s’accentuer davantage dans le secteur des Tic-BPO, de la construction, de l’agriculture et de la finance, selon les dernières recherches et communication du HRDC. Parmi, les Tic-BPO et la finance sont identifiés comme des secteurs potentiellement capables de faire partie, à l’avenir, de nos principaux piliers économiques et de faire de Maurice une plate-forme régionale.

Formation de qualité, mais…

Cela dit, la qualité de la formation académique qu’on dispense à Maurice n’est pas remise en question. Pour preuve, il y a un nombre grandissant d’étudiants africains – venant notamment du Ghana, de la Tanzanie, du Nigeria et du Kenya – qui peuvent choisir de poursuivre leurs études à Maurice au lieu de se rendre Angleterre. Toutefois, déplore Sham Mathura, CEO de BSP School of Accountancy and Management, « le pays est quasiment en train de fermer la porte aux étrangers. À Maurice, la qualité qu’on donne est de haut niveau. BSP et d’autres opérateurs de cette discipline peuvent attirer 10 % de ces 100 000 étudiants étrangers que veut recruter le gouvernement mauricien d’ici à 2020 ».

Sa volonté de créer de « good accountants » au lieu de « more accountants » s’est concrétisée par la mise à disposition de deux antennes de BSP School of Accountancy and Management à Port-Louis et Curepipe. Les étudiants ont l’option d’étudier tout en travaillant. Ce qui leur permet, une fois leurs diplômes obtenus, d’évoluer plus facilement dans leur milieu professionnel. Or, il s’avère que nombre d’étudiants qui étudient à plein temps trouvent difficilement leurs repères une fois employables, car ils se retrouvent confrontés à de nouvelles réalités auxquelles ils ne sont pas préparés.

Les autorités prennent les devants

Le gouvernement est pleinement conscient de l’inadéquation entre la formation et les exigences du marché qui résulte d’un « problème structurel ». D’ailleurs, dans son programme pour la période 2012-2015 énoncé en avril, il propose une série de mesures pour en venir à bout. D’abord, les autorités envisagent la mise en application d’un Decent Work Country Programme. Ensuite, d’organiser plus de formation et de donner plus d’opportunités d’emploi pour les jeunes sous le National Youth Employment Programme (sur une durée de trois ans avec apprentissage, formation et placement dans plusieurs secteurs de l’économie). Le gouvernement veut également qu’une mise à niveau s’opère au niveau des centres d’information et que ceux-ci s’adaptent aux réalités du marché de l’emploi.

Finalement, les autorités proposent une nouvelle stratégie nationale de formation afin de s’assurer que les réformes dans l’éducation et la formation sont au diapason des changements qui se produisent dans l’ensemble de l'économie et le marché du travail afin de répondre aux besoins en termes compétences, du pays pour 2012-2015.

Formation tertiaire : 47,5 % des étudiants enrôlés par l’UoM

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Selon les données compilées par la Tertiary Education Commission, il y a eu 21 766 inscrits pour des études tertiaires en 2010. 10 356 de ces inscrits, soit 47,57 % se sont enregistrés pour une formation à l’Université de Maurice. 5 032 se sont inscrits au Mauritius Institute of Education et 3 831 autres à l’Université de Technologie.

HRDC : partie prenante de la stratégie nationale 2012-15

Le Human Resources D e v e l o p m e n t Council (HRDC) est en première ligne pour la mise en place de la politique nationale sur la formation pour la période 2012-15.

Opérationnel depuis 2003, le HRDC est l’organisme officiellement responsable de toute la stratégie autour du développement des ressources humaines à Maurice. Ce qui inclut la formation.

Rien que pour le mois de juillet, le HRDC a organisé des ateliers de travail dans le but de trouver des solutions pour combler le fossé dans les compétences nécessaires pour le secteur des Tic, s’attaquer au problème d’inadéquation entre les compétences disponibles et recherchées dans le secteur financier. L’organisme a aussi lancé son Sponsored Pre-Job Training Programme.

Le HRDC a aussi des consultations récurrentes avec les représentants du secteur public, des institutions d’études supérieures et de formations techniques et professionnelles et les employeurs.

Dans le cadre de sa politique de formation, le HRDC a développé deux instruments : le Training Needs Analysis et le Generic Design of Training Programme. Le premier est un guide pratique dressant un ensemble de méthodes testées pour identifier les besoins en formation au sein d'une entreprise avec des exemples concrets des évaluations menées dans diverses PME à Maurice.

Le Training Needs Analysis axe une grande partie de son analyse sur les secteurs prioritaires, à savoir l’agro-industrie, le secteur manufacturier, les Tic, la fonction publique, le tourisme et l’hôtellerie, le Seafood hub et l’éducation.

Alors que le Generic Design of Training Programme propose aux entreprises des critères et des pistes pour élaborer des guides et planifier une analyse des besoins et assurer la conception des programmes de formation. D’ailleurs, dans le programme gouvernemental 2012-2015, les autorités demandent aux employeurs un « skills pledge » où ils s’engageront à investir dans la formation continue et l’amélioration des aptitudes de leurs employés.

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