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Alain Law Min : Klima-Neutral 2050 – Faire de maurice un laboratoire de l’économie climatique

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Alain Law Min : Klima-Neutral 2050 - Faire de maurice un laboratoire de l’économie climatique | business-magazine.mu

En 2007, le gouvernement d’alors lançait l’initiative Maurice île Durable (MID). Treize ans plus tard, le pays peine toujours à mettre en place une politique énergétique cohérente. A-t-on péché par manque de volonté politique ?

Maurice île Durable n’était donc pas une utopie… Il est bon de voir que cette initiative – qui date déjà de plusieurs années – a pu donner lieu à une réflexion et à une prise de conscience sur les enjeux environnementaux.

Avec la crise financière de 2008, je pense que les attentions étaient aussi focalisées sur les questions liées à l’économie. La prise de conscience globale a, par la suite, commencé à émerger de nouveau suite à l’Accord de Paris de 2015. Les gouvernements qui se sont succédé depuis ont tous suggéré des initiatives plus ou moins suivies d’effet. En ce qui me concerne, je pense que le pays a certainement manqué d’objectifs cruciaux sur le long terme face à cette urgence qui se présente aujourd’hui à nous.

Dans le dernier discoursprogramme, le président de la République a fait plusieurs annonces en faveur du développement du mix énergétique, de la gestion des déchets et un plaidoyer pour l’élimination des sacs en plastique. Nous espérons que le gouvernement se donnera les moyens de ses ambitions. De son côté, la MCB se tient prête à soutenir toutes les politiques cohérentes qui aideront le pays à exécuter une stratégie pérenne en faveur de l’environnement.

Le Premier ministre veut accélérer la transition énergétique et se fixe comme objectif d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à 40 % en 2030. Le scientifique Joël de Rosnay dirait que nous ne sommes pas assez téméraires et qu’il faudrait cibler un taux de 50 %, voire 60 %. Vos commentaires ?

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) met l’accent sur l’importance de réduire les émissions de CO2 mondiales de 45 % dès 2030 et de 67 % à l’horizon 2050 si on veut rester dans une trajectoire 2°C. La majorité des efforts doivent donc être consentis dans les dix ans à venir ! Pour parvenir à la neutralité carbone, le mix énergétique de Maurice devra être composé à environ 80 % d’énergies non fossiles au plus tard en 2050. Viser 50 % à 60 % d’énergies renouvelables en 2030 semble certes difficile, mais reste en phase avec la trajectoire définie par le GIEC.

Actuellement, le charbon compte pour environ 50 % de notre bouquet énergétique. Idéalement, jusqu’où doit-on aller dans notre politique de décarbonation du mix énergétique d’ici à 2050 ?

Parmi les énergies fossiles à réduire, le charbon doit être la priorité. Son intensité carbone est bien plus importante que celle des produits pétroliers et du gaz naturel. Il est donc important de repenser les ressorts énergétiques de notre croissance. Depuis 1990, la consommation de charbon a augmenté deux fois plus rapidement que celle des produits pétroliers. Ainsi, il est impératif de réfléchir à la transition des centrales thermiques vers la biomasse, mais aussi de diversifier notre portefeuille énergétique – le solaire, l’éolien, les énergies marines, l’hydraulique, la géothermie, entre autres. Nous devrons aussi trouver plus de solutions décentralisées, avec la production à petite échelle parmi les entreprises et les particuliers. Les engagements pris récemment par des États et des investisseurs internationaux sur la sortie progressive du charbon devraient également nous amener et nous inciter à nous concentrer en priorité sur ces sources d’énergie alternatives.

La question écologique renvoie à des considérations économiques. Valeur du jour, Maurice demeure un gros importateur d’énergies fossiles avec une facture pétrolière variant entre Rs 27 milliards et Rs 30 milliards. Dans quelle mesure la transition vers les énergies renouvelables devrait-elle être bénéfique au pays, d’un point de vue financier ?

La crise climatique ouvre d’énormes opportunités commerciales pour Maurice à condition toutefois d’être capable de trouver des substituts locaux aux énergies jusqu’ici importées, notamment à travers l’économie circulaire, l’écologie industrielle ou encore la recherche et le développement dans les énergies renouvelables. Permettez-moi de souligner qu’au niveau de la MCB, nous avions publié, l’année dernière, le rapport Lokal is Beautiful sur les fuites économiques que nous avons agrémenté de mesures concrètes afin d’encourager la production locale. Il est évident que ces réflexions doivent aussi s’appliquer à la production d’équipements pour les énergies renouvelables, la consommation et l’efficience énergétique, mais aussi dans les technologies industrielles permettant la réduction du CO2 , le recyclage, la micro-production, les produits faibles en carbone ou encore les technologies capables de lutter contre le changement climatique.

L’économie océanique, qui est une richesse de notre territoire, peut aussi se révéler un atout important, que ce soit sur les plans économiques ou écologiques.

Les océans demeurent une source majeure de décarbonation : ils absorbent plus du quart du CO2 émis chaque année par l’humanité dans l’atmosphère. De même, ils absorbent une grande partie de la chaleur issue des émissions de gaz à effet de serre. En cela, ils atténuent les effets du réchauffement climatique et jouent un rôle majeur dans l’adaptation car les écosystèmes marins (mangroves, récifs coralliens) protègent les côtes et leurs habitants des événements climatiques extrêmes.

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En tant que petit État insulaire, Maurice est particulièrement vulnérable face au changement climatique. À ce propos, le gouvernement a annoncé l’introduction d’un Climate Change Bill. Comment accueillez-vous cette décision ?

Nous accueillons cette annonce avec beaucoup d’espoir et espérons que le ministre de l’Environnement et tous les membres du gouvernement travailleront en faveur d’un texte de loi cohérent et ambitieux qui pourra aider à définir une politique forte pour lutter contre le changement climatique.

Le Groupe MCB, en tant qu’acteur socio-économique important du pays, est ouvert à toute collaboration avec le gouvernement dans le combat contre le changement climatique. Le gouvernement a aussi annoncé plusieurs autres mesures suite aux Assises de l’environnement, en décembre dernier. Nous comptons suivre de près comment ces annonces seront concrétisées et apporter notre support dans la mesure de nos compétences, le moment venu. Je pense que les acteurs du secteur privé ne peuvent pas rester ni spectateurs, ni à l’écart de cette initiative. Le changement climatique est l’affaire de tous. Ensemble !

Lors du Forum économique à Davos, la militante Greta Thunberg a évoqué la menace d’une apocalypse climatique. Le danger est-il réel ?

Si les États, les entreprises et les citoyens agissent pro-activement contre le réchauffement climatique, nous aurons à faire face à un réchauffement réel, mais maîtrisable qui imposera, malgré tout, des stratégies d’adaptation, par exemple, face à la montée des eaux et aux aléas climatiques. Si rien n’est fait, nous risquons de voir les températures augmenter de 4 à 5°C, voire plus d’ici à la fin du siècle avec des conséquences très importantes et beaucoup moins maîtrisables, et ce, même avec d’importantes solutions technologiques. Ainsi, certains experts disent qu’avec les feux en Australie, nous voyons un signe de ce que pourraient être les conditions normales dans un monde futur qui se réchaufferait de 3°C.

Le centre d’enfouissement est presque arrivé à saturation. Jusqu’à présent, on attend toujours la publication de la stratégie nationale sur la gestion des déchets. Quels doivent être les grands axes d’une telle stratégie ?

L’objectif ultime serait de tendre vers une démarche zéro déchet/zéro gaspillage ambitieuse. Ce qui donne priorité à la réduction à la source par rapport au recyclage, qui est indispensable mais non suffisant et ne peut pas servir d’alibi pour ne pas réduire la production initiale de déchets.

Comme expliqué dans notre rapport Lokal is Beautiful, dans le cadre de notre concept de Circular Island, nous préconisons la production des ressources matérielles du territoire, en l’occurrence de réparer, de trier, de redonner de la valeur et de réutiliser les déchets. Toutefois, il y a encore des efforts à faire afin de développer les filières liées au tri de déchets. Il est nécessaire de produire autrement, en modifiant nos modes de production pour qu’ils deviennent sobres et efficients dans l’utilisation des ressources naturelles et de l’énergie – ce qui rejoint l’objectif climatique –, avec de la prévention du gaspillage. Concernant les emballages, les modes de distribution reposant sur le «jetable» doivent être écartés progressivement, comme dans d’autres pays, au profit de systèmes basés sur la réutilisation, par exemple, en encourageant l’utilisation de la consigne ou encore la vente en vrac. Enfin, il faut préserver la matière en développant et en rendant le compostage ou le recyclage aussi efficace que possible, pour réduire le recours à la mise en décharge.

BlackRock, le premier gestionnaire d’actifs au monde et l’un des plus gros investisseurs dans les énergies fossiles, vient de donner l’exemple en annonçant la création d’un fonds climat pour lever jusqu’à $ 500 millions. Pour une corporation comme le Groupe MCB, qu’est-ce que cette démarche implique en termes de responsabilité environnementale des entreprises ?

Dans sa dernière lettre de vœux aux dirigeants des entreprises dont il est actionnaire, Larry Fink, le CEO de BlackRock, a beaucoup insisté sur la réallocation significative du capital à laquelle nous devons tous nous préparer, vers les secteurs qui composent la «nouvelle économie climatique».

Notre rôle à la MCB est de faciliter cette réallocation à travers nos activités bancaires et d’investissement. Nous devons innover en offrant, par exemple, des solutions de crédit dédiées ou encore des solutions de compensation carbone et prendre part à cette nouvelle économie à travers nos choix de portefeuilles. Comme le rappelle Larry Fink, capitalisme et climat ne font qu’un et la rentabilité dépendra de plus en plus de la capacité à financer le capitalisme climatique.

L’écologie, c’est l’affaire de tous ! L’avenir de notre planète, c’est le nôtre et celui des générations à venir. Cela dit, ne pensez-vous pas qu’il est essentiel que les décideurs économiques et politiques, ainsi que la société civile se concertent et agissent d’un commun accord pour créer un élan national sur les enjeux autour de la préservation de notre écosystème ?

Le changement est forcément collectif. Un élan national est, bien entendu, nécessaire. C’est primordial ! Je pense que la volonté est bien là ; les Assises de l’environnement en sont un exemple concret. Nous devons reprendre les ingrédients du miracle mauricien et imaginer tous ensemble la «croissance neutre en carbone». Mais chacun doit faire sa part, sans attendre que tous soient alignés et d’accord pour agir. C’est la stratégie du colibri. «L’exemplarité n’est pas une façon d’influencer, c’est la seule», disait Albert Schweitzer. La question de la «neutralité carbone» peut s’appliquer à l’échelle d’un pays, d’une ville, d’un secteur d’activités, d’une entreprise ou d’un ménage. À travers nos choix de consommation, de production, d’innovation ou de préservation de la nature, nous pouvons réduire significativement notre empreinte carbone.

Pourquoi ne pas s’inspirer du modèle rwandais et de l’initiative Umuganda pour créer un déclic au sein de la population ?

Je ne suis pas sûr que ce dispositif corresponde à la culture mauricienne. Élaborée il y a dix ans, cette initiative rend obligatoire, pour les habitants de 18 à 65 ans, de participer, un samedi par mois, au nettoyage des espaces collectifs et naturels, avec des amendes pour ceux qui ne participent pas.

Dans les années 70, le terme Umuganda était d’ailleurs utilisé pour qualifier une forme de travail forcé au Rwanda et certains voient encore ce programme comme tel !

Mais l’idée que chacun puisse participer à des journées de mobilisation collective pour nettoyer certains espaces, voire le développement d’une sorte de service civique, est bonne. À Maurice, nous devons aussi encourager les bonnes pratiques liées à la protection de l’environnement, à l’école dès la plus tendre enfance. Au niveau de la MCB, nous encourageons les initiatives en faveur du nettoyage. Par exemple, en mai de l’année dernière, une centaine d’employés s’étaient réunis aux Salines, à Port-Louis, pour une activité de plogging, qui a permis le ramassage de pas moins d’une demi-tonne de déchets. Dans le cadre du Social leave que nous avons instauré l’année dernière, nos employés sont aussi encouragés à faire du nettoyage, en collaboration avec la Mauritian Wildlife Foundation.

On parle de la nécessité de développer l’économie circulaire. Or, il y a un paradoxe : les opérateurs disent qu’ils ne sont pas soutenus comme il le faut par les autorités. Que faut-il pour vraiment faire décoller cette industrie ?

L’économie circulaire n’en est qu’à ses débuts et il y a encore du travail à faire. Valeur du jour, 90 % des matières consommées dans le monde ne sont pas recyclées. L’économie circulaire ne pourra pas émerger si notre économie n’est pas plus diversifiée et si elle n’offre pas plus de solutions pour des productions localement. Nous devons travailler en ce sens avec les développeurs économiques et continuer à financer la diversification. Mais il est vrai que l’économie circulaire ne pourra décoller sans une bonne gouvernance publique-privée et sans l’engagement des acteurs territoriaux.

Comment trouver la bonne synergie entre la préservation des ressources naturelles et les activités économiques ?

L’enjeu clef est de «découpler» la prospérité économique et la consommation de ressources naturelles ou d’énergie. L’enjeu est de continuer à faire croître l’emploi, la qualité de vie, les richesses sans augmenter les atteintes à l’environnement. À titre d’exemple, viser la «neutralité carbone» impose une synergie. Être neutre, c’est d’abord réduire les émissions de CO2 , avec une efficience énergétique accrue. Puis, il s’agit de faire en sorte que ces émissions soient intégralement absorbées par des puits de carbone, notamment les puits naturels (sols, forêts, océans, etc.), qu’il s’agit donc de préserver, voire d’augmenter. La bonne synergie peut notamment être impulsée par la mise en place de véhicules financiers en faveur de la préservation de la biodiversité locale : fonds d’investissement climatiques, marché de la compensation volontaire et l’achat de crédits carbone, entre autres.

Le Groupe MCB lance ce 5 février le rapport Klima Neutral 2050. Quels sont les objectifs que Maurice devrait se fixer en termes d’utilisation des sources d’énergies renouvelables, de replantation d’espaces verts, d’aménagement de territoire, de gestion des déchets ou encore du développement d’une industrie locale ayant une conscience verte pour les trente prochaines années ?

Si Maurice veut s’inscrire dans une trajectoire 2°C, il faudrait, à l’horizon 2050, diviser par 2,8 les émissions territoriales (par rapport au niveau de 2019).

Comme la croissance économique sera probablement élevée d’ici là, nous allons donc devoir décarboner significativement notre économie pour maintenir cet objectif et «découpler» notre croissance de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre. Cela devrait représenter une division par deux de la consommation énergétique et par quatre de l’intensité carbone des énergies que nous consommons.

Réduire par deux la consommation d’énergie nécessitera une recherche d’efficacité (dans le secteur résidentiel, le tertiaire et l’industrie), dans les nouvelles mobilités, mais aussi de repenser l’organisation de notre économie. Il faudrait, sur ce plan, davantage de filières locales et régionales avec l’Afrique, plus de synergies industrielles et de circularités. Réduire par quatre l’intensité carbone de notre énergie imposera de viser 80 % d’énergies non fossiles dans le mix, de réduire significativement la part du charbon et progressivement la part du pétrole, comme déjà évoqué. Ces objectifs sont atteignables avec une transformation profonde de notre économie en véritable laboratoire international de la nouvelle économie climatique.

Qu’en est-il de l’après-conférence et que faites-vous concrètement pour la promotion de la «Green economy» ?

Le Groupe MCB veut contribuer, avec le secteur public et le privé, ainsi que la société civile, à faire de Maurice un laboratoire pour la nouvelle économie climatique. Le Groupe entend bien, également, adopter les meilleures pratiques dans le but de limiter l’impact carbone de ses activités.

Loin d’être des contraintes, les transformations nécessaires pour relever le défi climatique sont autant d’opportunités pour préparer un avenir à la fois plus sûr et plus prospère. Fort de ce postulat, nous allons venir de l’avant avec un programme de crédit vert de l’ordre de Rs 1 milliard par an sur trois ans à l’intention des clients corporate de la banque afin de financer des projets de transformation bas carbone. De plus, toujours à l’intention des clients corporate, le Groupe MCB s’engage à prendre en considération la performance extra-financière d’une entreprise avant l’octroi d’un crédit afin d’encourager les initiatives en termes de développement durable. Autre engagement fort de la MCB : arrêter progressivement, à l’horizon 2022, tout nouveau financement d’infrastructure et de commerce du charbon à l’international.

Sur le plan local, le Groupe ne financera plus de nouvelles centrales à charbon et dialoguera avec ses clients afin de trouver des alternatives de production d’énergie. Nous considérons que le développement de puits de carbone naturels et technologiques peut être un nouveau marché financier. C’est la raison pour laquelle nous proposons dès aujourd’hui à nos clients corporate une plateforme de compensation, Klima Neutral, leur permettant d’estimer et de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre par le financement de projets de transition énergétique et de puits de carbone dans la région et à l’international. Nous allons aussi offrir des solutions de financement pour le grand public pour l’achat d’équipements et de services bas carbone comme des véhicules électriques et des panneaux photovoltaïques. La MCB a aussi mesuré son bilan carbone qui représente 18 000 tonnes de CO2 . Et souhaite ainsi atteindre la neutralité carbone dès 2020.

Le Pib comme indicateur de richesse et de prospérité est une notion de plus en plus contestée. Aujourd’hui, on parle d’autres paramètres comme le bien-être et la durabilité. Quelle est la posture du Groupe MCB dans ce débat ?

Si le Pib pouvait intégrer le capital naturel dans son calcul (par exemple avec un prix carbone), ce serait l’indicateur parfait. Ce n’est pas encore le cas. Le Pib reste néanmoins clé dans les politiques publiques, notamment à Maurice, et fortement corrélé à des critères structurels de qualité de vie comme la santé, l’éducation et la pollution. Nous avons aussi le coefficient de GINI, qui mesure la distribution de la richesse et l’inégalité dans le pays.

Au niveau du Groupe MCB, nous avons mis en place une série de mesures avec pour objectif de soutenir notre stratégie de Corporate Sustainability, Success Beyond Numbers au même niveau que notre performance financière. Le véritable enjeu pour les 20 ans à venir est davantage de penser la croissance décarbonée du Pib avec une question : la croissance économique sera-t-elle possible au-delà des 3 % sans une transition vers la nouvelle économie climatique ? La décarbonation de l’économie n’est-elle pas le seul relais pour gagner en autonomie – c’est important pour notre économie insulaire –, gagner de nouveaux marchés à l’international, ce qui demeure le socle du miracle mauricien et aussi être prêt à affronter les conséquences du changement climatique ?

Parlons de l’AFRICA CEO Forum, qui se tiendra les 9 et 10 mars à Abidjan, et auquel vous participerez. On sait que lors de cette conférence, les leaders politiques et économiques africains se pencheront sur les grandes disruptions appelées à bouleverser l’économie mondiale, dont l’émergence du risque climatique. En tant que CEO de la MCB, quel message voulez-vous faire passer au secteur privé africain ?

Nous sommes fiers de nous associer à l’AFRICA CEO Forum, dont nous sommes un des sponsors principaux depuis quelques années déjà. Cette plateforme permet, chaque année, au secteur privé africain de se repenser, surtout dans un contexte où les inégalités se creusent et où le risque environnemental grandit. On est conscient qu’un changement de paradigme est d’une impérieuse nécessité pour les grandes entreprises à travers le monde.

Le secteur privé africain est concerné par ces enjeux qui relèvent du bien commun. Je vois l’émergence d’un nouveau capitalisme ; c’est un capitalisme responsable. Aujourd’hui, on parle davantage de stakeholders que de shareholders. Les valeurs des actionnaires et de l’entreprise devront s’aligner sur celles de l’ensemble des stakeholders.

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