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Ashit Gungah : «La productivité est le moteur de la prospérité»

Depuis l’éclatement de la pandémie, le télétravail est devenu la nouvelle norme. Il a notamment permis aux entreprises d’assurer la continuité de leurs opérations. Quel regard jetez-vous sur cette transformation qui s’opère dans le monde du travail ?

Le télétravail est le découlement naturel d’une situation : le confinement en raison de la pandémie de Covid-19, ce qui a forcé une majeure partie de la population à travailler de chez elle. Outre le télétravail, on peut inclure le commerce électronique qui a eu le vent en poupe pendant le même moment. D’ores et déjà, on peut dire que le télétravail est un concept qui a bien démarré à Maurice, ce qui est un bon signe que nous nous adaptons à cette culture avec une aisance. Somme toute, le télétravail aura permis un meilleur équilibre entre le travail et la vie sociale.

Par ailleurs, avec moins de circulation routière pendant les jours de travail, on a observé moins d’embouteillage et ainsi moins de pollution environnementale et sonore. Encore une fois, cela est un signe de productivité. Nous sommes d’avis que cette culture a toute sa place à Maurice et sera un élément clé vers l’émergence d’une nouvelle façon d’opérer économiquement et ainsi une meilleure contribution au progrès socioéconomique. Cela dit, nous devons mettre en œuvre des méthodes en vue de mesurer la performance des employés travaillant dans un nouvel environnement virtuel tout en maintenant l’esprit d’équipe.

Il est clair que dans cette nouvelle normalité, les entreprises doivent se repenser d’un point de vue stratégique, opérationnel et financier. Concrètement, comment cette réorganisation doit-elle se faire ?

Avec l’appui du gouvernement en termes d’assistance financière aux entreprises locales et la volonté des opérateurs économiques, nous avons pu démontrer que nous avons une synergie qui peut nous aider à affronter les défis dans des situations aussi critiques que la Covid-19. Cependant, il nous faut maintenant mettre l’accent sur les facteurs qui nous permettront de surmonter les défis du futur et pour cela, il nous faut donner une nouvelle impulsion au commerce électronique, la certification sanitaire, la sécurité alimentaire, l’agro-industrie, l’économie bleue et surtout consolider notre assise sur le marché africain.

Une réorganisation demande un travail approfondi dans tous les sens. Il faut que tous les acteurs économiques travaillent ensemble pour promouvoir les industries locales alors que le gouvernement travaille déjà sur des plans d’aide. Cette réorganisation est aussi possible par l’application d’un nouveau modèle économique et une meilleure conviction parmi les entreprises que la productivité demeure un élément clé dans cette démarche. La productivité est primordiale en vue de maintenir l’État providence.

Comment le NPCC accompagne-t-il les entreprises dans leur réflexion stratégique ?

Le NPCC a toujours accompagné les entreprises mauriciennes dans leur quête d’une meilleure performance. La réflexion stratégique est toujours présente dans beaucoup de nos activités ainsi que des projets que nous travaillons pour les entreprises qui nous approchent pour les aider dans leur démarche visant à accroître leur productivité et leur compétitivité.

Par exemple, nous avons travaillé avec beaucoup de petites et moyennes entreprises (PME) qui n’avaient même pas une vision et une mission, ce qui est impératif pour une orientation stratégique.

Depuis le début du confinement, nous avons mis en œuvre une série de projets dont l’Enterprise Productivity Solutions visant à accompagner les entreprises locales à se ressaisir et se donner une nouvelle impulsion à travers une stratégie qu’elles ont mis en place avec le soutien technique du NPCC. Cette situation a démontré à quel point une bonne planification est importante.

D’où notre initiative de lancer le Business Continuity and Resilience Planning (BCRP) Programme cette semaine. Outre ces projets, le NPCC a mis en oeuvre le programme Sustaining Competitive and Responsible Enterprises (SCORE) avec le soutien de l’Organisation internationale du travail (OIT). SCORE est un programme global de l’OIT promouvant le développement conjoint de la productivité et des conditions de travail dans les PME. Le but premier du programme consiste en la mise en œuvre effective de la formation SCORE, qui combine formation en classe et consultation en usine.

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