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Budget : priorité à la relance

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Budget : priorité à la relance | business-magazine.mu

Des mesures énergiques pour relancer l’appareil économique. C’est ce dont l’économie mauricienne a besoin en ces temps difficiles. De l’avis des opérateurs, le Budget est l’occasion pour remettre les pendules à l’heure et replacer l’économie au centre des priorités.

Au siège du Joint Economic Council (JEC) à la Plantation House, l’on parle d’une tendance baissière sur le plan de la croissance qui démontre une perte graduelle de résilience et des faiblesses structurelles au sein de notre économie.

Un avis partagé par les analystes de la Chambre de Commerce et d’Industrie. « Alors que Maurice a pu bien que péniblement se frayer un chemin à travers les crises de 2008 et 2009, la résilience de l’économie commence, toutefois, à sentir le poids de la détérioration de la situation globale », note-on avec inquiétude à la Chambre.

Ce qui pousse les employeurs regroupés au sein de la Mauritius Employers Federation (MEF) à dire que la priorité du Budget 2013 doit être de contenir les effets négatifs de la crise européenne sur l’économie et le social. L’organisation patronale estime que cet objectif sera atteint en renouant avec des réformes structurelles.

La Chambre de Commerce abonde dans le même sens en affirmant que la présente stratégie économique repose sur les fondations nécessaires à une meilleure performance, mais qu’il est important de revoir certaines orientations politiques à la lumière des récents développements. Les analystes de la Chambre de Commerce réclament ainsi un modèle économique plus proactif.

Face à la précarité de la situation sur nos principaux marchés en Europe, le JEC croit que la croissance dans la région de l’Afrique sub-saharienne offre d’importantes opportunités à Maurice.

Cependant, un nouveau modèle économique est nécessaire pour arriver à saisir pleinement ces opportunités et se positionner véritablement comme une plateforme dans l’océan Indien.

Plusieurs propositions ont ainsi été faites à Xavier Duval pour son second Budget en tant que ministre des Finances. Les opérateurs économiques souhaitent que Maurice émerge comme une plate-forme attrayante et se hisse parmi les 15 premiers pays au monde en matière de facilitation des affaires.

Espace fiscal adéquat

Tout comme le JEC, la Chambre de Commerce considère qu’il y a suffisamment d’espace fiscal pour offrir des incitations à l’entreprise privée tout en maintenant un niveau de dépenses raisonnable pour préparer l’avenir.

Dans son mémoire, le JEC a également identifié plusieurs obstacles qui freinent la progression de Maurice dans le classement du Ease of Doing Business de la Banque mondiale. Ceux-ci portent, entre autres, sur le délai pour approuver les demandes de permis, le nonrespect des engagements pris et la non-application de certaines provisions légales. Les secteurs concernés sont : le développement immobilier, la construction, le commerce, la facilitation de l’investissement et le tourisme.

Citant des exemples, le JEC parle d’absence de directives claires pour approuver les permis dans le cadre des morcellements ou encore le manque de transparence au niveau de l’octroi des permis pour la conversion de terres hors du plan de retraite volontaire dans l’industrie sucrière. Les opérateurs économiques n’ont pas manqué non plus d’évoquer la politique monétaire et le taux de change lors des discussions pré-budgétaires. D’ailleurs, les analystes de la Chambre considèrent ces deux éléments comme étant au coeur de tout programme ou de stratégie de relance.

« Nous pensons qu’une baisse du taux directeur à 4,5 % accompagnée de l’engagement que le taux ne sera pas augmenté à plus de 5 % durant au moins deux ans va offrir plus de certitudes à la communauté des affaires et aux consommateurs sur la disponibilité du crédit à un meilleur coût lorsqu’ils vont considérer des décisions d’investissements et d’achats majeurs », écrit la Chambre.

Si le JEC note que la roupie est demeurée « misaligned » malgré l’initiative de la Banque de Maurice à travers le programme de reconstruction des réserves, la Chambre de Commerce souligne qu’une roupie forte représente une subvention à l’importation. D’où la nécessité de corriger davantage ce « misalignment » car jusqu’à présent, la correction n’a été que de 3 à 4 % alors qu’elle a été estimée à 12 % par le Fonds monétaire international.

Comme la saison des consultations pré-budgétaires a coïncidé, cette année, avec la publication du rapport du Pay Research Bureau, le JEC en a également profité pour attirer l’attention du gouvernement sur l’effet perturbateur que représente le PRB sur les salaires en général sans compter la pression sur le Budget. L’organisation du secteur privé propose que la révision des salaires dans la fonction publique se fasse sur une base plus régulière au lieu de chaque cinq ans.

Le Duty-free island refait surface

Le JEC demande également à ce que les instruments de financement sous le National Resilience Fund soient maintenus jusqu’en décembre 2015 et de revoir le taux d’intérêt fixe applicable de 5 % pour l’aligner sur le taux directeur. L’organisme dirigé par Raj Makoond et présidé par Ahmed Parkar revient également avec l’idée de Duty-free Shopping Island. Un concept qui, selon le JEC, ne contribuera pas seulement à l’intégration de Maurice à la région, mais aussi aidera au développement d’une nouvelle image pour le pays.

L’emploi est l’autre source d’inquiétude des employeurs en cette période de ralentissement économique. La Mauritius Employers Federation (MEF) souligne que plus de la moitié des chômeurs sont âgés de moins de 30 ans. Les patrons plaident ainsi pour une série de mesures portant sur le chômage des jeunes, la formation et le développement d’une industrie du savoir, notamment.

Pour la MEF, l’un des moyens pour lutter contre le fléau du chômage est de poursuivre dans la voie de la réforme du système éducatif afin d’assurer une transition réussie de l’école au marché du travail. La fédération patronale réitère également sa demande pour une politique nationale de l’emploi et demande à ce que le Labour Market Information System soit amélioré pour aider à réduire l’inadéquation entre l’offre et la demande.

Les préoccupations de la communauté des affaires serontelles prises en compte par le gouvernement ? Réponse ce vendredi lors du deuxième grand oral de Xavier Duval.

Allègement de la fiscalité

Au quartier général de la Chambre de Commerce et d’Industrie, on avance qu’une baisse du taux d’imposition fiscale de 15 % sur les entreprises ou le retrait d’impôts comme la taxe de solidarité sur les hôtels, les banques et les compagnies engagées dans la télécommunications pourrait constituer un signal fort que la croissance figure en première ligne de l’agenda du gouvernement.

 

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