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Création d’entreprise : Comment réussir ses premiers pas dans l’entrepreneuriat

La crise a provoqué un profond ralentissement de l’activité économique. Si dans certains secteurs, l’emploi est devenu plus précaire, dans d’autres organisations, les perspectives d’ascension semblent bouchées. Face à cette réalité implacable, la question se pose : n’est-ce pas le moment idéal pour de nombreux jeunes professionnels pétris d’idées de lancer leur propre business ? Dans le droit fil de sa philosophie de prôner la libre entreprise,  business magazine a décidé de se pencher sur la question de création d’entreprise en ce début d’année. L’entrepreneuriat est une aventure fantastique. Mais, avant de s’y lancer à fond, il est nécessaire de ne pas brûler les étapes, d’avoir un bon business plan et un solide appui financier.

C’est la déprime sur le marché de l’emploi. Mais pour de nombreux professionnels ayant la fibre entrepreneuriale, c’est peut-être un mal pour un bien. Selon le nouveau rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), les effets de la Covid-19 sur l’emploi sont durables. Et les perspectives de reprise en 2022 s’annoncent «lentes, inégales et aléatoires». Les derniers chiffres présents dans la 8e édition de L’Observatoire de l’OIT : la Covid-19 et le monde du travail confirment une situation sans précédent pour la fin de 2021 : 4,3 % des heures de travail dans le monde ont été perdues en comparaison au quatrième trimestre de 2019, à savoir l’équivalent de 125 millions d’emplois à temps plein pour un nombre supérieur à celui de la crise financière de 2009. Ainsi, le chômage devrait concerner 205 millions de personnes en 2022, un seuil qui dépasse largement les 187 millions de 2019, pour un taux de chômage d’environ 5,7 %. Toujours selon ce rapport, les catégories les plus impactées demeurent les femmes et les jeunes (de 15 à 24 ans). Si les femmes représentaient 38,9 % de l’emploi total pour la période pré-Covid-19, elles constituaient 47,6 % des pertes d’emploi en 2020, tandis que le chiffre pour les jeunes se situe à hauteur de 34,2 %. À Maurice, les derniers chiffres de Statistics Mauritius révèlent un taux de chômage de 10,5 % au deuxième trimestre de 2021 contre un taux de 9,8 % de janvier à mars 2021. La situation s’est dégradée en raison du second confinement. Si le taux de chômage chez les jeunes se situait à hauteur de 34 %, il faut savoir qu’environ 35 400 personnes étaient à la recherche d’un emploi depuis un an maximum tandis que 19 400 personnes avaient débuté leurs recherches depuis plus d’une année.

Le parcours du start-upper

Dans ce climat d’incertitudes, créer son entreprise peut se révéler ainsi un choix pour le moins judicieux pour un individu souhaitant prendre le contrôle de sa vie professionnelle en main. C’est dans cette optique que nous avons rencontré Krishan Deeljore, fondateur et directeur général de BI Instruments, une entreprise spécialisée dans les services de Business consulting pour les petites et moyennes entreprises (PME). Après plus de 20 ans d’expérience au sein d’entreprises de renom comme Barclays, Accenture et Ciel Group, l’ex-directeur des ressources humaines a pris la décision de se lancer à son propre compte avant le premier confinement. Il confie qu’il chérissait ce rêve depuis plus de dix ans. Après avoir vaincu sa peur de se mettre à son compte et soumis sa démission en janvier 2020, il s’est retrouvé à effectuer les démarches administratives au beau milieu du confinement. Décrivant cette période difficile comme une «steep learning curve», l’expert en relations humaines indique que le plus gros obstacle était la fermeture des bureaux, ce qui compliquait son accès aux informations nécessaires à la création de son entreprise. Mis à part la difficulté de trouver des graphistes pour la création de son logo d’entreprise et face aux incertitudes de la situation sanitaire et économique, Krishan Deeljore a dû se retrousser les manches pour donner vie à son projet. Revenant sur ce parcours du combattant, il indique que trois étapes sont cruciales pour la création d’une entreprise, à savoir, avoir une idée bien précise de ce que l’on veut faire, la mettre sur papier et préparer son business plan.

Pour le directeur général de BI Instruments, un business plan efficace doit contenir plusieurs éléments primordiaux tels que les objectifs de l’entreprise, la description des services ou produits ou encore la structure (le nombre d’employés) de la société.

Outre une analyse de marché qui définit et situe les clients, le business plan doit inclure le montage financier ainsi que les risques associés à l’entreprise. C’est une étape primordiale à laquelle il faut accorder la plus haute importance car deux start-up sur trois ne survivent pas les deux premières années d’existence et c’est la raison pour laquelle Krishan Deeljore insiste sur «la nécessité d’inclure une projection financière ainsi qu’une vision de l’évolution de la société pour les trois prochaines années». Le Dr Michael Pompeia, directeur de la stratégie et de la communication de SME Mauritius, rejoint l’analyse de Krishan Deeljore en déclarant que «devenir entrepreneur est une brave décision qui comporte beaucoup de risques et réussir n’est pas toujours facile».

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