Business Magazine

CSR : l’entreprise au chevet de la société

u003cpu003eu003cstrongu003eLes sociétés mauriciennes doivent consacrer 2 % de leurs revenus imposables à des projets de responsabilité sociale. Alors que le pays panse ses blessures après les inondations meurtrières du 30 mars, lu0026rsquo;apport des entreprises aux travaux de reconstruction est plus que jamais nécessaire. u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eu0026nbsp;Les entreprises ont le devoir du0026rsquo;accompagner le développement de la société. Cette mission sacerdotale se fait plus prégnante en ces moments difficiles où Port-Louis et ses agglomérations ont subi des dégâts considérables. Comme lu0026rsquo;a fait remarquer le Premier ministre, Navin Ramgoolam, un certain nombre du0026rsquo;entreprises se sont manifestées pour épauler lu0026rsquo;état dans ses efforts de reconstruction.u003c/pu003eu003cpu003eLa u003cemu003eCorporate Social Responsibilityu003c/emu003e(CSR) u0026ndash; responsabilité sociale des entreprises u0026ndash; cadre avec cette politique philanthropique. à Maurice, certaines entreprises sont engagées dans des projets du0026rsquo;ordre social depuis des années. Mais ces initiatives étaient dispersées et pas encadrées dans un programme défini.u003c/pu003eu003cpu003eCu0026rsquo;est en 2006 que le CSR a été officiellement introduit à Maurice. Il était, de manière un peu réductrice, associé aux initiatives pour la sauvegarde de lu0026rsquo;environnement. Ce problème de définition a été vite résolu. Le CSR brasse large. Il concerne aussi bien les initiatives environnementales que les projets sociaux, sportifs, de logement ou du0026rsquo;assistance médicale. énoncé plus clairement et simplement, cu0026rsquo;est la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable.u003c/pu003eu003cpu003eDepuis 2012, les entreprises mauriciennes sont tenues par la loi de contribuer 2 % de leurs revenus imposables à des projets de CSR. Des voix su0026rsquo;élèvent contre cette pratique. Pour nombre du0026rsquo;entreprises, cette obligation légale équivaut à un impôt supplémentaire. Du0026rsquo;autres entrepreneurs nu0026rsquo;ont pas encore bien assimilé la portée du CSR. Pour elles, tout est une question de simplement u0026laquo;u0026nbsp;donneru0026nbsp;u0026raquo; à des associations.u003c/pu003eu003cpu003eAinsi, un véritable problème de fond su0026rsquo;impose, comme le souligne constate Vishal Ragoobur, u003cemu003eSenior Economistu003c/emu003eà la Mauritius Employers Federation (MEF)u0026nbsp;: u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eDeu0026nbsp;par sa définition, le CSR est une initiative volontaire. à Maurice, il y a une obligation légale, mais dans du0026rsquo;autres pays il su0026rsquo;agit du0026rsquo;une démarche volontaire. Dans des pays tels que le Danemark ou encore Singapour, la législation se situe seulement au niveau du u0026lsquo;reportingu0026rsquo;. La loi sur le CSR ailleurs est plus souple, mais ici elle est un peu plus dure. Lu0026rsquo;Inde voulait introduire cette loi, mais ce nu0026rsquo;est pas encore le casu003c/emu003eu0026nbsp;u0026raquo;.u003c/pu003eu003cpu003eUne étude de la MEF sur le CSR révèle par ailleurs que presque la moitié des entreprises choisissent de financer les projets du0026rsquo;une ONG sans vraiment su0026rsquo;impliquer. u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eNotre étude démontre que lu0026rsquo;aide quu0026rsquo;apportent certaines entreprises nu0026rsquo;est pas assez stratégique. Les entreprises veulent, certes, aider la société mais elles le font principalement de manière philanthropique. Il y a souvent un manque du0026rsquo;engagement de leur part. Avant que le CSR ne soit rendue obligatoire, la plupart des entreprises mauriciennes le pratiquait.u0026nbsp;A la MEF, nous sommes convaincus que cela doit être une démarche volontaire. En même temps, nous sommes conscients de lu0026rsquo;objectif du gouvernement et nous sommes partie prenante de cette initiative parce que le CSR offre des possibilités du0026rsquo;approfondir lu0026rsquo;engagement du secteur privé dans le socialu0026nbsp;u003c/emu003eu0026raquo;, constate Vishal Ragoobur.u003c/pu003eu003cpu003eDelphine Bouic, u003cemu003eManageru003c/emu003ede la Fondation Nouveau Regard du groupe CIEL, ne croit pas également dans le principe que le CSR soit imposéu0026nbsp;: u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eLe mot clé dans la définition du CSR est u0026laquo; durable u0026raquo;. Dans ce contexte, est-ce que les 2 % de taxe CSR permettent à une entreprise du0026rsquo;intégrer ces trois piliers : social, économique et environnementu0026nbsp;? La réponse est non. Aujourdu0026rsquo;hui, la majorité des entreprises se limitent au modèle restreint qui a été compris en même temps que la mise en place de la taxe. Les entreprises mauriciennes ont ainsi u0026laquo;u0026nbsp;apprisu0026nbsp;u0026raquo; le CSR de la mauvaise façon, sans penser en interne, dans leur fonctionnement, à un équilibre entre le social et lu0026rsquo;économique, cu0026rsquo;est-à-dire à lu0026rsquo;équitable ? Par exemple, ont-elles une idée précise de lu0026rsquo;impact de leurs activités sur lu0026rsquo;environnement, et si oui, que font-elles ? Ont-elles un véritable engagement envers le développement de leurs employés, au-delà du paiement du0026rsquo;un salaire u003c/emu003e? u0026raquo;u003c/pu003eu003cpu003eKadress Pillay, président la National Empowerment Foundation (NEF), nu0026rsquo;est pas du même avis. Selon lui, il nu0026rsquo;est pas exact de dire quu0026rsquo;avant que le CSR devienne obligatoire, la plupart des entreprises mauriciennes le pratiquaient. Toutefois, fait-il remarquer, u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eun débat de fond sur notre concept CSR est devenu urgent. Le gouvernement a dû intervenir et légiférer parce que très peu de compagnies investissaient dans des projets communautairesu0026nbsp;u003c/emu003eu0026raquo;.u003c/pu003eu003cpu003ePour lu0026rsquo;année financière 2013, 50 % des projets de la NEF sont financés par le u003cemu003eCSR Fund u003c/emu003een vertu de la u003cemu003eFinance Act 2012u003c/emu003e. Pour lu0026rsquo;année en cours, la NEF compte des projets estimés à Rs 800 millions, dont 50 % proviennent du Budget national.u003c/pu003eu003cpu003eNombreux sont ceux qui sont du0026rsquo;avis quu0026rsquo;en dépit du côté éminemment positif du0026rsquo;une telle initiative, ilfaut rester vigilant car la société civile ne doit pas remplacer lu0026rsquo;état dans les domaines tels que la prise en charge des concitoyens autrement capables ou des jeunes en échec scolaire. Il en est de même pour la santé publique et de la lutte contre la pauvreté qui sont du ressort de lu0026rsquo;état-providence.u003c/pu003eu003cpu003eu0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003eDans la philosophie même de cette loi cu0026rsquo;est lu0026rsquo;engagement du secteur privé dans le développement du pays. Toutefois, les entreprises ne peuvent pas se substituer au gouvernement. Ce nu0026rsquo;est pas cela le CSR qui est quelque chose de complémentaire. Les entreprises peuvent collaborer et aider mais ne peuvent nullement jouer le rôle du gouvernement. Ce nu0026rsquo;est certainement pas à travers le CSR que la pauvreté sera éradiquéeu0026nbsp;u0026raquo;u003c/emu003e, précise Vishal Ragoobur. Et du0026rsquo;ajouter que si les grosses entreprises réalisent quu0026rsquo;il faut contribuer, ce qui fait surtout défaut cu0026rsquo;est un manque de projets nationaux du0026rsquo;envergure. Autant de raisons qui poussent la fédération patronale à demander des améliorations à la loi régissant le CSR u0026laquo;u0026nbsp;u003cemu003epour quu0026rsquo;à la fin les gens bénéficient réellement de cette mesureu0026nbsp;u003c/emu003eu0026raquo;.u003c/pu003eu003cp align=center\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=background-color:#ffff00;\u003ePost-inondationsu0026nbsp;: des dons de plus de Rs 15 millionsu003c/spanu003eu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eTrois entreprises ont contribué pas moins de Rs 8,5 millions pour aider les familles qui ont subi de lourds dégâts matériels à la suite des inondations du 30 mars, a révélé le Premier ministre, Navin Ramgoolam. Depuis samedi, la BA Investment et J Kalachand offrent des bons pour des achats à hauteur de Rs 5 millions et Rs 3 millions respectivement. Alors que lu0026rsquo;International Financial Services a fait un don de Rs 2,5 millions en faveur des sinistrés. Les bénéficiaires de cette initiative citoyenne sont les habitants de Canal Dayot, Vallijee, Sable Noire, Pailles et Pointe-aux-Sables. Par ailleurs, la HSBC a fait don du0026rsquo;un montant de Rs 2 millions aux victimes des inondations. La MCB, de son côté, a fait un don de Rs 3,8 millions. Alors que la Barclays apporte une contribution à hauteur de Rs 350 000. Du0026rsquo;autres entreprises se sont engagées dans cet élan de solidarité.u003c/pu003eu003cp align=center\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=background-color:#ffff00;\u003eImpôts de Rs 100 millions reversés au fiscu003c/spanu003eu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eCes trois dernières années, la Mauritius Revenue Authority (MRA) a collecté près de Rs 100 millions représentant les impôts de 2 % versés par les entreprises qui nu0026rsquo;ont pas utilisé leurs fonds de CSR pour des projets communautaires.u003c/pu003e}]

Exit mobile version