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De nouvelles ambitions pour le secteur théier

u003cpu003eu003cstrongu003eEntre 1995 et 2005, les agriculteurs ont littéralement délaissé les champs de thé. Depuis, cette industrie vivote. Aujourdu0026rsquo;hui, les autorités veulent relancer la machinerie. Une stratégie qui impliquera de lourds investissements.u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eRedynamiser le secteur théier. Tel est le défi que su0026rsquo;est lancé le nouveau gouvernement. Un plan stratégique a été rédigé à cet égard. Ainsi, depuis le début de cette année, les trois usines de thé à Maurice, nommément Bois Chéri, La Chartreuse et Corson, ont été informées du projet. Une décision quu0026rsquo;elles accueillent favorablement, comme le souligne Jacqueline Sauzier, secrétaire générale de la Chambre du0026rsquo;Agriculture, qui compte Bois Chéri et Corson parmi ses membres. Elle estime quu0026rsquo;il était grand temps que ce secteur, qui pèse environ Rs 275 millions, reçoive lu0026rsquo;attention des autorités.u003c/pu003eu003cpu003eDominique Chelin,u0026nbsp;General Manageru0026nbsp;de Bois Chéri, abonde dans le même sens. Selon lui, i lest un fait que le secteur théier a été négligé durant de nombreuses années. u0026laquo;u003cemu003eLu0026rsquo;industrie du thé a toujours été la grande oubliée du développement. Tous les gouvernements qui se sont succédé nu0026rsquo;ont jamais accordé la moindre importance à ce secteur. Nous trouvons que cu0026rsquo;est fort louable que ce soit aujourdu0026rsquo;hui le gouvernement qui fasse le premier pas et enclenche la revitalisation du secteur théieru003c/emu003eu0026raquo;,u0026nbsp; fait-il remarquer.u003c/pu003eu003cpu003eAvec la fermeture du Tea Board, qui su0026rsquo;occupait de lu0026rsquo;octroi des permis pour la culture de thé, en 2012, la situation su0026rsquo;est corsée pour lu0026rsquo;industrie du thé, précise Jacqueline Sauzier.u003c/pu003eu003cpu003eBien que le projet de relance séduise les usiniers, ils sont du0026rsquo;avis que la tâche su0026rsquo;avère compliquée. Jacqueline Sauzier ne su0026rsquo;y méprend pasu0026nbsp;: la relance prendra du temps et se fera sur le long terme. Elle implique des investissements considérables. Longtemps laissé à lu0026rsquo;abandon, ce secteur est aujourdu0026rsquo;hui vieillissant. Tout est à revoir. Il faudra notamment investir dans de nouvelles variétés, moderniser les machines et rajeunir la main-du0026rsquo;œuvre. Et Jacqueline Sauzier du0026rsquo;arguer que ces investissements devront être financés en grande partie par lu0026rsquo;État u0026laquo;u003cemu003ecar faute de bonnes récoltes, les usiniers font face à des difficultés financières, et ne disposent donc pas duu0026nbsp;cash-flow nécessaire pour investir dans ce secteuru003c/emu003e.u0026raquo;u003c/pu003eu003cpu003ePour Dominique Chelin, la relance du secteur théier passera par lu0026rsquo;amélioration de la qualité des plantes et donc de leur rendement. u0026laquo;u003cemu003eLes plantations de thé sont très âgéesu0026nbsp;(elles ont entre 60 et 70 ans) et produisent moins. Cu0026rsquo;est la raison pour laquelle la production est en constante baisseu003c/emu003eu0026raquo;, soutient-il. Ces quinze dernières années, précise-t-il, la production théière a chuté de lu0026rsquo;ordre 30 % à 40 %.Du0026rsquo;ailleurs, pour pallier la baisse de production, les usiniers ont dû importer 40 tonnes de thé noir et vert du continent africain, lu0026rsquo;année dernière. Ce qui représente environ 2,5 % des ventes annuelles des usines.u003c/pu003eu003cpu003eLes derniers chiffres du National Agricultural Products Regulatory Office attestent de cet état des choses. En 2014, 1 525 tonnes de thé noir ont été produites contre 1 565 tonnes en 2013.u003c/pu003eu003cpu003eLa relance du secteur nécessitera par ailleurs quu0026rsquo;on replante de nouvelles plantes de thé plus productives. u0026laquo;u003cemu003eCes nouvelles variétés produiront deux fois plus que ce que nos plantes vieillissantes produisent actuellementu003c/emu003eu0026raquo;, souligne Dominique Chelin. Ces nouvelles variétés pourraient être importées auprès des plus grands producteurs de thé mondiaux de lu0026rsquo;Inde et du Sri Lanka.u003c/pu003eu003cpu003eToutefois, les planteurs doivent su0026rsquo;armer de patience car les cultures de thé prennent des années avant du0026rsquo;atteindre leur maturité. Bois Chéri su0026rsquo;est montrée proactive en su0026rsquo;engageant dans la replantation de thé sur ses terres à Curepipe. u0026laquo;u003cemu003eLe thé nu0026rsquo;est pas comme la canne, qui nécessite 12 à 18 mois pour atteindre sa maturité. Ce nu0026rsquo;est que dans 5 à 6 ans que la plante commence à produire ses premières feuillesu003c/emu003eu0026raquo;, précise Dominique Chelin.u003c/pu003eu003cpu003eCette longue attente explique pourquoi les jeunes planteurs rechignent à se lancer dans la culture du thé. Actuellement, on comptequelque1 340 planteurs de théu0026nbsp;(un chiffre en baisse) pour une superficie de 672 hectares sous culture de thé. Quant à la production de feuilles de thé, elle était calculée à 7 607 tonnes en 2014 contre 7 981 tonnes en 2013.u003c/pu003eu003cpu003eDans le cadre de la stratégie de relance du secteur théier, lu0026rsquo;apport des jeunes planteurs sera essentiel. Au niveau des usiniers, on explique que ces derniers ont été nombreux à abandonner la culture du thé pour se tourner vers du0026rsquo;autres cultures. Il incombera donc à lu0026rsquo;État de venir de lu0026rsquo;avant avec des mesures incitatives pour encourager la jeune génération à se tourner vers la culture du thé. Un pari qui est loin du0026rsquo;être gagné.u003c/pu003e

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