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Devesh Dukhira : «Il faut maintenir l’accès préférentiel au marché britannique»

u003cpu003eEn dépit de lu0026rsquo;abolition des quotas sucriers en 2017, qui favorisera les betteraviers, Maurice a toujours une belle carte à jouer sur le marché européen en montant en gamme et en su0026rsquo;engageant davantage dans la production de sucres spéciaux, observe le CEO du Syndicat des sucres. Il insiste que Maurice doit su0026rsquo;atteler à préserver ses accords du0026rsquo;accès préférentiel avec le Royaume-Uni.u003c/pu003eu003cp style=margin-left:14.0pt;\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=color:#b22222;\u003eBUSINESSMAG.u003c/spanu003e Selon les prévisions de lu0026rsquo;International Sugar Organization, lu0026rsquo;industrie globale du sucre entamera un cycle déficitaireu0026hellip;u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eTout du0026rsquo;abord, il est impératif de souligner que le marché mondial a connu cinq années de surplus pour le sucre. Un facteur qui a fait baisser les prix. Évidemment, qui dit surplus signifie que la production annuelle a dépassé la consommation. En effet, chaque année, le stock de sucre su0026rsquo;est accumulé, pour atteindre à la fin de la campagne 2014-2015 un niveau très élevé. Ainsi, au cours des cinq dernières années, nous parlons du0026rsquo;une accumulation de 30 millions de tonnes de sucre. Ce qui est conséquent tout en sachant que la consommation globale pour 2014-15 était de 167 millions de tonnes.u003c/pu003eu003cpu003eNéanmoins, nous notons que la consommation mondiale pour le sucre est en hausse. En su0026rsquo;appuyant sur les statistiques mondiales de ces dix dernières années, on parle du0026rsquo;une augmentation du0026rsquo;une moyenne de 1,8 %. Un phénomène causé par une augmentation de la population, surtout dans les pays en voie de développement et la hausse du pouvoir du0026rsquo;achat et de la consommation de sucre en Chine ou encore dans certains pays africains.u003c/pu003eu003cpu003eIl faut aussi souligner que certains pays u0026ndash; soit les gros producteurs de sucre, dont la Thaïlande, lu0026rsquo;Inde, lu0026rsquo;Australie, le Brésil u0026ndash; ont été impactés par le changement climatique. Pour preuve, en 2014-15 u0026ndash; et cela en se basant sur les chiffres de lu0026rsquo;International Sugar Organization u0026ndash; la production globale du sucre était de 171 millions de tonnes. En 2015-16, la production a baissé, soit de 164 millions de tonnes. Tandis que la consommation était de 167 millions de tonnes en 2014-15. Alors que celle de 2015-16 est estimée à 171 millions de tonnes. De plus, les estimations avancent que lu0026rsquo;année prochaine u0026ndash; 2016-17 u0026ndash; demeurera une période déficitaire pour lu0026rsquo;industrie globale du sucre. Mais avec un montant moindre que les 7 millions de tonnes.u003c/pu003eu003cpu003eCe stock de sucre en surplus est toujours disponible. Car nous parlons du0026rsquo;un stock en surplus de 30 millions de tonnes de sucre contre 7 millions de tonnes de déficit. Mais, évidemment, ce stock commence à su0026rsquo;épuiser. Alors que la production stagne et que la consommation augmente, nous pénétrons actuellement dans un cycle déficitaire.u003c/pu003eu003cp style=margin-left:14.0pt;\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=color:#b22222;\u003eBUSINESSMAG. u003c/spanu003eComment ce cycle déficitaire impacte-t-il le secteur sucrier mauricien ? u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eLorsque les prix sont mauvais, personne nu0026rsquo;ose investir. Personne ne produira du sucre additionnel. Pour la simple raison que le retour sur lu0026rsquo;investissement est trop faible.u003c/pu003eu003cpu003eMais, comme toute commodité, le sucre est également coté sur les bourses internationales. Par exemple, le sucre roux est coté sur la Bourse de New York. Tandis que le sucre blanc est listé sur la Bourse de Londres. Quand il y a des signaux qui démontrent clairement que le marché mondial du sucre est en déficit, les spéculateurs commencent à investir davantage. Ainsi, le cours mondial, sur les cinq à six derniers mois, a augmenté du0026rsquo;au moins 50 %.u003c/pu003eu003cpu003eJe tiens à souligner que le prix ex-syndicat pour la récolte 2015-16 est estimé à Rs 13 000. Ju0026rsquo;utilise le verbe u0026laquo;estimeru0026raquo; car actuellement, nous auditons nos comptes, qui sont finalisés fin juin. Cu0026rsquo;est à partir de là que nous aurons le prix final, mais le montant gravitera, encore une fois, autour de Rs 13 000. Et en 2012, le prix était à Rs 12 694. Définitivement, cu0026rsquo;est un prix en dessous du coût de production.u003c/pu003eu003cpu003eQuant à la campagne 2016-17, les négociations sont en cours. Et il y a une hausse assez conséquente du prix u0026ndash; ce que nous négocions actuellement u0026ndash; contrairement à lu0026rsquo;année dernière. De ce fait, le prix ex-syndicat sera revu à la hausse pour la campagne 2016-17. Lu0026rsquo;estimation serait de Rs 15 000.u003c/pu003eu003cp style=margin-left:14.0pt;\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=color:#b22222;\u003eBUSINESSMAG. u003c/spanu003eLu0026rsquo;abolition des quotas de sucre arrivera à terme lu0026rsquo;année prochaine. À quel point, lu0026rsquo;Europe demeurera-t-elle un marché important pour le sucre mauricien ?u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eCitons lu0026rsquo;exemple de lu0026rsquo;abolition du Protocole sucre en 2009. Malgré la fin de ce protocole, lu0026rsquo;Europe a toujours été un marché intéressant pour le sucre mauricien. En effet, le prix en Europe a toujours été plus rémunérateur que le prix du marché mondial. Cu0026rsquo;est la raison pour laquelle nous exportons la majorité de notre stock de sucre vers le Vieux continent. Mais, en sus du prix, avec le Protocole sucre, il nous fallait respecter un certain tonnage de sucre que nous étions dans lu0026rsquo;obligation de fournir au marché européen. Depuis lu0026rsquo;abolition du Protocole Sucre, nous nu0026rsquo;avons plus cette obligation. Nous sommes libres du0026rsquo;exporter notre sucre où nous désirons.u003c/pu003eu003cpu003eDepuis 2015, nous jouissons de plus de flexibilité par rapport à lu0026rsquo;exportation de nos sucres. Ainsi, il nu0026rsquo;y a plus du0026rsquo;accord du0026rsquo;exclusivité sur le sucre blanc. Quant à ces accords à long terme conclus notamment avec British Sugar et Cristalco, ils ne représentent que deux tiers de la production locale du sucre blanc. Ce qui signifie que nous disposons du0026rsquo;un tiers de sucre que nous pouvons commercialiser avec du0026rsquo;autres clients. Si nous constatons que le marché mondial devient plus intéressant que le marché européen, nous pouvons puiser de ces contrats et envoyer une partie de ce sucre hors de lu0026rsquo;Europe.u003c/pu003eu003cpu003eCette année, la récolte sucrière est estimée à 400 000 tonnes. Et puis, nous importerons le sucre roux, soit environ 50 000 tonnes, que nous mélangerons au sucre local. Au final, nous aurons environ 450 000 tonnes de sucre disponibles sur le marché local. Et donc, nous pouvons nous permettre cette flexibilité, en essayant du0026rsquo;être présents sur divers marchés. De ce fait, le Syndicat des sucres effectue chaque année, en début de campagne, un arbitrage pour savoir sur quels marchés il y a les meilleures opportunités. Pour 2016, suite à cet exercice du0026rsquo;arbitrage, nous nous sommes rendu compte que le marché européen présente les meilleures opportunités.u003c/pu003eu003cp style=margin-left:14.0pt;\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=color:#b22222;\u003eBUSINESSMAG. u003c/spanu003eCela signifie-t-il que lu0026rsquo;abolition des quotas en 2017 nu0026rsquo;aura pas un grand impact sur les liens commerciaux quu0026rsquo;entretient le secteur sucrier mauricien avec le Vieux continent ?u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eMalgré lu0026rsquo;abolition des quotas en 2017, lu0026rsquo;Europe demeurera pour le sucre mauricien, un marché intéressant à explorer. Mais il nous faudra nous démarquer sur le marché européen où lu0026rsquo;on produit uniquement du sucre de betterave tandis que les sucres spéciaux u0026ndash; très demandés sur le marché européen u0026ndash; peuvent être produits uniquement à partir de la canne.u003c/pu003eu003cpu003eDe plus, les utilisateurs industriels en Europe mettent de plus en plus lu0026rsquo;accent sur un environnement durable. Du0026rsquo;ailleurs, les grandes industries telles que Ferrero, Danone, Coca-Colau0026hellip; se sont fixé un objectif, à savoir que u0026laquo;all the ingredients should be sourced sustainably, whether it is, respect to labour standards, respect to the environment, respect to good governanceu0026raquo;. Maurice offre tous ces atouts que recherchent les grands industriels.u003c/pu003eu003cpu003eIl ne faut pas oublier que Maurice compte également des coopératives de sucre certifiées Fair Trade. Aux 27 coopératives certifiées Fair Trade sont venues su0026rsquo;ajouter 13 nouvelles sociétés. Aujourdu0026rsquo;hui, le secteur sucrier mauricien dispose de 38 coopératives qui sont certifiées et qui regroupent 6 000 planteurs, sur les 15 000 planteurs dont nous disposons actuellement. Ces 38 coopératives représentent un tonnage du0026rsquo;environ 40 000 tonnes annuellement. Ce mouvement de Fair Trade sied à merveille à cette nouvelle volonté du0026rsquo;environnement durable des grandes industries étrangères de consommation.u003c/pu003eu003cp style=margin-left:14.0pt;\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=color:#b22222;\u003eBUSINESSMAG. u003c/spanu003eLe Brexit a été voté. Quel sera lu0026rsquo;impact du0026rsquo;une telle décision sur le secteur sucrier mauricien ? u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eLe marché britannique est très important pour le sucre mauricien. Premièrement, à cause du lien historique : Maurice est une ancienne colonie britannique. Donc, la plupart de nos sucres était acheminée vers lu0026rsquo;Angleterre. Ce nu0026rsquo;est à partir de 2009 que nous avons établi des accords à long terme avec les Allemands et Français, entre autres.u003c/pu003eu003cpu003eAvec le départ de lu0026rsquo;Angleterre de lu0026rsquo;Union européenne, le premier impact serait axé sur cet accès préférentiel que nous avons sur lu0026rsquo;Europe. Il su0026rsquo;agit des Economic Partnership Agreements. Ce type du0026rsquo;accords nous permet du0026rsquo;avoir un accès hors taxes pour le sucre mauricien. Tout en sachant que la taxe douanière pour le sucre est de 419 euros la tonne. Cu0026rsquo;est un accès qui sera maintenu en Angleterre pendant les deux prochaines années. Maintenant, il reste à savoir au niveau des nouveaux traités commerciaux, comment nous pouvons négocier pour le maintien de cet accès préférentiel.u003c/pu003eu003cpu003eAu Syndicat des sucres, nous pensons que le marché britannique demeure important. Car il est déficitaire en sucre. En Angleterre, la consommation de sucre tourne autour de 2,1 millions de tonnes annuellement. Quant à la production du sucre de betterave, elle est du0026rsquo;environ 1 million de tonnes. Cu0026rsquo;est un marché déficitaire du0026rsquo;au moins 1 million de tonnes. Et jusquu0026rsquo;à présent, ce déficit a été comblé par la raffinerie ASR (American Sugar Refinery), qui importe le sucre roux pour être raffiné. Mais aussi, lu0026rsquo;Angleterre importe le sucre blanc du0026rsquo;autres pays européens, notamment du0026rsquo;Allemagne, de France mais aussi de pays comme Maurice. De ce fait, lu0026rsquo;année dernière, celle de la récolte 2015, nous avons exporté 20 000 tonnes de sucre blanc.u003c/pu003eu003cpu003eNous pensons u0026ndash; quu0026rsquo;à cause de ce déficit u0026ndash; post-2017, avec la libéralisation des quotas de production en Europe, on ne voit pas la British Sugar augmenter davantage sa production. En du0026rsquo;autres mots, la production britannique demeurera à environ 1 million de tonnes. Cu0026rsquo;est la raison pour laquelle le marché britannique demeurera toujours important pour le sucre mauricien.u003c/pu003eu003cpu003ePar ailleurs, notre plus gros acheteur de sucres spéciaux est une société britannique. Cu0026rsquo;est un partenariat qui remonte aux années u0026rsquo;70. Elle commande toujours un quart de la production de sucres spéciaux de Maurice. Lu0026rsquo;Angleterre, de par sa tradition, est un gros consommateur de sucre. En termes de sucre, cu0026rsquo;est un marché sophistiqué. Du0026rsquo;ailleurs, nous constatons que la demande pour les Soft sugars, destinés à la pâtisserie, est croissante en Angleterre. Encore une fois, dans ce segment des sucres spéciaux, il est très important de maintenir cet accord du0026rsquo;accès préférentiel sur ce marché.u003c/pu003eu003cpu003eCe que nous craignons le plus avec le départ de lu0026rsquo;Angleterre, cu0026rsquo;est probablement un affaiblissement de la livre sterling. Il est vrai que lorsque nous commercialisons le sucre en Angleterre, qui faisait partie de lu0026rsquo;Union européenne, cu0026rsquo;était libellé en euros. Mais su0026rsquo;il y a une dépréciation de la livre sterling, cela signifierait que le pouvoir du0026rsquo;achat en euro serait moindre. Ainsi, sur le prix des sucres spéciaux, cette dépréciation pourrait avoir un impact. Et nous pourrions avoir à y faire face à moyen terme.u003c/pu003eu003cp style=margin-left:14.0pt;\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=color:#b22222;\u003eBUSINESSMAG. u003c/spanu003eMalgré tout, pensez-vous que lu0026rsquo;industrie sucrière mauricienne a encore de beaux jours devant elle ?u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eNous avons tendance à lu0026rsquo;oublier, mais le sucre demeure une industrie importante pour lu0026rsquo;économie mauricienne ! Ce secteur génère des revenus directs et indirects. Prenons ces revenus que nous sommes en mesure du0026rsquo;évaluer. Le gouvernement avait récemment pris certaines mesures positives. Par exemple, en décembre, le ministre de lu0026rsquo;Agro-Industrie, Mahen Seeruttun, a annoncé plusieurs mesures, dont lu0026rsquo;augmentation du prix de la bagasse payé aux producteurs, une amélioration de prix également pour la mélasse ou encore les Distillers bottlers qui utilisent la mélasse devront faire une contribution. Tout cela su0026rsquo;ajoute aux revenus que le planteur obtient du sucre. Ce qui signifie que ce secteur est toujours le gagne-pain des Mauriciens.u003c/pu003eu003cpu003ePar ailleurs, avec les sucres spéciaux u0026ndash; qui sont des sucres à valeur ajoutée u0026ndash; Maurice arrive à avoir u0026laquo;u003cemu003ea further value from the market that you bring in to the commodityu003c/emu003eu0026raquo;. De ce fait, au lieu du sucre roux brut que nous exportions autrefois, aujourdu0026rsquo;hui, Maurice exporte du sucre blanc et les sucres spéciaux. Du0026rsquo;ailleurs, en ce qui concerne le sucre blanc, il faut continuer à explorer du0026rsquo;autres niches. Cette diversification dans la fabrication de sucre apporte des revenus à Maurice.u003c/pu003eu003cp style=margin-left:14.0pt;\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=color:#b22222;\u003eBUSINESSMAG. u003c/spanu003eLu0026rsquo;industrie sucrière mauricienne est certes un atout pour lu0026rsquo;économie nationale. Mais les planteurs sont de plus en plus nombreux à abandonner cette filière, ce qui menace dangereusement son aveniru0026hellip;u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eLe secteur sucrier mauricien comptabilise au total 15 000 planteurs. Il est vrai que le nombre de planteurs de canne a baissé ces cinq dernières années. Au Syndicat des sucres, nous souhaitons vivement que ce chiffre ne continue pas de diminuer. Nous avons grandement besoin du0026rsquo;une masse critique si nous voulons que les usines soient profitables. Encore une fois, nous ne parlons pas uniquement du sucre, mais de la bagasse voire de lu0026rsquo;industrie cannière. Le développement de lu0026rsquo;industrie cannière est tributaire de cette masse critique.u003c/pu003eu003cpu003eAu niveau des prix, suffisamment de mesures ont été annoncées et matérialisées pour améliorer les revenus des planteurs. Cu0026rsquo;est bien parti au niveau du u0026laquo;u003cemu003ediversyfing revenue stream by trying to get revenue from more other sourcesu003c/emu003e.u0026raquo; Le problème est que les producteurs de sucre ne réalisent pas que lu0026rsquo;industrie sucrière mauricienne est une référence au niveau de la région et sur le marché européen.u003c/pu003eu003cpu003ePar exemple, quand nous avons commencé à faire du sucre blanc, de gros producteurs de sucres internationaux nous ont approchés. Ici, je cite Südzucker qui représente un quart du marché européen. Et quand le contrat avec Südzucker est arrivé à terme, il y avait un intérêt pour son renouvellement. Mais, bien sûr, il y avait du0026rsquo;autres facteurs, certes importants, à prendre en considération. Toujours à la fin du contrat avec Südzucker, du0026rsquo;autres gros producteurs sucriers étrangers nous ont approchés et étaient intéressés à démarrer un partenariat avec le Syndicat des sucres. Pourquoi ? Parce que Maurice est réputé sur les marchés mondial et européen pour sa fiabilité en termes du0026rsquo;approvisionnement, mais aussi de sécurité alimentaire.u003c/pu003eu003cpu003eMaurice produit des sucres spéciaux depuis une trentaine du0026rsquo;années. Nous avons acquis un certain savoir-faire dans ce domaine. Quand nous livrons du sucre mauricien à un supermarché en Angleterre, celui-ci nu0026rsquo;a nullement besoin de subir un traitement ultérieur. Je reviens sur le sucre roux brut qui était auparavant raffiné et traité en Angleterre. Aujourdu0026rsquo;hui, tout se fait à Maurice. Nous ne sommes plus des amateurs dans ce domaine. Lu0026rsquo;industrie sucrière mauricienne a connu une véritable évolution dont peu de Mauriciens sont conscients.u003c/pu003eu003cpu003eLe Syndicat des sucres fournit du sucre aux grosses multinationales telles que Coca-Cola, Pepsi, Danone, Ferrero, Unilever, Kraft et Nestlé. Une fois quu0026rsquo;on est référencé par ces grandes entreprises et quu0026rsquo;elles sont satisfaites de la qualité du sucre, aux yeux de celles-ci u0026ndash; même après lu0026rsquo;abolition des quotas en 2017 u0026ndash; ce sera du u003cemu003ebusiness as usualu003c/emu003e.u003c/pu003eu003cp style=margin-left:14.0pt;\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=color:#b22222;\u003eBUSINESSMAG. u003c/spanu003eLe gouvernement mauricien participera au développement de Madagascar qui projette de devenir le grenier de lu0026rsquo;océan Indien. Quu0026rsquo;est-ce que cela représente en termes du0026rsquo;opportunités ?u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eIl est évident quu0026rsquo;à Maurice, le développement de ce secteur est limité par le manque du0026rsquo;espace. Et ces entreprises qui veulent su0026rsquo;étendre nu0026rsquo;ont du0026rsquo;autre choix que du0026rsquo;aller prospecter dans la région. Néanmoins, je pense que cu0026rsquo;est trop simpliste de dire que Madagascar possède 90 % de terres arables. Il faut savoir que lu0026rsquo;investissement dans lu0026rsquo;industrie sucrière u0026ndash; contrairement au textile u0026ndash; est plus sur le long terme. Quand on plante de la canne, cu0026rsquo;est pour une période de sept à huit ans et lu0026rsquo;investissement va su0026rsquo;appliquer dans toute une région. Vraiment, il faudrait cette stabilité politique dont jusquu0026rsquo;à présent la Grande île ne dispose pas. We have to be really sure that in 10-20 years, things will still be ok.u003c/pu003eu003cp style=margin-left:14.0pt;\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=color:#b22222;\u003eBUSINESSMAG. u003c/spanu003eDans un entretien accordé à u003cemu003eBusiness Magazineu003c/emu003e, vous avez évoqué le potentiel du marché chinois. Le Syndicat est-il toujours intéressé par ce marché ?u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eJu0026rsquo;ai appris quu0026rsquo;un accord de libre-échange sera négocié entre la Chine et Maurice. La Chine est pour nos sucres spéciaux un marché à fort potentiel. Je lu0026rsquo;ai dit plus tôt : les Chinois jouissent du0026rsquo;un meilleur pouvoir du0026rsquo;achat. Ju0026rsquo;étais moi-même en Chine il y a trois ans. Ju0026rsquo;ai été surpris par le nombre grandissant de coffee shops. Vingt ans de cela, les Chinois ne consommaient pas de café. Il y a une réelle demande en sucre, plus particulièrement de sucres spéciaux. Cependant, sur le marché chinois, il y a un gros problème de u003cemu003enon-tariff buyersu003c/emu003e. Ce qui signifie que les exportations de Maurice sont restreintes par lu0026rsquo;octroi de permis du0026rsquo;importation. Ce que nous demandons, cu0026rsquo;est du0026rsquo;avoir un TRQ (Tarif Rate Quota) pour le sucre, plus particulièrement les sucres spéciaux.u003c/pu003eu003cp style=margin-left:14.0pt;\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=color:#b22222;\u003eBUSINESSMAG. u003c/spanu003eQue pensez-vous du cas du0026rsquo;Omnicane qui a importé du Brésil 42 000 tonnes de sucre ?u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eDepuis 2011, Maurice a souffert du0026rsquo;une baisse de capacité de production sucrière. Et cela, tout en sachant que depuis 2009, nous avons des capacités de raffinage. Nous-mêmes au Syndicat des sucres, nous importons du sucre roux que nous mélangeons au sucre local à des fins du0026rsquo;exportation. À travers cette démarche, lu0026rsquo;industrie tout entière arrive à optimiser sa capacité de production. En du0026rsquo;autres mots, en important du sucre, le raffinage est fait à Maurice et le produit fini est exporté, ce qui génère des profits. Et de plus, cette démarché coïncide avec notre vision de diversification des marchés. Car plus nous disposons de sucre, plus nous serons en mesure du0026rsquo;explorer davantage de marchés. Et cela se pratique depuis des années.u003c/pu003eu003cpu003eCu0026rsquo;est du0026rsquo;ailleurs ce quu0026rsquo;a fait Omnicane et ce que nous-mêmes, au Syndicat des Sucres, aurions fait. Du0026rsquo;ailleurs, nous avons commandé une cargaison de sucre, qui sera à Maurice le mois prochain. Cette démarche est motivée par une demande. Par ailleurs, le Syndicat des sucres est en pourparlers avec Omnicane pour lu0026rsquo;achat du0026rsquo;une bonne partie de cette cargaison de 42 000 tonnes de sucre. Notre but est du0026rsquo;acheter une partie de ce sucre importé et de lu0026rsquo;écouler sur le marché étranger.u003c/pu003eu003cp style=margin-left:14.0pt;\u003eu003cstrongu003eu003cspan style=color:#b22222;\u003eBUSINESSMAG. u003c/spanu003eÀ un moment, la dissolution du Syndicat des sucres a été évoquée. Quu0026rsquo;en est-il aujourdu0026rsquo;hui ?u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eCette proposition émane de la recommandation du rapport de LMC, lu0026rsquo;étude que le gouvernement avait commanditée deux ans de cela. Il faut faire ressortir que le Syndicat des sucres est une u003cemu003eproducer-driven organisationu003c/emu003e. Il faut bien cerner le rôle de cette organisation. Le Syndicat des sucres existe car les producteurs sucriers de Maurice ont décidé du0026rsquo;avoir une plate-forme commune pour la vente du sucre. Par exemple, dans le cas du Brexit, cu0026rsquo;est nettement mieux du0026rsquo;aller négocier ces traités commerciaux du0026rsquo;une façon plus organisée en su0026rsquo;appuyant sur une plate-forme commune.u003c/pu003eu003cpu003eNéanmoins, cette recommandation avance que sur la question des changements, cu0026rsquo;est au syndicat de cette organisation de prendre les décisions. Autrement dit, ce sont les producteurs sucriers qui décideront de son sort. Cu0026rsquo;est à eux de décider su0026rsquo;ils trouvent que le Syndicat des sucres apporte cette valeur ajoutée à leurs revenus. Il faut savoir quu0026rsquo;au niveau des membres affiliés, des discussions sur une fermeture du Syndicat des sucres ont déjà été enclenchées. Mais si le Syndicat doit fermer ses portes, il faudra revoir le système de paiement pour les producteurs et planteurs de sucre.u003c/pu003e}]

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