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Emplois Manque criant de compétences pointues

u003cpu003eLe problème est cornélien : l’économie mauricienne génère de l’emploi, mais les compétences recherchées sont rares. Un déséquilibre auquel il faut s’attaquer d’urgence si nous voulons assurer notre productivité future.u003c/pu003eu003cp class=rtejustify\u003eL’inadéquation entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi soulève l’inquiétude depuis ces dernières années. La transition économique a modifié la donne sur le marché de l’emploi. L’émergence de nouveaux secteurs comme les Tic et les services financiers a contribué à moderniser le tissu économique avec en ligne de mire la transformation de Maurice en une économie des services. Aujourd’hui, le pays vise à être compétitif à l’échelle internationale, mais le manque de professionnels qualifiés devient un enjeu majeur.u003c/pu003eu003cp class=rtejustify\u003eUne situation qui a un effet pervers sur l’économie car elle contribue à ralentir la croissance dans certains secteurs (par exemple, dans le textile, la construction ou encore les Tic) et représente une sérieuse menace au développement économique futur. Le pays doit impérativement résoudre ce problème s’il veut assurer sa compétitivité future. Même le Fonds monétaire International et la Banque de Maurice ont insisté sur la nécessité de « build human capital » en vue d’augmenter la compétitivité et la productivité du pays.u003c/pu003eu003cp class=rtejustify\u003eu003cemu003e« Les offres existent et l’économie génère de l’emploi, mais le chômage est toujours présent. Ce déséquilibre est inquiétant et malsain pour l’économie. C’est la preuve qu’il y a une stagnation quelque part et cela nous ne pouvons nous le permettre, surtout en période de crise »u003c/emu003e, observe un opérateur économique.u0026nbsp;u003c/pu003eu003cp class=rtejustify\u003eLe Dr Azad Jeetun, directeur de la Mauritius Employers Federation (MEF), abonde dans le même sens. S’appuyant sur le Vacancy Rate Analysis publié régulièrement par la fédération patronale, il fait le constat suivant : il y a un dynamisme certain dans les secteurs comme les Tic, la finance et la construction, avec des offres d’emplois plus ciblées vers des compétences pointues. Selon le Vacancy Rate Analysis, Maurice a le potentiel de créer plus de 10 000 emplois cette année sous la condition expresse que nous ayons à notre disposition les compétences nécessaires. L’Annual Business Trend Survey 2012 confirme, par ailleurs, que « de nombreuses entreprises ont des difficultés sur le plan des recrutements car il y a un manque de main-d’oeuvre qualifiée. »u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eIl n’y a pas que la crise…u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cp class=rtejustify\u003eLes différents secteurs économiques sont désormais à la recherche de personnes qualifiées, de professionnels dans certains domaines précis, mais on ne parvient pas à en trouver facilement.u003cemu003e u003c/emu003eu003c/pu003eu003cp class=rtejustify\u003eu003cemu003e« Les compétences que recherche le pays aujourd’hui ne sont pas les mêmes que l’on recherchait il y a dix ans. En dix ans, l’économie mauricienne a beaucoup évolué et le manque de main-d’oeuvre qualifiée se révèle aujourd’hui beauoup plus aigu. Il y a eu un changement structurel dans l’économie qui requiert désormais de hautes compétences »,u003c/emu003e souligne déclare Azad Jeetun. Une analyse détaillée du Vacancy Rate Analysis de la MEF montre d’ailleurs que la demande pour des postes de Managers, Professionals, Technicians u0026amp; Associate Professionnals, Service u0026amp; Sales Workers est beaucoup plus élevée que celle pour des Elementary Occupations (regroupant ce qu’on appelait autrefois les UnskilledWorkers). La compétition internationale exerce davantage de pression sur l’économie mauricienne depuis quelques années. D’où la nécessité absolue de trouver des compétences pointues pour y faire face. À cet égard, le ralentissement de la croissance à Maurice ces der-nières années n’est pas un signe à prendre à la légère, selon Azad Jeetun.u003cemu003e « On ne peut pas tout mettre sur le dos de la crise économique, sinon comment expliquer que plusieurs pays en Afrique affichent des taux de croissance élevés alors que Maurice s’éloigne de plus en plus depuis ces quatre dernières années des taux de 5 à 7 %. Si nous continuons dans cette direction, nous allons nous laisser distancer par les pays africains. Aujourd’hui, il faut réaliser que sans des professionnels adéquatement formés, nous ne serons pas en mesure de produire de l’excellente qualité pour nos produits et services. Et le pays ne pourra pas réaliser une bonne croissance. Nous avons besoin de technologie, mais de talents également. Notre compétitivité à la longue en dépend.»u0026nbsp; u003cimg alt=\ class=imgFloatRight src=/sites/www.businessmag.mu/files/uploads/1040/1040-17.jpg style=width: 250px; height: 234px;\u003eu003c/emu003eu003c/pu003eu003cp class=rtejustify\u003eLe pays a aussi de véritables lacunes en termes d’orientation professionnelle. Ce qui fait que les jeunes ne savent pas vers quelle filière se tourner, ou quelles filières seront les plus porteuses en termes d’emploi dans les années à venir.u003c/pu003eu003cp class=rtejustify\u003eu003cstrongu003ePolitique nationale de l’emploiu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cp class=rtejustify\u003ePour résoudre ce problème, il faudrait élaborer une politique nationale de l’emploi, affirme le directeur de la MEF. L’association patronale a fait une proposition au gouvernement en ce sens depuis un an.u003cemu003e « Il est grand temps d’avoir une stratégie nationale pour l’emploi. Il faut le faire en concertation avec tous les partenaires »,u003c/emu003e argue Azad Jeetun. Il suggère aussi que les employeurs soient davantage impliqués dans le développement du cursus scolaire. Pour lui, l’absence d’une politique nationale de l’emploi, et d’une stratégie nationale de formation est un « manquement capital ». Or, une telle démarche permettrait, estime-t-il, de faire de la formation une priorité dans la stratégie économique et sociale du gouvernement. Or, actuellement la formation ne figure pas parmi les priorités du pays. La MEF déplore même le manque d’engagement du gouvernement dans ce domaine. Pire, le budget de formation s’est effrité au fil des ans, déplore Azad Jeetun et les institutions censées soutenir et promouvoir promouvoir la formation ne sont pas soutenues financièrement. Il cite l’exemple du Human Resource Development Council, dont les dépenses courantes et celles relatives au développement ne sont pas payées par le gouvernement, mais à travers la contribution des employeurs. Idem pour le Mauritius Institute of Training and Development. u003cemu003e« Le Training Levy a servi l’année dernière à financer les dépenses de cet organisme »,u003c/emu003e déplore Azad Jeetun. Ce qui, selon lui, envoie un mauvais signal sur l’utilisation des fonds initialement destinés à la formation elle-même.u003c/pu003eu003cp class=rtejustify\u003eOutre ces problèmes administratifs, la formation souffre aussi d’un déficit de coordination.u003cemu003e « Il y a une fragmentation de la formation et un manque de coordination entre les organismes qui parfois mènent le même genre de projets. Il y a un manque clair de cohérence. Il faut aussi des incitations pour développer une culture de formation tous azimuts pour l’employé, l’individu et l’entreprise »u003c/emu003e, argue le directeur de la MEF. Il estime, par ailleurs, qu’il faut aussi revaloriser les métiers et professions et est d’avis que la décision du ministère de l’Éducation de créer une Chambre des métiers est un pas dans la bonne direction.u003c/pu003e

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