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Erkan Konak : «Le groupe voit Maurice comme un marché majeur»

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Erkan Konak

Depuis 1958, Nestlé a graduellement consolidé sa présence à Maurice. Aujourd’hui, le pays est utilisé comme une plateforme de distribution par le géant de l’alimentaire pour desservir les Seychelles, Madagascar et les Comores, observe Erkan Konak. Dans l’entretien qui suit, le Cluster Manager de Nestlé Products Mauritius revient sur les transformations opérationnelles mises en place par le groupe pour éliminer les coûts superflus tout au long de sa chaîne de valeur, afin d’être en mesure de commercialiser des produits de qualité à un prix abordable, et ce, en dépit de la pression énorme sur les coûts suivant la dépréciation de la roupie et la flambée des coûts de fret. De même, il s’appesantit sur les actions de la multinationale pour réduire son impact carbone et contribuer au développement communautaire.

L’un des principaux acteurs dans l’industrie alimentaire au monde, Nestlé est présente à Maurice depuis 1958. On a le sentiment que jusqu’ici, vous n’avez pas adopté une stratégie agressive sur le territoire mauricien. Est-ce le cas ?

Nestlé est, en effet, la plus grande entreprise de l’industrie alimentaire et de boissons au monde. Elle est présente dans plus de 180 pays à travers le monde, et avec sa gamme de produits diversifiée, ayant plus de 2 000 marques dans son portefeuille, Nestlé répond aux besoins quotidiens, en nutrition et en boissons, de millions de familles et les accompagne dans leur quête constante de maintenir un mode de vie sain. Maurice est un marché important pour le groupe. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi d’asseoir notre présence dans l’île dès 1958, plutôt que d’adopter le modèle standard de distribution indirecte. Plus de 60 ans après, on peut dire que les produits Nestlé ont réussi, de par leur qualité, leur prix abordable, et surtout leur goût très apprécié, à trouver leur place dans les foyers mauriciens, et nous sommes reconnaissants de cette confiance placée en la société et en ses produits. C’est ce qui nous motive à toujours innover dans nos offres et à introduire de nouvelles gammes de produits sur le marché pour le plus grand bonheur des Mauriciens. Au cours de ces dernières années, nous avons élargi nos offres en proposant, à titre d’exemple, le Nestlé Nestum Biscuit Marie, les nouilles Maggi, la gamme de chocolats Les Recettes de l’Atelier, entre autres. De plus, nous avons introduit des boissons «ready-to-drink» comme Nestlé Milo en carton, et la gamme Nescafé Glacé. Mais notre engagement ne se limite pas à satisfaire les besoins de notre clientèle.

Nestlé est aussi engagée à améliorer la qualité de vie des Mauriciens, à travers une série d’initiatives, dont pédagogiques, dans le but d’éduquer les jeunes, et la population en général à l’importance d’une bonne nutrition, tout en s’adonnant à une activité physique régulière. Nous travaillons, à ce titre, en étroite collaboration avec les autorités, dont le ministère de la Jeunesse et des sports, le Mauritius Sports Council, le ministère de l’Éducation et le Mauritius Institute of Education, en soutenant mais aussi en développant diverses activités telles que le Nestlé for Healthier Kids Programme, qui touche les jeunes des 258 écoles primaires de l’île ou encore la Nestlé Breakfast Campaign pour conscientiser les Mauriciens à l’importance du petit déjeuner. Nestlé s’est aussi engagée à revoir ses opérations et celles de ses chaînes de valeur afin de les rendre plus responsables et respectueuses de l’environnement. Et, à Maurice, nous avons lancé en début d’année les «Nestlé RE Sustainability Initiatives», qui visent à améliorer l’impact environnemental de nos emballages à travers les trois «RE» : RETHINK, REDUCE, REPURPOSE. Notre objectif est de nous assurer que 100 % de nos emballages sont recyclables et réutilisables d’ici à 2025, et de réduire d’un tiers l’utilisation du plastique vierge, tout en favorisant et en encourageant le modèle de l’économie circulaire. S’agissant de la communication avec nos clients, au-delà de nos campagnes marketing, nous sommes en lien constant avec eux à travers nos différents supports de communication, dont les réseaux sociaux, notre Chatbot ou encore notre site Web, www.nestlepounou.mu.

La crise a provoqué des disruptions majeures, notamment aux chaînes d’approvisionnement. La multinationale qu’est Nestlé n’a certainement pas été épargnée. Comment vous vous êtes adapté aux nouveaux défis imposés par la crise ?

Comme toutes les entreprises, Nestlé a subi les effets de la pandémie de la Covid-19. Les défis auxquels nous avons dû faire face sont sans précédent. Ainsi, il nous a fallu repenser et adapter nos opérations afin d’amortir l’impact sur nos chaînes d’approvisionnement. Heureusement que nos usines, à travers le monde, ont pris toutes les mesures nécessaires pour garantir la continuité dans la production malgré les défis, et ainsi atténuer les retards dans l’exportation. Nous avons aussi augmenté notre couverture de stock pour éviter au maximum les situations de rupture dans les commerces.

Les coûts du fret maritime sont en train d’exploser. Ajouté à cela, la roupie s’est dépréciée de 5,6 % face au dollar et de 11,5 % visà-vis de l’euro entre septembre 2020 et septembre 2021. Comment ces facteurs impactent-ils le prix des produits Nestlé commercialisés à Maurice ?

Avec la hausse des coûts du fret et la dépréciation de la roupie face au dollar et à l’euro notamment, les prix de la plupart des produits de consommation ont augmenté de manière exponentielle au cours de ces deux dernières années. Bien que ces facteurs aient impacté sur les prix de certains de nos produits sur le marché, nous avons accéléré notre initiative de «Reducing Waste» sur l’ensemble de notre chaîne de valeur afin de nous assurer que nos opérations sont plus efficaces. Nous avons passé en revue chacune des étapes du processus, de la réception des matières premières à l’approvisionnement en rayon, en passant par les modes de communication avec les consommateurs, afin d’éliminer les coûts superflus qui, autrement, auraient alourdi la charge du consommateur. Par ailleurs, nous ajustons notre stratégie d’approvisionnement afin de mieux gérer nos coûts. Notre objectif final est de nous assurer que les consommateurs ne subissent pas les augmentations de prix indues.

Cette période de fin d’année est synonyme de forte consommation. Faut-il s’attendre à une meilleure performance du secteur de la grande distribution par rapport à 2020 ?

II est difficile de prédire comment les consommateurs se comporteront en ces temps incertains. Mais une chose est sûre : la consommation ne sera pas comme en 2019. Les consommateurs se montreront plus prudents dans leur choix d’achat même si les récentes études démontrent que l’indice de confiance des consommateurs est en hausse comparé aux mois précédents.

«Les récentes études démontrent que l’indice de confiance des consommateurs est en hausse comparé aux mois précédents»

Parlant de la performance du secteur commercial, il est utile de souligner que le redémarrage de l’industrie touristique devrait techniquement doper les ventes. Vos commentaires ?

Tout à fait! La relance du tourisme va certainement contribuer à redémarrer l’activité économique de ces opérateurs qui dépendent de cette industrie pour survivre, voire croître leurs activités. Je pense cependant qu’il faudra un certain temps pour espérer atteindre le niveau de 2019, soit d’avant la Covid-19. Mais, compte tenu de l’intérêt que portent les touristes pour la destination, depuis la réouverture des frontières le 1er octobre, on peut dire que nous sommes sur la bonne voie.

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