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Frederik Van Tuyll : «Le secteur financier a le potentiel de doubler sa taille dans les cinq prochaines années»

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Nous comprenons que l’objectif de votre visite à Maurice est de promouvoir et de développer les opportunités de mobilité globale au sein du réseau Ocorian. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette initiative ?

La mobilité mondiale est une des raisons de ma présence ici. En effet, je veux encourager la mobilité au sein de l’organisation et, en même temps, construire et apporter une connectivité globale à l’entreprise. À l’heure de la réouverture des frontières, Maurice est l’un des tout premiers pays que je visite. Nous sommes, ici, un partenaire de confiance dans le secteur des services financiers et nous avons l’intention de jouer notre rôle dans le renforcement du secteur. Ce qui explique également une série de réunions stratégiques que j’entreprends avec les parties prenantes du secteur des services financiers.

Par ailleurs, il faut reconnaître que Maurice a fait de grands progrès dans le secteur financier dans son ensemble ces derniers temps. Chez Ocorian, nos collaborateurs ont fait preuve de résilience, abattant un très bon travail pendant la crise de Covid-19. Je suis là également pour les féliciter et développer de nouvelles opportunités au sein du secteur dans lequel nous évoluons.

Suite à l’inclusion de Maurice sur la liste noire des juridictions à haut risque de l’Union européenne, certains investisseurs ont quitté le pays pour d’autres centres financiers. Quel constat faitesvous des dommages causés au pays et à sa réputation ?

C’est une évidence : le fait de sortir de cette liste est très positif pour le pays. Cependant, vous devez vous demander tout d’abord pourquoi vous avez été placé sur la liste noire de l’Union européenne. Certes, c’est une chose positive pour Maurice que de ne plus figurer sur cette liste, mais le fond du problème, c’est que vous n’aurez jamais dû vous retrouver dans une telle situation.

Cela dit, on peut dire que l’impact de cet événement particulier n’a pas été trop grand ou conséquent. Mais il n’a pas non plus été bénéfique pour la perception de la juridiction. Il est encore trop tôt pour qui que ce soit de dire que Maurice est totalement à l’abri des listes grise et noire.

MAURICE A LA CAPACITÉ
D’ACCOMPAGNER L’AFRIQUE
DANS SON DÉVELOPPEMENT

De nombreux investisseurs ont choisi de se tourner vers Dubaï ou Singapour dans le sillage de l’épisode de la liste noire. Maintenant que la juridiction se conforme pleinement aux recommandations du Groupe d’action financière, avez-vous noté un regain d’intérêt de la part des investisseurs pour revenir à Maurice ?

Je ne pense pas qu’il soit question d’un regain d’intérêt car Maurice a figuré sur la liste noire pendant une période relativement courte. Les investisseurs ont fait, plus ou moins, une pause au lieu de se retirer complètement. De plus, comme nous étions dans un environnement impacté par la Covid-19, tous les cycles d’investissement prenaient plus de temps.

Aujourd’hui encore, Maurice représente une vraie force de proposition pour les investisseurs. J’estime donc qu’il n’y a pas eu d’impact significatif en tant que tel. Mais je le répète : le pays a eu beaucoup de chance la première fois. Vous ne serez peut-être pas aussi chanceux une seconde fois.

Concernant les investisseurs qui ont migré vers Dubaï, je ne pense pas que l’impact ait été important à ce niveau, ni même énorme, d’ailleurs. Les statistiques nous le prouvent bien : Dubaï n’est pas un concurrent de taille pour le genre de travail que nous faisons à Maurice. Quant à Singapour, le pays a ses avantages, mais c’est surtout dans le contexte du marché asiatique. Quand on en vient au marché de l’Afrique australe, Maurice jouit d’un très bon avantage concurrentiel par rapport à Singapour.

Selon la communauté des affaires, la dynamique est bonne et il existe actuellement de grandes opportunités en Afrique continentale, principalement pour les fonds d’investissement. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous ne sommes pas des gestionnaires d’investissement. Nous nous occupons de tout le soutien, de la gouvernance à la comptabilité derrière les investissements. Cela dit, plus il y a d’argent, plus les flux d’investissement sont importants.

Nous tablons sur les investissements transfrontaliers et la croissance des investissements pour stimuler notre activité. Et l’Afrique semble être un terrain propice pour les investissements. Je tiens toutefois à souligner que ce n’est pas toute l’Afrique, mais seulement une partie du continent qui est concernée par les développements. S’agissant des investisseurs, ils sont à la recherche d’opportunités.

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