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Harvesh Seegolam : «Le renforcement du capital de la banque centrale est en cours»

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 (Gouverneur de la banque de Maurice)

À travers le monde, les banques centrales font face à un affaiblissement de leur bilan. C’est le cas de la banque centrale du canada, de la banque centrale de suisse ou encore de la monetary authority of singapore. Au niveau de la banque de maurice, depuis le déclenchement de la crise, l’on a été prompt à soutenir l’économie réelle et à agir pour préserver la stabilité financière au travers du déploiement de plans d’action alliant mesures conventionnelles mais aussi mesures hétérodoxes, insiste le gouverneur harvesh seegolam. Dans l’entretien qui suit, il apporte un éclairage sur les «comprehensive losses» qui, explique-t-il, ne sont qu’une photographie à un instant t, reflétant une perte qui n’est pas encore réalisée, fait le point sur le niveau des réserves en devises étrangères, évoque la question de recapitalisation de la banque et parle du nouveau cadre de politique monétaire qui sera mis en place dès le 1er janvier 2023.

L’inflation reste une préoccupation majeure. La BoM semble avoir fait le pari de privilégier la lutte contre l’inflation aux dépens de la croissance économique. N’est-ce pas risqué quand on sait que le relèvement des taux va notamment peser sur la trésorerie des entreprises les plus lourdement endettées ?

Votre question me permet de rappeler que la Banque de Maurice a comme mandat, en vertu de la Section 4 de la Bank of Mauritius Act, «to maintain price stability and promote orderly and balanced economic development».

La lutte contre l’inflation et le développement économique sont les deux faces d’une même pièce. Je m’explique. Dès le début de la pandémie, la Banque de Maurice a pris des bold decisions pour soutenir les ménages et les entreprises face à la violence de la crise et, par conséquent, préserver la stabilité financière et la structure économique du pays.

Parmi ces mesures, la baisse des taux d’intérêt à un niveau historiquement faible, la mise en place de moratoires sur le capital et l’intérêt des prêts tout comme la création de la Mauritius Investment Corporation (MIC) ont permis de créer les conditions adéquates de la reprise économique.

Grâce à cela, l’économie mauricienne a renoué avec la croissance économique, 4 % en 2021, et poursuit sa phase ascendante avec une prévision de croissance de 7,4 % en 2022. Aujourd’hui, grâce à cette solide reprise économique, la Banque de Maurice dispose de la marge de manœuvre suffisante pour lutter contre l’inflation, provoquée par la guerre en Ukraine.

Depuis le second semestre de 2022, la Banque de Maurice a démarré le processus de normalisation de sa politique monétaire en relevant son taux directeur. Ce processus est nécessaire, ici comme partout dans le monde, pour empêcher que s’installe une spirale inflationniste. En parallèle, afin que le relèvement des taux ne pèse pas de manière exponentielle sur les entreprises et ménages endettés, la Banque centrale mettra en place d’ici à la fin de l’année une série de mesures macroprudentielles et régulatoires à cet effet.

La publication des états financiers de la Banque de Maurice fait grand bruit ces jours-ci. Ceux-ci font état notamment de «Total comprehensive losses» de Rs 6,8 milliards en septembre et de Rs 11 milliards en octobre. Quels sont les facteurs à l’origine de ces gains non réalisés ? Est-ce le résultat de mauvais placements ? Dans quelle mesure la volatilité prévalant sur les marchés financiers a-t-elle impacté les investissements de la Banque de Maurice, et comment cela se ressent-il sur sa trésorerie ?

To avoid any confusion, let me clearly explain what’s a comprehensive loss.

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