Business Magazine

Jean-Baptiste Salmon : «Le réseau est déterminant dans l’aventure entrepreneuriale»

Concours visant à faire découvrir les jeunes entrepreneurs et porteurs d’idées innovantes et répondant à la demande du marché, graines de boss a été lancé à maurice en novembre dernier. Les start-up et talents de demain ont jusqu’au 28 février pour s’inscrire à la première édition. Passionné par le monde de l’entrepreneuriat, Jean-Baptiste Salmon, le Directeur Océan Indien et Développement Pays, révèle que l’objectif de Graines de Boss est d’utiliser maurice comme pont pour se déployer dans l’océan indien, en Afrique et au-delà.

Racontez-nous la genèse du concours Graines de Boss et comment a-t-il évolué au fil des années ?

Graines de Boss a été créé en 2004. Ce concours a pour vocation de soutenir et de mettre en lumière les jeunes entrepreneurs et de les aider à développer leurs entreprises. Pour comprendre la naissance de Graines de Boss, il faut remonter à 1999. Cette année, Fabrice Delon, le président fondateur de Graines de Boss, crée un réseau d’affichage publicitaire indoor sur les campus ; une idée qu’il avait vue aux États-Unis et qu’il a développée en France. Cette activité lui a permis de remporter un concours. Étant le gagnant, il avait le droit de choisir parmi le jury de ce concours un patron qui avait voté pour son projet. En l’occurrence, ce patron était Nicolas de Tavernost, qui, à l’époque, était le directeur général du Groupe M6 (actuellement le président du Directoire du Groupe M6).

Nicolas de Tavernost a accepté d’être le mentor de Fabrice Delon et l’a aidé à développer son activité. Il lui a offert son réseau et prodigué des conseils. Le mentoring a duré deux ans et pendant cette période, Fabrice Delon était chaque mois à M6 avec Nicolas de Tavernost et ses collaborateurs afin qu’ils l’aident à développer son activité ; celle-ci existe toujours. Cinq ans après, soit en 2004, Fabrice Delon a été voir Nicolas de Tavernost car il voulait faire bénéficier à un plus grand nombre d’entrepreneurs ce que lui-même avait reçu de Nicolas de Tavernost. C’est-à-dire trouver d’autres patrons comme lui qui acceptent de donner du temps et des conseils, dans la bienveillance, à des entrepreneurs et des porteurs de projet. C’est ainsi qu’est né Graines de Boss.

La première édition de Graines de Boss a été lancée dans l’émission Capital en 2004. Beaucoup de candidats se sont inscrits et plusieurs patrons ont trouvé l’idée intéressante et ont rejoint le premier comité de sélection. La 18e édition a été lancée en France en septembre dernier et aujourd’hui, Graines de Boss compte beaucoup de cadres dirigeants qui sont sur la plateforme. Celle-ci a évolué en une plateforme de mise en relation entre les entrepreneurs et les cadres dirigeants impliqués comme mentors et des investisseurs. Fabrice Delon aime comparer la plateforme à TripAdvisor. L’entrepreneur dépose son dossier sur la plateforme, le mentor se connecte sur celle-ci avec un identifiant et il peut évaluer en ligne les projets qui l’intéressent. Les investisseurs, les business angels, les fonds d’investissement ou encore les family offices peuvent également se connecter à la plateforme.

Fort de son succès grandissant, Graines de Boss ouvre aujourd’hui sa première plateforme internationale à Maurice. Pourquoi cette internationalisation de Graines de Boss et plus particulièrement son implantation sur le sol mauricien ?

Il s’avère que je connais Fabrice Delon et Valérie Rougier, qui sont respectivement le président fondateur et la COO de Graines de Boss depuis des années. Je trouve fantastique ce qu’ils ont réussi à faire. J’ai été les voir en leur proposant qu’on aille au large. Nous savons que les deux continents qui vont, demain, faire toute l’activité, c’est l’Afrique et l’Asie, et en particulier l’Inde. La question qu’ils se sont posé, c’était par où commencer ? Si l’Afrique et l’Inde sont les deux valeurs montantes, à la fois en nombre d’habitants et en dynamisme, le petit Poucet qui est au milieu est Maurice. Et en plus, l’île a tout chez elle : de l’Afrique et de l’Inde.

Cela fait 13 ans que je vis à Maurice. Pendant neuf ans, j’ai travaillé au sein d’un family office qui avait une branche locale de Venture capital. À titre personnel, j’ai été à la fois entrepreneur, investisseur et mentor. En tant qu’entrepreneur, je comprends cette logique. Je sais que les conditions pour un entrepreneur à Maurice sont incroyablement favorables. J’ai retrouvé d’ailleurs un document datant de vingt ans qui disait que les PME étaient vitales à l’économie mauricienne. Ce n’est donc pas un enjeu politique, mais national. Un entrepreneur est quelqu’un qui fait vivre sa famille, et d’autres familles également. Grâce à eux, un tiers de Maurice vit.

Maurice est idéal pour héberger la première initiative d’internationalisation de Graines de Boss car le bassin est très bien organisé pour les entreprises. C’est aussi idéal parce que tous les atouts ont été mis en place bien qu’ils ne soient pas encore complètement reliés, et Graines de Boss peut participer à cela : à consolider les liens entre tous les acteurs dans la création et le développement des projets d’entreprise.

Exit mobile version