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Jocelyn Kwok: «La situation se redresse petit à petit dans l’hôtellerie»

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Jocelyn Kwok: «La situation se redresse petit à petit dans l’hôtellerie» | business-magazine.mu

Il y a eu une reprise de l’investissement dans l’hôtellerie en 2015, souligne le CEO de l’AHRIM. Il s’attend notamment à ce que le ministre des Finances annonce des mesures pour mieux promouvoir la destination tout en allégeant les opérateurs de certaines charges fiscales.

BUSINESSMAG. Quel pourrait être l’impact des coups de feu à la rue Saint Georges et sur l’ambassade de France et des menaces terroristes sur le marché français, qui reste notre première source de touristes ?

L’enquête policière est en cours et nous attendons ses conclusions. Ce genre d’événement, tel qu’il est déjà rapporté dans la presse, a toujours un impact sur les voyageurs et pas forcément que sur le marché français. Il est extrêmement difficile aujourd’hui de faire une estimation de l’ampleur de cet impact, qui ne pourra se mesurer que dans le temps.

BUSINESSMAG. Que doit proposer le ministre des Finances dans le prochain Budget pour pérenniser la croissance dans le secteur touristique ?

Nous parlons de rendre pérenne le développement du secteur et celui du pays lui-même dans son ensemble. Dans nos propositions budgétaires, nous avons ainsi évoqué trois grandes lignes d’action en faveur du secteur et du pays indistinctement.

D’abord, le renforcement de la destination et de la marque Maurice : continuer à améliorer la connectivité aérienne, investir massivement dans le digital marketing et l’e-commerce pour un secteur qui a dépassé les Rs 50 milliards de revenu en 2015, et propulser une politique de développement durable plus forte et plus affirmée afin de faire émerger des zones intégrées de tourisme, modernes et accueillantes, pour les locaux comme pour les visiteurs. 

Nous avons aussi proposé un recentrage de nos ressources sur le capital humain. Il est question de dégager une véritable politique de développement de nos ressources humaines en ligne avec les besoins du secteur, mais aussi de ceux du pays, notamment la politique d’ouverture envers toutes les compétences, l’incitation à l’entrepreneuriat, ainsi que les opportunités d’emploi à l’étranger et sur les bateaux de croisière. Nous pensons qu’il est tout à fait justifié de revoir la formation théorique et pratique, de favoriser l’apprentissage et de reconnaître et promouvoir les métiers, au-delà de nos habituels diplômes académiques. Tout cela est possible dans le présent contexte d’allongement de l’âge de la retraite.

Enfin, nous demandons aux autorités fiscales de revoir leur approche par rapport au secteur, sur les taux d’imposition comme sur la couverture des activités. Il y a des corrections possibles à apporter à la TVA frappant le coût aux commerçants des transactions par carte bancaire. Il y a aussi l’Environment Protection Fee de 0,85 % du chiffre d’affaires qui frappe les hébergements. Cette taxe, qui date de 2002, est jugée trop punitive aujourd’hui, et nous souhaiterions que le gouvernement la recadre dans un ensemble plus cohérent et plus moderne de fiscalité verte. 

BUSINESSMAG. Ces derniers mois, plusieurs groupes hôteliers ont lancé des initiatives afin de restructurer leurs dettes. Sont-ils sortis d’affaire après des années de vaches maigres et auront-ils les moyens d’investir dans les prochains mois malgré leur niveau d’endettement élevé ?

Oui, il y a bien eu de longues années de vaches maigres depuis 2009 et aujourd’hui la situation se redresse petit à petit, notamment depuis 2015. Chaque grand groupe hôtelier développe sa propre stratégie financière, et dans l’ensemble, un des traits communs est certainement la maîtrise de l’endettement. Plusieurs approches ont ainsi été adoptées avec des appels de fonds combinant des participations au capital, des actions avec options de préférence et de couverture-risque, ainsi que des obligations pures. Certaines banques ont aussi positivement répondu à la situation difficile de leurs clients.

L’investissement a bien repris en 2015 et, sauf événement contraire, devrait se concrétiser en 2016 et 2017. L’année dernière, 10 établissements hôteliers s’étaient engagés à rénover environ 800 chambres et cette année, quatre autres s’y mettent pour le même nombre de 800 chambres environ.

Ceci étant, il est clair que les ressources ne sont pas autant disponibles. Il y a probablement un gros retard à rattraper dans les programmes de rénovation, mis au ralenti depuis 2009, et si la situation continue de s’améliorer, il va sans dire que les rénovations pourront s’accélérer en 2017, donnant ainsi un coup de pouce au secteur du bâtiment.

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