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Ken Poonoosammy (Directeur général du BoI) – « 47 % des investissements de l’offshore au premier semestre ciblaient l’Afrique »

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Ken Poonoosammy (Directeur général du BoI) - « 47 % des investissements de l’offshore au premier semestre ciblaient l’Afrique » | business-magazine.mu

Maurice peut devenir une juridiction incontournable pour structurer les fonds destinés à financer des projets en Afrique, estime Ken Poonoosamy, directeur du Board of Investment (BoI) qui est à l’initiative de la deuxième conférence sur le Private Equity.

BUSINESSMAG. Quels sont les progrès réalisés en matière de capital-investissement depuis la première Private Equity Conference en 2009 ?

C’était dans un contexte spécifique que nous avons organisé la première conférence en 2009. Nous avions vu à l’époque que beaucoup de fonds d’investissement utilisait le centre offshore mauricien pour investir en Inde. Et comme la majeure partie de ces fonds étaient des Private Equity Funds, nous nous sommes dit qu’il fallait capitaliser sur cette tendance.

D’où l’idée d’organiser la conférence afin d’attirer des opérateurs de plusieurs régions dont l’Asie et en même temps de positionner Maurice comme une porte d’entrée vers l’Afrique. À l’époque, nous avions eu la participation de plusieurs intervenants de renom international, dont Marc Faber, l’auteur de Gloom, Boom and Doom et Nishith Desai.

Je peux vous dire que cette conférence a offert une certaine visibilité à Maurice. D’autant plus que c’était tout juste après la crise financière et Marc Faber était venu parler des perspectives globales par rapport aux prix des commodités et des produits pétroliers.

Nous avons constaté qu’il y avait un intérêt pour le Private Equity. Pour s’en rendre compte, il n’y avait qu’à voir le nombre d’opérateurs qui s’étaient déplacés.

Lors de son intervention, Nishith Desai avait dit : « Private Equity has now found a home ». Un commentaire qui nous a beaucoup inspirés. Conscient du fait que pour faciliter la structuration de fonds à partir du centre financier local, il fallait offrir les outils nécessaires, les autorités ont pris plusieurs initiatives comme l’adoption d’une Limited Partnership Act. Ce qui explique également les actions portant sur l’extension du réseau de traité fiscal avec plusieurs pays du continent africain.

«Si nous parlons des fonds d’investissement, le montant qui est sous gestion actuellement tourne autour de 80 milliards de dollars. Beaucoup de ces fonds sont des Private Equity Funds. Nous constatons un intérêt pour l’Afrique. »

BUSINESSMAG. Pourquoi une deuxième conférence ?

Quand j’ai été nommé à la tête du BoI, j’ai discuté avec les opérateurs et tous les partenaires du secteur des services financiers et nous avons constaté qu’il fallait non seulement augmenter la visibilité du pays, mais également mieux le positionner pour saisir toutes les opportunités qui se présentent sur l’Afrique comme prochaine frontière de croissance.

Nous avons mis en place au BoI, un comité organisateur depuis le début de l’année, pour se pencher sur le thème et les intervenants qu’il fallait avoir.

D’ailleurs, le thème Gateway to Africa cadre parfaitement avec la tendance s’agissant des flux d’investissements. Il faut savoir qu’il y a pas mal d’investissements qui transitent par Maurice ces derniers temps.

BUSINESSMAG. Peut-on avoir une idée du montant ?

Les derniers chiffres disponibles démontrent que 47 % du flux total des investissements du Global Business durant les six premiers mois de 2012 ont été dirigés vers l’Afrique.

BUSINESSMAG. Après Marc Faber, le BoI a, cette fois-ci, invité Jim Rogers.

Effectivement, Jim Rogers est un Investment Guru. C’est un investisseur qui croit beaucoup dans le potentiel de l’Afrique. D’ailleurs, il investit beaucoup dans le secteur de l’agro-industrie sur le continent.

Il est venu partager son expérience avec nous. Je pense qu’en invitant des personnalités du calibre de Jim Rogers, cela contribue à accroître la visibilité de notre centre financier international. C’est aussi une façon de faire la promotion de Maurice comme une destination phare en matière de haute finance.

En faisant venir ces experts, nous offrons aux opérateurs locaux la possibilité d’apprendre de leur expertise et de mieux se familiariser avec les tendances dans les secteurs émergents. En même temps, ce genre de conférence est une excellente occasion pour le networking et débouche très souvent sur des partenariats.

BUSINESSMAG. Y a-t-il un secteur en particulier qui attire les fonds en Afrique ou c’est assez diversifié ?

Comme vous avez pu voir, nous avons élaboré le programme de la conférence en collaboration avec l’industrie sur la base des tendances sur le plan d’investissement. Nous avons voulu orienter les discussions et les opérateurs vers les secteurs qui ont besoin d’investissements.

Pour en revenir à la question, je dirai que le secteur de la télécommunication, l’énergie, le secteur minier et tout ce qui touche aux infrastructures ont besoin de financements.

C’est en embrassant pleinement la diversification que nous allons rendre plus résilient notre centre financier. Cela nous aidera à faire émerger de nouveaux pôles de croissance.

BUSINESSMAG. Certains observateurs estiment qu’au lieu de faire venir les gens à Maurice, il aurait été plus judicieux d’aller vers le marché. Quel est votre avis ?

C’est ce que nous faisons également. Nous allons très souvent là où se trouve le capital, que ce soit en Europe, en Asie ou en Afrique.

Récemment, nous avons organisé à Londres, Your Business Passport to Africa. Un événement qui avait vu la participation du ministre des Finances, Xavier Duval. L’idée est justement de montrer les opportunités qui existent en utilisant notre centre financier.

Comme je l’ai dit, quand nous faisons venir des opérateurs internationaux à Maurice, nous offrons aux Mauriciens la possibilité de nouer des relations, voire des partenariats. Par exemple, quand la Banque africaine de Développement finance un projet, elle exige que les fonds soient structurés à partir d’un pays africain. Pourquoi pas Maurice ?

BUSINESSMAG. Combien pèse le marché du Private Equity à Maurice ?

Si nous parlons des fonds d’investissement, le montant qui est sous gestion actuellement tourne autour de 80 milliards de dollars. Beaucoup de ces fonds sont des Private Equity Funds. Nous constatons un intérêt pour l’Afrique.

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