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Kresh Goomany : «la 5G appelée à devenir le moteur de la transition numérique»

Premier opérateur de téléphonie mobile de l’hémisphère sud au moment de sa création en 1989, emtel a toujours été un pionnier en matière d’innovation. Celle-ci est profondément inscrite dans son adn. Aujourd’hui, la compagnie s’apprête à lancer la 5G à grande échelle. Son CEO, Kresh Goomany, estime que le déploiement de cette technologie ouvre la voie à une opportunité immense pour maurice qui pourra améliorer sa compétitivité par rapport à ses pairs africains. Dans l’entretien qui suit, il commente également l’affaire de sniffing et donne des détails sur le protocole qui est mis en place pour assurer la sécurité du câble metiss.

L’actualité est dominée ces jours-ci par l’affaire de sniffing qui ébranle le gouvernement. Y a-t-il un vrai risque que les données confidentielles entrant et sortant de Maurice puissent être interceptées et décryptées par des puissances étrangères ? Ou sommes-nous en plein dans une théorie complotiste ?

Ce sera certainement à l’enquête de déterminer ce qui s’est réellement passé. Cela dit, il est vrai que l’ensemble de l’Internet n’est pas à l’abri d’une cyber-attaque ou d’autres menaces. Quand on entend parler de telles attaques, cela se passe surtout à l’international. Fort heureusement, à Maurice, on peut dire que jusqu’à maintenant, nous sommes plutôt bien à l’abri. D’une part, les institutions se sont bien protégées grâce à des logiciels anti-attaque, et, d’autre part, les opérateurs ont compris que c’était leur devoir d’empêcher les attaques et les intrusions dans leur réseau. Il faut comprendre que toute attaque passe par le réseau des opérateurs. Même si les entreprises sont bien protégées, le risque est et sera toujours présent. C’est la raison pour laquelle nous devons nous assurer que nous avons de bons pare-feu (firewalls) et que ceux-ci sont toujours mis à jour. Au niveau d’Emtel, nous disposons de plusieurs logiciels et applications. C’est une protection pour la société, mais aussi pour ses clients du monde entier.

Grâce à l’évolution technologique, les clients sont en mesure de se protéger eux-mêmes. Il y a donc en quelque sorte une double protection pour assurer la sécurité et éviter toute brèche.

Emtel fait partie d’un consortium de six opérateurs régionaux possédant le câble METISS qui relie Maurice à La Réunion, Madagascar et l’Afrique du Sud. Pouvez-vous nous expliquer quelles sont les procédures de sécurité que vous mettez en place pour contrôler l’accès à votre Data Centre à Arsenal ?

Emtel fait effectivement partie du consortium METISS et possède une Cable landing station. En tant qu’Operations and Maintenance Operator, nous assurons pleinement la maintenance et l’opération de notre site. Ce qui veut dire qu’on est là pour détecter, mais aussi alerter en cas de fautes. Il s’agit, entre autres, de travailler avec le Network Operation Centre qui gère les capacités et la bande passante, ou encore voir qui sont les navires qui accostent et les dommages causés au câble par leurs ancres. Notre Data Centre est bien protégé. Toutes les données récoltées sont bien stockées et protégées. Pour y avoir accès, une notice de 24 heures est obligatoire. De plus, nous effectuons des mises à jour à intervalles réguliers sur notre système de sécurité. Une équipe de Brinks reste sur place. Je tiens à rassurer que nous avons un protocole bien établi concernant ceux ayant accès à notre centre de données.

Admettons l’éventualité qu’une tierce partie ait pu faire une intervention technique sur le câble de METISS. Est-ce que le consortium est en mesure de détecter une telle manipulation ? Si oui, expliquez-nous ?

Seul le Network Operation Centre peut intervenir sur le câble METISS et il détectera toute tentative d’interférence avec le câble. Si une intervention était effectivement effectuée sur le câble, quels seraient les risques ? Cela va dépendre du type d’intervention qui aurait pu être effectuée et s’il y a effectivement eu collecte de données. Mais, en général, c’est l’utilisa[1]tion qu’on fera avec les données qui déterminera les risques et ceux qui seront impactés.

L’avenir d’Internet est dans la 5G. Cette technologie est ces jours-ci déployée sur une base pilote sur le territoire. On sait qu’Emtel fait partie des opérateurs ayant obtenu une licence d’exploitation du réseau pour étendre la couverture dans le pays. À quand une vraie dissémination du très haut débit sur tout le territoire et comment cela va-t-il accélérer la transition numérique ?

Le déploiement de la 5G à grande échelle sera une étape importante. Il permettra au pays de passer à un autre cap de son développement. Cela générera de multiples possibilités pour les entreprises et les particuliers. Quant à Emtel, elle a toujours été à l’avant-garde de la technologie. Nous nous intéressons à la 5G depuis son tout début. Permettez-moi de vous rappeler que nous étions le premier opérateur de téléphonie mobile dans tout l’hémisphère Sud. Nous avons été toujours le premier opérateur à lancer la 3G en Afrique. Pour la 4G, nous sommes les pionniers à Maurice. Nous disposons du premier centre de données de son genre à Maurice. De même, nous sommes les premiers à avoir offert l’Internet sans fil haut débit plug and play à domicile. Sans compter l’introduction de l’Internet illimité. Au passage, laissez-moi vous annoncer que nous lancerons dans les jours à venir la 5G à grande échelle. Les préparatifs vont bon train. Nous sommes conscients que la 5G représente une opportunité immense pour Maurice et sa compétitivité surtout à l’échelle de l’Afrique. Ainsi, pour une dissémination de la 5G, il nous faut avoir les infrastructures appropriées

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