Les ventes automobiles, baromètre de l’économie ?

u003cpu003eu003cstrongu003eLors du discours de présentation du Budget 2013, le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier Luc Duval, a, entre autres, relevé uneu0026nbsp; augmentation de 32 % du nombre de véhicules neufs sur nos routes, soulignant par là le progrès économique du pays.u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eLu0026rsquo;essor dans le secteur automobile peut-il servir de baromètre pour jauger le progrès sur le plan économique ? Lu0026rsquo;économiste Georges Chung relativise cette corrélation : u0026laquo; u003cemu003eDans les pays développés, u003c/emu003erelève-t-il, u003cemu003equand les ventes automobiles progressent, on les attribue à la bonne performance de lu0026rsquo;économie. Une plus grande demande pour les véhicules utilitaires est ainsi notée par les entreprises, conséquence du0026rsquo;une croissance de leurs activités. Tandis que les nouvelles immatriculations de voitures sont plus lu0026rsquo;apanage des ménages, car les voitures de tourisme sont destinées à un usage domestique. Les augmentations dans les ventes sont donc consécutives à une hausse de revenus familiaux, conséquence elle-même du0026rsquo;une situation saine sur le plan de lu0026rsquo;emploi dans le pays. u0026raquo;u003c/emu003eu003c/pu003eu003cpu003eu0026laquo;u003cemu003eÀ Maurice, le même phénomène se produit chaque année, quand lu0026rsquo;économie va bien. Sans être un critère officiel de croissance, je pense que lu0026rsquo;on peut y faire référence, toutefois avec une certaine prudence. u003c/emu003eu0026raquo;u003c/pu003eu003cpu003ePour lu0026rsquo;ancien Gouverneur de la Banque de Maurice, Dan Maraye, le nombre de voitures par tête du0026rsquo;habitant du0026rsquo;un pays reflète en quelque sorte la santé du0026rsquo;une économie. u0026laquo; u003cemu003eCu0026rsquo;est aussi le résultat du0026rsquo;une augmentation de nos revenus. Si nous nous basons sur une analyse de la hiérarchie de nos besoins, un moyen de transport privé peut aussi indiquer un progrès dans la qualité de vie du Mauricien. Cependant, une réflexion approfondie est nécessaire avant du0026rsquo;arriver à une conclusion valable.u003c/emu003eu0026raquo;u003c/pu003eu003cpu003eu0026nbsp;Dan Maraye cite les statistiques qui démontrent que le nombre de berlines u003cemu003epremiumu003c/emu003e circulant sur les routes par tête du0026rsquo;habitant est plus élevé à lu0026rsquo;île Maurice que dans le reste du monde. Reste à savoir si ces voitures ont été achetées à partir des fonds publics, si les acquéreurs se sont surendettés pour les rouler et combien ont été achetées à partir de lu0026rsquo;argent sale. Un autre argument tient du fait que bien des personnes se voient contraintes de disposer de leur propre moyen de locomotion vu la qualité des véhicules utilisés pour le transport u003c/pu003eu003cpu003eEn contrepartie, il serait intéressant du0026rsquo;évaluer lu0026rsquo;impact négatif des grosses cylindrées sur lu0026rsquo;environnement dans le contexte du0026rsquo;une île Maurice durable.u003c/pu003eu003cpu003eMrinal Teelock, le secrétaire administratif de la u003cemu003eMotor Vehicles Dealersu0026rsquo; Associationu003c/emu003e, est, lui, plus nuancé quant à lu0026rsquo;utilisation des bons chiffres de vente dans le secteur automobile pour avancer que lu0026rsquo;économie se porte bien, argument utilisé par le ministre des Finances dans le dernier budget. Dans la mesure où il y a une demande tant des véhicules passagers que des véhicules commerciaux, la corrélation su0026rsquo;avère. Comme le plus grand nombre de véhicules est acheté à travers le crédit-bail, lu0026rsquo;évaluation faite par ces compagnies financières doit être positive pour que ces firmes puissent financer leurs acquisitions au moyen du leasing. u0026laquo; u003cemu003eCu0026rsquo;est de ce fait un très bon signe. Du0026rsquo;un autre côté, lu0026rsquo;année 2013 est celle du PRB : les ventes seront naturellement en hausse et ne devront pas être comptabilisées pour déterminer lu0026rsquo;état de lu0026rsquo;économieu003c/emu003eu0026raquo;, observe Mrinal Teelock.u003c/pu003eu003cpu003eLes revenus découlant des véhicules neufs et de seconde main à lu0026rsquo;importation doivent, par ailleurs, être analysés minutieusement. u0026laquo; u003cemu003ePour le neuf, il nu0026rsquo;y a pas de problème mais sur les véhicules de seconde main importés u003c/emu003e(reconditioned vehicles)u003cemu003e, on estime le manque à gagner sur la taxe carbone à environ un million de roupies par jour. On peut en déduire que lu0026rsquo;économie va bien, même si lu0026rsquo;Etat perd considérablement sur les véhicules de seconde main. u003c/emu003eu0026raquo;u003c/pu003e