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Omicron : Comment il menace l’économie ?

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En l’espace de quelques semaines, le variant Omicron est venu ébranler nos certitudes quant à une reprise accélérée de l’économie. Il nous a d’abord poussés à stopper les vols avec l’Afrique du Sud avant que la france ne décide d’interdire les voyages touristiques et commerciaux de et vers Maurice. Le coup est terrible non seulement pour l’industrie touristique qui devrait revoir ses prévisions en termes d’arrivées de près de moitié pour le mois de décembre, mais aussi pour toute l’économie mauricienne.

 

Alors que le secteur touristique s’apprêtait à redécoller depuis la deuxième phase de réouverture des frontières, l’un des moteurs de la destination Maurice a été cloué au sol depuis jeudi dernier. En effet, suite à la découverte du variant Omicron dans quelques pays à travers le monde, notre pays se retrouve désormais sur la liste rouge écarlate de la France avec neuf autres pays. Même si les autorités mauriciennes n’ont pas encore confirmé la présence du variant Omicron sur le territoire, il semblerait que cette décision émane de la détection positive d’un passager à La Réunion (positif à son arrivée) qui a transité par Maurice. La sentence est aussi soudaine que brutale : après une suspension de tous les vols dans un premier temps, le plus gros marché touristique de Maurice interdit désormais tout voyage touristique et professionnel vers Maurice sauf pour des motifs impérieux. Depuis, l’on assiste à un véritable branle-bas de combat enclenché par les acteurs principaux de ce secteur essentiel à la bonne santé de notre économie. Interrogé sur l’impact de cette mesure sur la relance de l’industrie touristique ainsi que l’économie mauricienne, le Dr Bhavish Jugurnath confie d’emblée que «l’annonce soudaine des nouvelles conditions de voyage très strictes entre la France et Maurice a pris tout le monde de court». Estimant que le timing de cette annonce ne pouvait survenir à un pire moment (deux mois après la réouverture de nos frontières aux visiteurs étrangers vaccinés), l’économiste annonce que cette mesure aura définitivement des conséquences au niveau des réservations où des annulations doivent désormais être prévues. Sa lecture de la situation est partagée par Amit Bakhirta, le CEO d’Anneau, même si ce dernier ne semble pas trop surpris par la tournure des événements.

Un coup d’arrêt au secteur

Révélant qu’une reprise touristique anémique était attendue, Amit Bakhirta poursuit sa logique en s’appuyant sur les chiffres des réservations fournis par l’International Air Transport Authority (IATA) en octobre. Ainsi, si «les tendances nationales des réservations de passagers étaient à environ 80 % des niveaux d’avant la crise pour les réservations à courte durée de vol», celles liées aux voyages à longue durée peinaient à franchir la barre des 25 % des niveaux d’avant la crise. Après avoir prévu une estimation légèrement meilleure d’ici fin 2022, l’expert financier annonce entre 660 000 et 930 000 touristes pour cette période, et ce, malgré les goulots d’étranglement suivants : les restrictions prolongées des voyages internationaux vers/depuis Maurice, l’accès aérien sous-optimal, les prix élevés du pétrole brut et des billets d’avion, surtout ceux de Maurice, l’intensification des pressions inflationnistes à l’échelle mondiale ou encore le manque d’innovation et de branding du secteur touristique. Avant l’arrivée du variant Omicron dans le monde, les chiffres avancés par plusieurs parties prenantes du secteur touristique en cette période semblaient pourtant positifs. Si certains parlaient de 120 000 touristes sur les deux derniers mois, le taux d’occupation des hôtels avait été estimé à environ 75 % avec des recettes touristiques de l’ordre de Rs 7 milliards à Rs 10 milliards pour l’année 2021. Cependant, cette interdiction sévère de la France, couplée aux restrictions mises en place par l’Afrique du Sud, l’Inde et l’Arabie saoudite, viennent de changer la donne.

Pour preuve, il faut savoir que la France, La Réunion et l’Afrique du Sud figurent parmi le Top 5 de nos marchés touristiques, avec un touriste français qui dépense en moyenne 1 000 euros lors d’un séjour sur notre territoire, selon nos recoupements.

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