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Pascal Tsin : Super U à la conquête de l’Ouest

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La sortie de terre de Super U Cap Tamarin en pleine récession et son ouverture imminente pourraient surprendre plus d’un. Quelle est la genèse du projet ?

Super U Cap Tamarin sera lancé le 16 décembre prochain sans cérémonie protocolaire et avec un budget publicitaire réduit. C’est une décision familiale, et qui a été mûrement réfléchie. L’argent qui aurait été dépensé sur ces items sera utilisé pour le bien de la communauté de Tamarin et de ses alentours, notamment avec la mise en service d’une crèche pour les enfants, comme nous l’avons fait ailleurs. Il faut savoir que Super U Cap Tamarin est un projet qui été conçu avant l’avènement de la Covid-19 et de ses effets dévastateurs à bien des égards. Les travaux étaient déjà bien avancés quand la pandémie a commencé à tout chambouler. Nous n’avons pas voulu tout arrêter et nous avons fait le pari de le compléter, sans compromis aucun sur les objectifs que nous nous sommes fixé. Cela, au prix de beaucoup d’efforts, de patience et de détermination. Comme vous le voyez, c’est un vaste chantier encore, et nous avons encore pas mal à faire si on veut ouvrir la semaine prochaine...

Après Grand-Baie, BelleRose, Flacq, vous débarquez dans l’Ouest. Quelles sont vos attentes ?
Super U n’a jamais caché ses ambitions de faire les choses autrement et nous allons continuer à tout mettre en œuvre pour être encore plus proches de nos clients-consommateurs. Nous avons foi en notre pays et en sa jeunesse ; et cela nous a toujours permis de considérer la politique dans son sens noble. Nous avons, depuis notre existence, pu évoluer et développer davantage nos affaires grâce à la vision de tout un chacun, sans exception aucune. L’adaptation est dans notre ADN, peu importe les difficultés. Pour revenir à votre question, je pense que Super U Cap Tamarin apportera un plus dans la vie des habitants de la région. Nous sommes là pour les servir – tous, indistinctement, peu importe la communauté ou le statut social – et j’espère que l’enseigne va répondre à leurs attentes.

Précisément qu’est-ce qui vous attire dans l’Ouest ?

Le terrain appartenait à la famille Jhuboo. Elle nous a donné l’opportunité de l’acquérir, et il a été convenu que le pôle commercial de ‘Cap Tamarin Smart City’ soit entrepris par moi. Notre implantation dans cette région de Tamarin s’insère dans le cadre d’un grand projet conçu par la famille Jhuboo. J’en profite pour rendre hommage à cette famille, pour sa vision et ses efforts pour transformer la région en un espace de vie hors du commun. Notre implantation dans cette partie de l’île découle d’une stratégie commerciale, élaborée depuis des années. Mais avec la Covid-19, nous avons revu nos objectifs. Ainsi, avec la précieuse aide de mon équipe et de mes collaborateurs, nous allons élaborer un plan qui mettrait davantage l’enseigne U au service de la communauté. J’y veillerai personnellement et m’assurerai qu’on a un bilan et du concret sur le plan social également. Je mesure mes propos car je viens moi-même d’une famille ‘misère’, qui a longuement vécu des lendemains incertains. Ce que l’enseigne U apportera dans l’Ouest ne sera pas de la poudre aux yeux. La solidarité et le sens du devoir vont guider nos actions. Il faut que tout un chacun réalise que les jours meilleurs sont, hélas, derrière nous, et que la vie devra être vécue différemment – pas nécessairement en mieux –, pour beaucoup. Je ferai ma part et j’engagerai mon enseigne dans cette voie de solidarité et du devoir. On va bâtir des ponts et soutenir les autorités et les ONG pour un développement durable.

Vous parlez de solidarité, mais nous constatons surtout que le privé et le gouvernement ne s’envoient pas des roses.

Je trouve dommage que l’État et le secteur privé n’arrivent pas à se serrer les coudes à un moment où les défis qui nous guettent sont énormes. Je ne suis pas sûr qu’on le réalise mais il y va de la survie de tout un chacun, que ce soit sur le plan économique ou social.

Comment votre groupe affronte-il ces temps difficiles?

Depuis 40 ans, notre vie s’est construite sur le socle du progrès, et c’est la culture de la réussite qui a imprégné notre vie. Je crains qu’on entre dans une ère où beaucoup de nos jeunes seront déçus par le manque d’opportunités ou de choix de carrières limités qui s’offriront à eux après de laborieuses études ; alors que d’autres qui auraient déjà trouvé leur voie pourraient être rattrapés par le spectre du chômage. Qu’adviendra-t-il de cette génération ? Comment gérer leurs frustrations et leur intégration ? Ce sont des questions très complexes qui méritent des réflexions profondes. Je ne suis pas sociologue, mais il devient évident qu’il faudra tout repenser et nous adapter à la nouvelle donne. En quelque sorte, nous sommes tous condamnés à redéfinir nos priorités, quitte à chambouler notre comfort zone et notre way of life. L’enjeu sera de lutter pour notre survie, tout en maintenant la stabilité sociale au sein d’un environnement économique de plus en plus fragilisé, à Maurice comme ailleurs dans le monde. Si on n’a pas la volonté de gagner cette bataille, les jours à venir pourraient être encore plus difficiles...

On vous voit courir dans tous les sens sur le chantier. Vous êtes ingénieur de formation certes, mais d’où puisez-vous votre énergie pour affronter ces défis nouveaux ?

Ma mère, plus connue comme «Madame Laurent», est source d’inspiration pour notre famille. Elle a, contre vents et marées, toujours surmonté tous les obstacles qui se présentaient à elle, et Dieu sait comment ils étaient nombreux pour elle, jeune veuve, commerçante et maman. Les valeurs qu’elle nous a inculquées, ainsi que nos origines modestes, nous permettent d’affronter ces temps difficiles avec beaucoup de sérénité, quoique nos inquiétudes et appréhensions sur le devenir de l’économie sur le plan mondial et ses effets sur notre petite économie sont grandissantes.

 
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