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Productivité : Maurice reste en retard sur les pays à revenu élevé

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À Maurice, le coût de la main-d’œuvre est similaire à celui des économies à revenu élevé, alors que la productivité de nos entreprises ressemble davantage à celle des économies à revenu intermédiaire élevé. Comment corriger ce dysfonctionnement ? Dans son Mauritius Productivity Survey and report 2020-2021 qui est rendu public ce mercredi, la banque mondiale donne la formule : l’augmentation des niveaux de productivité passera nécessairement par le renforcement des compétences des travailleurs, l’innovation et l’adoption technologique qui viendront compléter la structure des coûts de main-d’œuvre. Ce document sera certainement utile à nos décideurs politiques et économiques à un moment où le pays essaie de remonter la pente après la plus grave récession de l’histoire.

Depuis l’Indépendance, Maurice a connu plusieurs cycles de croissance, grâce notamment à des transformations structurelles et le succès avec lequel le pays est passé successivement d’une monoculture à l’industrialisation avant de devenir une économie des services. Or, depuis une quinzaine d’années, l’on constate que la croissance s’est stabilisée, voire a baissé. Car nos niveaux de productivité ont reculé du fait notamment que les coûts de la main-d’œuvre sont élevés. Pour faire simple, ils sont similaires à ceux des revenus à intermédiaire élevé. C’est le signe d’un modèle à bout de souffle et qu’à l’avenir, notamment en cette période de reconstruction, il nous faudra créer les conditions pour sortir de cette trappe.

Le Mauritius Productivity Study and Report 2020- 2021, document préparé par la Banque mondiale avec le soutien technique et financier du National Productivity and Competitiveness Council (NPCC), détaille les enjeux liés à la productivité. Le rapport est catégorique sur le fait que pour continuer à stimuler la croissance de la productivité, l’accent devrait être mis sur l’ouverture de liens de soutien intersectoriels, l’investissement dans des programmes d’éducation qui préparent les gens au travail, ainsi que la promotion de l’orientation vers l’extérieur dans tous les secteurs de l’économie.

Bien que de telles mesures puissent renforcer les dépenses d’investissement, d’innovation et de recherche et développement (R&D), les secteurs des services et manufacturier devraient également chercher nativement à augmenter les dépenses en R&D, à mettre de nouveaux produits et services sur le marché et à investir dans l’accumulation de capital. De telles mesures peuvent améliorer la compétitivité internationale, créant ainsi un cycle de renforcement par lequel les entreprises participent davantage aux marchés d’exportation et adoptent les normes internationales en améliorant les produits. Ce qui résulte en une stimulation de la croissance de la productivité.

Tendances de la productivité

Comme on l’a souligné, la croissance de l’économie mauricienne a ces dernières décennies été essentiellement tirée par un processus de transformations structurelles. À mesure que ce processus ralentit, le pays doit se tourner vers des améliorations durables dans ses secteurs existants, tout en encourageant l’innovation dans de nouveaux secteurs hautement productifs.

Le rapport note que la valeur ajoutée par travailleur a globalement augmenté, mais a diminué par rapport à la rémunération totale du travail. La productivité globale du travail telle que mesurée par la valeur ajoutée (VA)/ la rémunération du travail diminue légèrement, tandis que la productivité telle que mesurée par la VA/l’emploi a tendance à augmenter. Pourtant, l’augmentation de la VA/l’emploi au cours de la période de près de 20 ans était de 4 %, en termes réels. Cela indique que le coût unitaire de la main-d’œuvre (c’est-à-dire la rémunération du travail/VA) a augmenté, bien que ce taux ait varié au fil des ans.

De 2007 à 2013, il y a eu une forte augmentation du coût unitaire de la maind’œuvre qui a coïncidé avec une augmentation de 13 % des salaires des fonctionnaires en 2008 suite à une révision salariale sous le Pay Research Bureau (PRB), ainsi qu’une augmentation saisonnière des salaires dans l’industrie sucrière. De 2016 à 2019, l’écart entre les deux mesures de la productivité de la maind’œuvre s’est considérablement élargi, indiquant une évolution vers une augmentation du coût de la main-d’œuvre par rapport à la valeur ajoutée. «À titre d’exemple, se concentrant sur le secteur manufacturier, les mesures VA/emploi et VA/ rémunération ont divergé peu après 2008, la mesure par travailleur augmentant considérablement et cette dernière mesure (VA par rapport à la rémunération totale du travail) restant stable. Cela est étayé de manière anecdotique par la suppression progressive de l’Accord multifibre en 2005, alors que de nombreuses entreprises étrangères ont fermé leurs portes, entraînant des pertes d’emplois massives dans les sous-secteurs du textile et habillement, augmentant ainsi la valeur ajoutée/emploi. Cela est soutenu par la baisse de la part de la main-d’œuvre dans le secteur manufacturier dans son ensemble, qui est passée de 37 % en 2010 à 32 % en 2019, presque entièrement due au déclin de la production non alimentaire», analyse le rapport.

En conséquence, la VA/ emploi a fortement augmenté après 2008. Toutefois, entre 2015 et 2019, la productivité du travail sectorielle s’est essentiellement stabilisée. C’est un sujet de préoccupation car la fabrication a toujours été le moteur de la croissance économique et du développement social de Maurice. Deux raisons expliquent cette faible augmentation de la productivité du travail : le déploiement de nouvelles technologies parmi les entreprises de textile et de confection qui sont restées en activité (et sont majoritairement des entreprises locales) a été minime et les entreprises de ce secteur ne se sont pas modernisées vers des produits à plus forte valeur ajoutée et ne se sont donc pas déplacées vers les segments supérieurs du marché.

S’agissant du secteur des services, l’étude fait ressortir que le secteur en général ne présente pas de différences majeures entre les deux mesures de la productivité du travail. Au sein des services, la croissance de la productivité du travail est généralement stable depuis plusieurs années. Depuis 2015, il y a eu peu de croissance en termes de mesure de la productivité du travail. Ces chiffres moroses sont inquiétants car les services représentent plus de 70 % de la valeur ajoutée brute et signalent la nécessité d’une réinvention nationale et d’un développement ultérieur dans de nouveaux secteurs de services afin que Maurice puisse maintenir sa position d’économie à revenu élevé à l’avenir.

L’ÉVOLUTION DE LA PRODUCTIVITÉ SUR 15 ANS

L’ÉVOLUTION DE LA PRODUCTIVITÉ SUR 15 ANS

Ce que les entreprises dépensent en formation

Les dépenses de formation déterminent l’engagement d’une entreprise dans la formation de capital humain. Parmi les entreprises qui dépensent en formation, 32,5 % ont dépensé moins de Rs 50 000 et 21,5 % dépensent entre Rs 200 000 et Rs 500 000 au total, indique le rapport. Parmi les entreprises ayant investi dans la formation formelle, 2,4 % ont dépensé entre Rs 50 000 et Rs 1 000 000 par travailleur. Les résultats montrent que 37,3 % des entreprises qui ont investi dans la formation formelle ont dépensé jusqu’à Rs 5 000 par travailleur au cours de la période de l’enquête. Dans le même temps, 27,1 % d’entre eux ont dispensé une formation formelle sans encourir de dépenses directes. Toutefois, le résultat ci-dessus ne peut pas être interprété isolément, mais doit être croisé avec le nombre de travailleurs dans les entreprises respectives. L’hypothèse est que les entreprises comptant plus d’employés auraient tendance à dépenser moins en formation par travailleur. Ainsi 57,3 % des entreprises employant plus de 99 employés dépensent moins de Rs 5 000 par travailleur en formation. Les dépenses de formation par tête les plus élevées – entre Rs 25 000 et Rs 100 000 – ont tendance à se produire dans 27,4 % des entreprises de moins de 20 employés. Ces cas sont plus probables de concerner des entreprises avec des salaires élevés, par exemple, de petites entreprises engagées dans les Tic avec des revenus élevés et des salaires élevés correspondants cherchant à former leur personnel à l’extérieur dans des compétences de haut niveau. Parmi les petites entreprises qui dispensent des formations, 37 % d’entre elles ne dépensent pas. Une explication est que bon nombre de ces entreprises sont de petites entreprises qui se concentrent par nécessité sur la formation en cours d’emploi. Elles ne bénéficient donc pas directement des régimes de Training levy. Les entreprises de la plupart des secteurs – hormis la production alimentaire – forment leurs employés via des formateurs internes, et n’encourent donc aucun coût direct. L’une des raisons pourrait être que ces entreprises préfèrent économiser leurs Training levy credits pour investir dans une formation rémunérée dispensée par des formateurs externes. Une explication associée pour le secteur des Tic – 40 % de la formation est interne – est que la formation liée à l’emploi et spécialisée n’est pas disponible sur le marché local, et les entreprises utilisent l’expertise interne pour dispenser la formation.

Climat des affaires : Les contraintes

Pourquoi certaines entreprises mauriciennes sont plus productives que d’autres, et comment elles se comparent aux entreprises du reste du monde ? C’est une des questions que soulève le rapport.

Il faut tout d’abord souligner qu’un corpus important et croissant de littérature économique a montré que les déterminants de la croissance de la productivité comprennent des facteurs internes, tels que l’innovation, l’investissement en capital physique et l’investissement en capital humain, ainsi que l’environnement commercial plus large dans lequel les entreprises opèrent. Les relations sont donc complexes et difficiles, car différentes institutions et réglementations influencent la productivité des entreprises, notamment via des incitations à investir dans le capital humain et physique et à acquérir la technologie.

Il faut savoir que le rapport de la Banque mondiale s’est appuyé sur une Enterprise survey effectuée par le NPCC. Au niveau de l’environnement des affaires, les entreprises mauriciennes ont identifié trois principales contraintes pour leurs opérations. Elles sont par ordre décroissant : l’accès au financement, la concurrence des entreprises informelles non enregistrées et les taux d’imposition de la taxe. Le rapport fait ressortir que la plupart des entreprises mauriciennes s’appuient sur des ressources internes pour financer leur fonds de roulement ainsi que leurs besoins d’investissement à long terme. Les contraintes de crédit sont concentrées parmi les jeunes, petites et moyennes entreprises, et dans les secteurs de l’habillement, des industries manufacturières et de l’hébergement. Les établissements à forte productivité sont moins sujets aux contraintes de financement, tout comme ceux qui appartiennent à un conglomérat mauricien ou à une multinationale.

Autre constat : de nombreuses entreprises opèrent sur des marchés de produits/services avec un nombre important de concurrents : 60 % des entreprises ont déclaré avoir plus de 25 concurrents. Les grandes entreprises et les entreprises des secteurs du textile et habillement, de la vente au détail, du transport et de l’entreposage et de l’hébergement sont confrontées à une concurrence accrue. Le secteur informel est le principal concurrent d’une entreprise sur dix, bien que plus de la moitié des entreprises aient signalé une certaine concurrence de la part d’entreprises non enregistrées.

Innovation : état des lieux

La problématique de l’innovation est également centrale à la productivité. Il faut autant se focaliser sur l’innovation des processus que les produits novateurs. L’Enterprise survey révèle que 42 % des entreprises ont introduit un nouveau produit ou service, dont la moitié déclare que l’innovation était nouvelle sur le marché. À 17%, l’innovation de processus est moins répandue que l’innovation de produit. Seulement 9 % des entreprises investissent dans la R&D et moins de 10 % des entreprises ont déjà obtenu un brevet et une marque déposée. Les entreprises tournées vers l’exportation et investissant dans la R&D ou le capital fixe montrent une plus grande propension à l’innovation. Les données suggèrent une relation en forme de U inversé entre la concurrence et l’innovation : la propension à l’innovation augmente lorsqu’une entreprise compte entre 2 et 24 concurrents (au lieu d’être un monopole). Puis, la propension diminue lorsque l’entreprise a 25 concurrents ou plus. Ainsi, une productivité plus élevée est associée à l’innovation de produit qui est nouvelle pour l’entreprise ainsi qu’à l’innovation de processus. Les entreprises qui exportent, reçoivent des investissements directs étrangers, des licences de technologie d’une entreprise étrangère et qui investissent dans du capital fixe, affichent une productivité plus élevée. Les petites entreprises sont également plus productives. Constat intéressant : les programmes gouvernementaux promouvant l’innovation ont été peu utilisés – environ seulement 6 % – et n’avaient pas d’association significative avec la productivité.

De 2007 à 2013, il y a eu une forte augmentation du coût unitaire de la main-d’œuvre.

Les programmes gouvernementaux de soutien à la finance et à l’innovation sont des domaines qui méritent une étude plus approfondie. L’Enterprise Survey indique un recours assez faible ; qu’il s’agisse du crédit provenant des banques publiques et des agences gouvernementales, ou des programmes de soutien spécifiques mis en place pour les start-up et les innovateurs sous le Mauritius Research and Innovation Council (MRIC). Le rapport suggère que le gouvernement pourrait envisager des interventions pour encourager les grandes sociétés à intégrer davantage les petites entreprises dans les chaînes d’approvisionnement, afin de tirer parti des atouts existants. Des évaluations approfondies basées sur des systèmes de Monitoring and Evaluation (M&E), et idéalement le déploiement d’évaluations d’impact seraient nécessaires pour voir pourquoi ces programmes ne sont pas accessibles par les segments du secteur privé qui sont confrontés à un environnement plus contraint.

Innovation : Le facteur qui fait la différence

Les entreprises mauriciennes semblent bien réussir en matière d’innovation de produits par rapport à leurs pairs à revenu élevé, mais sont à la traîne pour l’innovation de processus, qui peut être essentielle pour la productivité. Le faible taux d’innovation de processus se reflète également dans la faible adoption de la fabrication automatisée et de la gestion automatisée des stocks (environ 20 % des entreprises), le reste utilisant principalement des processus manuels ou des machines contrôlées sans ordinateur. Interrogées sur la principale technologie utilisée pour organiser l’inventaire, 26,8 % des entreprises ont répondu qu’il s’agissait d’une gestion manuscrite de l’information tandis que 60,8 % ont indiqué qu’elle était mise à jour manuellement à l’aide d’ordinateurs. Seulement 12,4 % des entreprises utilisent un logiciel de Management System software (WMS). Cela est encore illustré par la faible utilisation des canaux en ligne pour les achats et les ventes. Effectivement, avant la Covid-19, une écrasante majorité d’entreprises n’avaient pas d’achats ou de ventes en ligne. À titre d’exemple, pour les entreprises vendant en ligne, les ventes en ligne représentent 30,9 % des ventes totales. Ces entreprises utilisent un mélange de plateformes en ligne avec 71,4 % utilisant une plateforme Web conçue pour la vente, 37,3 % utilisant des plateformes de médias sociaux, 56,4 % utilisant le site Web de l’établissement et 13,4 % utilisant une application pour Smartphone. Il est également important de noter que si la Covid-19 a conduit à une augmentation ou à l’introduction des ventes en ligne pour 34 % des entreprises dans le monde, à Maurice, seul le quart des entreprises a connu cette impulsion. Comme prévu, l’innovation de procédés est plus probable dans le secteur manufacturier, mais il existe un groupe d’entreprises qui innovent systématiquement dans les produits, les procédés et les dépenses en R&D. Les entreprises qui investissent dans la R&D et l’innovation de procédés ont également tendance à entreprendre des innovations de produits. Ces entreprises représentent environ 7,9 % de l’échantillon et sont principalement concentrées dans le secteur manufacturier et la transformation alimentaire. D’un autre côté, les secteurs des services, ainsi que le secteur des textiles et des vêtements, ont un taux élevé d’innovation de produits axée sur le consommateur et moins d’innovation de processus axée sur l’efficacité.

Compétences et marché du travail

Le rapport de la Banque mondiale souligne le lien intrinsèque entre les compétences du capital humain et la productivité. Sachant que l’éducation est une condition préalable à l’acquisition de compétences, le rapport souligne que la proportion de travailleurs ayant terminé leurs études secondaires est étroitement liée à une productivité du travail plus élevée. Ce qui suggère que les entreprises comptant des travailleurs plus instruits sont plus productives en raison de leur main-d’œuvre plus qualifiée.

Par ailleurs, plus de la moitié des entreprises du secteur du textile et habillement déclarent que les ‘travailleurs insuffisamment éduqués’ sont un obstacle à leurs activités, avec moins d’un tiers des travailleurs ayant terminé leurs études secondaires et moins d’un cinquième des travailleurs ayant terminé un programme d’études. Cela peut avoir un effet dissuasif sur les entreprises qui tentent de moderniser leurs processus de production ou d’améliorer leur productivité et leur compétitivité. Le secteur des Tic semble avoir la plus forte proportion de travailleurs à temps plein ayant terminé leurs études secondaires ou ayant un diplôme.

En général, entre 80 % et 94% des répondants à l’Enterprise Survey ont évalué le niveau de compétences actuel dans leurs établissements comme conforme aux exigences et supérieur aux exigences en fonction de leurs besoins. L’interprétation la plus simple de ceci implique une pénurie de compétences allant de 6 à 20 % pour des compétences pour des secteurs spécifiques. Pour la plupart des groupes professionnels, les postes vacants ont été pourvus à un taux d’environ 80 %. Cependant, les entreprises de divers secteurs ont du mal à pourvoir les postes vacants pour les Skilled manual workers et les Plant and machine operators, avec des taux de remplissage oscillant entre 10 % et 29 %, respectivement.

«Les Mauriciens sont moins enclins à travailler comme ouvriers qualifiés, c’est pourquoi les entreprises remplissent ces postes vacants avec des expatriés travaillant avec des permis de travail limités dans le temps. Au cours de la période de l’étude, 21 % des entreprises ont eu recours à de la maind’œuvre étrangère, le secteur du textile et habillement étant de loin le plus intensif en maind’œuvre étrangère. Plus de 70% des personnes interrogées ont affirmé qu’elles avaient des difficultés à trouver de nouveaux employés ayant une éthique de travail appropriée, parlant anglais avec des compétences en résolution de problèmes et en gestion», observe le rapport.

Concernant la formation, le rapport indique que seules 19 % des entreprises ont dispensé une formation formelle à leurs travailleurs permanents à temps plein au cours de la période de l’étude. L’objectif principal de la formation formelle était axé sur les compétences techniques spécifiques à l’emploi, suivies de la résolution de problèmes/pensée critique. Les entreprises ont tendance à faire correspondre la formation aux pénuries signalées, en mettant davantage l’accent sur la formation spécifique à l’emploi. Le seul écart concerne la formation linguistique, où il y a un décalage entre les besoins signalés et l’objet de la formation.

De leur côté, les petites entreprises investissent peu dans la formation. Par ailleurs, le secteur des Tic proposait un salaire élevé pour les travailleurs ayant des compétences élevées et moyennes. Le secteur de la vente en gros et de la vente d’automobiles vient en deuxième position s’agissant des salaires pour les travailleurs qualifiés. La participation des femmes au marché du travail est, quant à elle, entravée par un manque de mécanismes de soutien, comme la disponibilité d’un service de garde d’enfants sur le lieu de travail. S’attaquer aux obstacles à la participation des femmes au marché du travail pourrait aider les entreprises à attirer de nouveaux talents, car les entreprises qui fournissent des mécanismes de soutien signalent moins de pénuries de compétences. En outre, le fait d’avoir des femmes parmi les cadres est associé à la fois à moins de pénuries de compétences et à une augmentation des mécanismes de soutien pour les employées. Ce qui suggère que l’encouragement et le soutien des femmes entrepreneurs peuvent entraîner une augmentation du taux de participation des femmes sur le marché du travail.

Comment les entreprises se financent

Concernant les sources de financement, la plupart des entreprises s’appuient sur des ressources internes pour le fonds de roulement ainsi que sur les actifs immobilisés, le reste s’appuyant largement sur le crédit bancaire et les achats à crédit ou les avances des clients. À noter que les données compilées montrent les sources de financement du fonds de roulement et des immobilisations au cours de l’année précédant l’enquête, c’est-à-dire avant la pandémie de la Covid-19. Les banques sont une source plus importante lorsqu’il s’agit d’investir dans des actifs fixes qui ont des échéances plus longues que le fonds de roulement. La plupart des financements extérieurs provenaient de banques commerciales privées (94 %).

Ainsi, selon l’enquête, 26,5 % des entreprises ont demandé un nouveau prêt ou une nouvelle marge de crédit au cours de l’exercice écoulé. Alors qu’environ 96 % des demandes de prêt ont été approuvées (ce qui se compare favorablement à la moyenne des pays à revenu élevé de 92 % et à la moyenne africaine de 75 %), les entreprises mauriciennes sont devenues de plus en plus dépendantes des fonds internes. Au cours de la dernière décennie, la part des entreprises ayant recours aux banques pour financer leurs investissements est passée de 30,8 % à 22,7 %. La proportion d’entreprises utilisant des sources externes pour financer leur fonds de roulement a également baissé de 35,6 % à 23,8 % et est légèrement en retard par rapport à la moyenne des hauts revenus de 26,3 %.

De plus, il convient de noter qu’environ la moitié des entreprises disposaient d’une marge de crédit ou d’un prêt d’une institution financière au moment de l’enquête. 70 % ne l’ont pas fait parce qu’elles disposaient de capitaux suffisants, les autres ont indiqué que les exigences de garantie ou les taux d’intérêt étaient jugés trop élevés, entre autres raisons. Les défis liés aux coûts de garantie élevés ont été mis en évidence dans d’autres consultations entre la Banque mondiale et les parties prenantes du secteur privé, et il est prévu que les autorités révisent la législation et le cadre institutionnel concernant les transactions garanties.

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