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Recrutement : la mayonnaise ne prend pas

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Recrutement : la mayonnaise ne prend pas | business-magazine.mu

Crise oblige, les entreprises recrutent peu et externalisent moins leurs opérations, observent les spécialistes. Autre tendance : les entreprises tout comme les demandeurs d’emploi ont de plus en plus recours au recrutement en ligne.

Les entreprises évoluant notamment dans les secteurs de la finance, du Business Process Outsourcing (BPO) et des Tic ont beaucoup recruté en 2011. Mais depuis le début de l’année, un ralentissement se fait sentir. « Le contexte change et il y a un optimisme assez mesuré. À notre niveau, nous décelons une certaine prudence par rapport aux recrutements. Il y a effectivement peu d’entreprise qui recrute actuellement. Toutefois, dans deux ou trois secteurs spécifiques, l’on recrute toujours », explique Thierry Goder, directeur de Talentaris qui possède une base de données de 47 000 à 50 000 CV.

Les métiers liés à la finance sont très demandés, souligne-t-il. « L’année dernière, nous avons beaucoup recruté pour le secteur financier, l’offshore mais aussi le secteur bancaire ; les experts comptables, les spécialistes financiers, les spécialistes de l’audit et les directeurs financiers sont très sollicités. » 

Le tourisme morose

Autre poste très demandé : recruteur en interne. De nombreuses entreprises internationales basées à Maurice possèdent d’ailleurs leur propre recruteur en interne.

L’arrivée de plusieurs entités étrangères, notamment avec l’émergence des Shoppings Malls à Maurice, a vu la hausse du recrutement sur le marché commercial. Par ailleurs, un faible dynamisme est à noter dans le secteur touristique. « Mise à part l’ouverture de certains hôtels, nous avons noté que le secteur touristique n’a pas vraiment recruté en 2011 », fait remarque Thierry Goder.

Le marché du recrutement a toutefois connu quelques changements, notamment avec l’émergence du recrutement en ligne. Ce type de service a effectivement modifié, voire renforcé l’activité des intermédiaires « traditionnels » du marché du travail.

Les agences de recrutement ont ainsi accès à un grand nombre de candidats et de profils. Ce qui accélère le processus de recrutement. Les étapes restent les mêmes. Les présélections sont réalisées sur Internet, mais l’évaluation des candidats est faite dans le cadre d’un entretien formel.

En constante expansion, le recrutement en ligne connaît un franc succès depuis ces cinq dernières années, avec une nette progression notée à partir de juin 2010. Ils sont ainsi de plus en plus nombreux à utiliser l’lnternet pour communiquer leurs offres d’emploi. À titre d’exemple, le site Myjob.mu contient l’inscription de plus de 110 000 candidats et reçoit en moyenne 3 200 nouveaux CV par mois. Il accueille plus de 215 000 visites par mois pour 46 500 candidatures envoyées.

« Pratiquement tous les cabinets de recrutement ou professionnels du recrutement présents à Maurice ont créé leurs sites de recrutement ou sont alors présents sur une plate-forme de recrutement en ligne... »

« ...Cette tendance a été accentuée par la confiance accordée à ces sites. Ils sont de plus en plus nombreux à poster leur CV en ligne. La force du recrutement en ligne ne dépend pas des offres disponibles sur le net, mais du panel de candidats qui les consultent et qui postulent », constate Aurélie Marie, Communication & Recruitment Specialist de Myjob.mu (My Web Ltd).

90 000 visites par mois

\« Il y a encore une marge de progression et d’innovation possible pour les ‘job portals’, notamment avec les nouvelles technologies informatiques », observe Jennifer Webb de Comarmond, directrice de Proactive HR Services Ltd, filiale du Groupe Adecco. Dans ce contexte, Adecco prépare un autre site pour suivre sa fusion avec Maujobs. « Il est crucial de se mettre à jour régulièrement pour réussir à utiliser, à bon escient, le net et les logiciels informatiques. Cette année, nous aurons une vision marketing axée sur les dernières tendances informatiques. »

À ce jour, les portails www. adecco.mu et www.maujobs.mu reçoivent en moyenne 90 000 visites mensuellement.

Le Groupe Adecco, dont le siège se trouve en Suisse, est le leader mondial des services en ressources humaines. Adecco Maurice a été créée en 2006 et la compagnie offre des services de recrutement, de Performance Management Solution, de Training Needs Analysis et de HR Outsourcing, entre autres.

Valeur du jour, le recrutement en ligne à Maurice s’apparente à la mise en relation candidats-recruteurs. « Nous ne sommes pas encore arrivés au point de gérer toute la procédure de recrutement en ligne. De ce fait, les intermédiaires du recrutement maintiennent leur position, mais voient leur travail facilité », laisse entendre Aurélie Marie. Et d’ajouter : « Notre agence de recrutement mise beaucoup sur les modes de ‘sourcing’ des candidats. Outre le traitement des candidatures, nous exploitons notre base de données des candidats et utilisons également notre réseau auprès des entreprises, des écoles et des instituts de formation, sans oublier l’approche directe et personnelle des candidats ».

Myjob.mu : intermédiaire entre entreprises et demandeurs d’emploi

Myjob.mu a été lancé en août 2007. Un an plus tard, le site a été racheté par le groupe irlandais Soangroup.com qui possède de nombreux sites de recrutement à travers le monde. L’idée de départ était de créer une plate-forme de recrutement en ligne, mettant en relation les entreprises qui recrutent et les demandeurs d’emploi. Afin de mieux répondre aux besoins des clients, la structure de recrutement de Myjob voit le jour en 2009. L’équipe comprend également des recruteurs, afin de mieux guider les entreprises.
Réseaux sociaux professionnels : les Etats-Unis en tête

Les réseaux sociaux professionnels et privés ont beaucoup gagné en importance sur le marché de l'emploi. Parmi les leaders mondiaux des réseaux professionnels, l’on compte LinkedIn (États-Unis), Viadeo l'équivalent (France) et Xing (Allemagne).
Secteur financier : les professionnels se font désirer

Il est difficile ces jours-ci de recruter dans des secteurs d’activités où l’on a besoin de compétences pointues. Une situation qui se pose en vrai casse-tête pour les recruteurs. « Certaines compétences sont difficiles à trouver sur le marché local. À titre d’exemple, les spécialistes financiers sont souvent introuvables. Il nous est déjà arrivé d’aller en chercher à l’étranger, où nous sommes alors tombés sur des Mauriciens avec les compétences recherchées », fait ressortir Thierry Goder. Selon une étude menée par le Human Resource Development Council (HRDC) sur la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée dans le secteur financier local, environ 2 600 personnes devront être formées pour des emplois dans ce secteur au cours des trois prochaines années. Parmi les profils d’emploi les plus difficiles à remplir, l’on trouve notamment des cadres et auditeurs, des Junior Executives, des comptables, des commis comptables et des Credit Risk Officers.
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