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Renganaden Padayachy : «Faire repartir la machinerie économique au plus vite»

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Renganaden Padayachy : «Faire repartir la machinerie économique au plus vite» | business-magazine.mu

Le Budget jette les bases d’une nouvelle normalité que vous appelez l’économie de la vie. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Le Budget 2020-21 s’inscrit dans un contexte international et local inédit. Les dernières prévisions de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), publiées à la mi- juin, indiquent pour 2020 une contraction du PIB mondial de 6 % dans le cas d’une seule vague de contaminations et de 7,6 % en cas de nouvelle flambée de foyers infectieux.

Maurice n’est pas en reste avec des prévisions de croissance de l’ordre de -11 % pour l’année calendaire en cours. La crise économique engendrée par la pandémie de la Covid-19 a de facto mis fin au business as usual.

La période budgétaire est intervenue au moment même où des choix s’imposaient à nous. Conscients de cela, nous avons ouvert la voie à une nouvelle normalité, celle de l’économie de la vie. Concrètement, cela veut dire que nous nous recentrons sur l’essentiel sans compromettre les fondements de notre société. Nous encourageons nos entreprises et nos forces vives à un retour à la production stratégique afin de tendre vers l’autosuffisance. Plusieurs secteurs clés doivent être des moteurs dans cette transition. Je pense en particulier à l’agroalimentaire et à l’industrie de la pêche, au secteur manufacturier ainsi qu’à la pharmaceutique.

Est-ce un rêve inatteignable ? Non. Nous avons les moyens et les compétences d’y arriver. Pour parvenir à cette souveraineté économique, nous avons misé sur des mesures fiscales et struc- turelles incitatives fortes.

Quelques exemples me viennent immédiatement entête. Pour l’agriculture, c’est notamment la mise en place d’un mécanisme de garantie des prix pour l’ensemble de la production de fruits et légumes au titre du National Agri-Food Development Programme.

Du côté de la pêche, c’est l’adoption d’un régime fiscal incitatif spécialement introduit pour encourager les projets de pisciculture. En ce qui concerne le secteur manufacturier, nous prônons une politique de Buy Mauritian avec, entre autres, des espaces al- loués exclusivement aux produits fabriqués localement et des marges préférentielles au profit des entreprises mauriciennes dans le cadre des projets publics.

Enfin, le Medical Products Regulatory Authority Bill pour stimuler et encadrer la production de médicaments à Maurice, en conformité avec les standards internationaux est un autre exemple concret de la nouvelle normalité.

Vous semblez vouloir bousculer un certain nombre de statu quo. Dans quelle perspective ?

Effectivement, le Budget vient, dans plusieurs domaines, revisiter des politiques qui n’ont plus de raison d’être ou dont la soutenabilité à long terme est mise à mal.

Conformément à la vision portée par le Premier ministre, nous sommes dans une logique de redistribution qui se fait par l’addition et non la soustraction.

Je m’explique : il nous aurait été bien plus facile de supprimer les acquis sociaux que de demander un effort marginal aux très hauts revenus. Mais cela aurait été non seulement injuste, mais aussi contre-productif. L’OCDE, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et j’en passe s’accordent tous sur un point : plus il y a d’inégalités, moins il y a de croissance économique.



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