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Secteur d’exportation Stopper l’hémorragie

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Secteur d’exportation Stopper l’hémorragie | business-magazine.mu

Durement touché par la crise, le secteur d’exportation peine à retrouver un second souffle. Sa part, dans l’économie nationale, continue à se rétrécir.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les Export Oriented Enterprises (EOE), anciennement zone franche, sont en recul, subissant directement les effets de la crise. Après une contraction de 0,5 % au premier trimestre, le secteur poursuit sa dégringolade avec une baisse additionnelle de 1,6 % au deuxième trimestre. Celle-ci est attribuable notamment à une décroissance de 3,4 % et 7,3 % dans l’industrie sucrière et le textile respectivement.

En dépit de cette perte de vigueur, le secteur manufacturier tourné vers l’exportation demeure un pilier incontournable de l’économie mauricienne avec sa contribution au PIB passant de 15 % dans les années ‘80 à 18 % en 2010. Par conséquent, plusieurs observateurs sont convaincus qu’une stratégie de relance est de mise pour redynamiser les composantes de l’industrie qui patine, dont les activités de textile et d’habillement constituent le plus important pôle de ce secteur.

Plusieurs manifestations de ce déclin ont fait l’actualité depuis le début de l’année, bouleversant le quotidien des parties prenantes : fermeture d’usines, pertes d’emplois, contraction de personnel et baisse des exportations.

Tout n’est pas si noir…

Plusieurs EOE ont des difficultés à exporter leurs produits. Ainsi, du premier au deuxième trimestre, les segments suivants enregistrent un recul au niveau de leurs exportations : ferronnerie et acier (-27,3 %), produits textiles (-15,7 %) et alimentaires excluant le poisson (-12,6 %).

Mais la situation n’est pas dramatique. Du moins pas encore. Car durant la même période, plusieurs entreprises ont affiché une bonne performance.

« Tout compte fait, le secteur manufacturier reste le pilier le plus important et le moins volatil de l’économie nationale, contribuant à près de 17,5 % du PIB national. L’Index of Industrial Production a crû de 9 % au premier trimestre de 2012, comparé au trimestre précédent. Les EOE ont augmenté de 9 % lors de la même période », analyse Amédée Darga, Chairman d’Enterprise Mauritius.

Globalement, les exportations des EOE s’élèvent à Rs 11,62 milliards au deuxième trimestre, affichant une hausse de Rs 739 millions (+6,8 %) par rapport au trimestre correspondant en 2011. Cette hausse s’explique par la performance non uniforme des différents sous-secteurs. Car une augmentation des exportations a été notée dans les secteurs suivants : médicaments (+109,5 %), jouets, jeux et équipements sportifs (+63,2 %), et céréales (+53,3 %).

« Il n’y a guère de déficit des commandes. En fait, la demande excède l’offre », observe Amédée Darga.

D’ailleurs, c’est suivant de nouvelles grosses commandes de l’étranger que certaines EOE ont dû augmenter leurs effectifs. Celles-ci ont créé 1 302 nouveaux emplois.

Les obstacles à éliminer pour réussir la régionalisation

Bien que les Domestic Oriented Enterprises (DOE) aient investi pour améliorer leur compétitivité, leurs exportations plafonnent, depuis dix ans, entre Rs 2 milliards et Rs 3 milliards par an. Exporter, c’est pouvoir être compétitif face à des géants mondiaux et la partie est loin d’être gagnée.

Selon le dernier Manufacturing Competitiveness Report, les pays les plus productifs sont : la Chine, l’Inde, la Corée, les Etats-Unis, le Brésil et le Japon. Pour assurer l’avenir des DOE, on parle, dans un premier temps, d’exploiter le marché régional, mais à cause des barrières non-tarifaires et autres facteurs liés au commerce (paiements, vols, etc.), il est difficile pour les DOE d’accéder aux marchés de la SADC, du COMESA et de la COI. Pour Robin Ramhit, il faut jouer à fond sur la diplomatie pour éliminer les obstacles (lettres de crédit, problèmes techniques et administratifs à l’exportation, l’accès au crédit...) qui empêchent les entreprises mauriciennes d’exporter dans la région. Il faut aussi leur donner les facilités nécessaires – comme l’accès à la terre et aux finances, pour qu’elles puissent exporter. « Si on crée un environnement de croissance correct pour l’industrie locale, elle pourra être compétitive et concurrencer les autres exportateurs. Si on ne fait rien pour aider le secteur manufacturier, les entreprises vont fermer et nous risquons une réduction conséquente d’emplois », ajoute le Research Manager de DCDM Research.
1 865 emplois perdus dans les EOE

\Une perte nette de l’emploi de 1 % a été enregistrée dans les EOE au second trimestre de 2012. Le nombre d’employés est passé de 55 127 à 54 564. En fait, 1 865 emplois ont été perdus au total, soit 756 en raison de la contraction du personnel et 1 109 suivant la fermeture de 10 usines. C’est dans le secteur textile qu’on a enregistré le plus grand nombre de pertes d’emplois. 547 emplois ont été perdus dans la confection de vêtements.

 

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