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Sortie de la liste noire : Un avenir prometteur se profile à l’horizon

À partir de fin février, Maurice sortira définitivement de la liste noire de l’union européenne. C’est quasiment acté. Un nouveau jour se lève sur le secteur du global business qui, libéré de ses entraves, pourra se concentrer sur ses objectifs : grimper dans l’échelle des valeurs et se positionner comme un centre financier international.

Quand Maurice intégrait officiellement la liste noire de l’Union européenne en pleine pandémie, le moral des opérateurs était au plus bas. Déjà, depuis la révision de la convention fiscale avec l’Inde, le global business avait perdu sa compétitivité sur le marché indien au profit de Singapour. D’aucuns craignaient que le secteur financier ne se relèverait pas de ce coup terrible et que l’effet de contagion finirait par toucher le système bancaire puisque 54 % des dépôts dans les banques émanent de l’offshore et, in fine, toute l’économie. Néanmoins, il n’y a pas eu de crise financière, car le secteur financier a su faire preuve d’une grande résilience. Immédiatement, les acteurs du monde de la finance se sont ralliés. En dépit d’un ralentissement dans les transactions bancaires sur l’axe Maurice-Union européenne, les opérateurs tiennent jusqu’ici le choc. Mieux, le secteur financier s’en sort avec des taux de croissance de 1 % et 5 % respectivement en 2021 et 2022. Entre-temps, les efforts déployés par le gouvernement, les institutions comme la Banque de Maurice, la Financial Services Commission, la Financial Intelligence Unit, l’Independent Commission against Corruption et le secteur privé ont permis à Maurice d’adresser les cinq déficiences stratégiques relevées par le Groupe d’action financière (GAFI) dans son mécanisme de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ce qui nous a permis de sortir de la liste grise du GAFI le 21 octobre dernier. De là, le retrait de la liste noire n’était qu’une question de temps.

La sortie de maurice de la liste noire est un dénouement très attendu

Confirmation officielle prévue en février

Le 7 janvier, la Commission européenne publiait une ébauche du Règlement délégué 2016/1675 confirmant que Maurice a été retiré de sa nouvelle liste des pays tiers à haut risque. Cette liste sera approuvée par le Parlement européen le 7 février prochain. Il faudra ensuite compter une vingtaine de jours pour que le Règlement délégué ait force de loi. Cela est d’ailleurs stipulé dans le document de la Commission européenne signée par Mairead McGuinness, la Commissaire européenne aux Services financiers. Après une réunion de certains membres de la Commission européenne le 22 décembre dernier, le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun, confirme l’état actuel des procédures en ce qui concerne notre sortie de la liste noire. Il explique que «l’ébauche de ce règlement circule parmi les membres du Parlement européen qui ont un délai d’un mois pour objecter». Et parle d’une «formalité procédurale pour que la nouvelle liste soit ratifiée et officialisée». Son avis est partagé par Shahed Hoolash. Pour le Managing Director de Vistra, l’ébauche de ce règlement en circulation est «une confirmation que le processus officiel a été entamé pour la sortie de Maurice de la liste noire de l’Union européenne». Par la suite, la ratification de cette nouvelle liste par les délégués de l’Union européenne viendra démontrer la conformité de Maurice aux meilleures pratiques internationales dans l’industrie des services financiers. Si Shahed Hoolash considère que cette officialisation dopera la confiance des investisseurs dans la juridiction mauricienne, il révèle toutefois que «nous avons déjà constaté un regain de confiance parmi les investisseurs suite à la sortie de Maurice des listes du GAFI et du Royaume-Uni au niveau de Mauritius Finance». Réagissant à ce propos, Shianee Calcutteea estime que «la sortie de Maurice de la liste noire de l’Union européenne est un dénouement très attendu suite à notre sortie de la liste grise du GAFI et celle du Royaume-Uni en ce qui concerne les juridictions à risques élevés». D’après l’associée de Bowmans, cela représente une superbe victoire pour toutes les parties prenantes du secteur. Cependant, elle tient à souligner que le travail ne doit pas s’arrêter là, car «il faut un engagement de la part de tout un chacun pour éviter une rechute tout en développant de nouvelles stratégies pour le centre financier mauricien». Même son de cloche du côté de Shahed Hoolash qui annonce que «nous allons désormais nous atteler à organiser et participer à des campagnes de promotion pour rétablir la réputation de notre centre financier». Qui plus est, il ajoute que ce sera aussi l’occasion pour les opérateurs de renouer avec leurs clients et autres partenaires internationaux.

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