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Stan Mittelman : «les marchés pétroliers finissent toujours par s’ajuster»

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Acteur économique majeur du secteur pétrolier, Vivo Energy Mauritius a déployé des efforts conséquents pour soutenir la reprise économique après une année difficile marquée encore une fois par les perturbations liées à la Covid-19. Bien que fortement impactée par la crise sanitaire dans sa dixième année d’existence, Vivo Energy Mauritius estime qu’elle a su faire preuve de résilience grâce à un portefeuille d’activités très équilibré. Une solide performance dans certaines activités a permis d’atténuer la contre-performance ressentie dans d’autres. Ainsi, à la clôture de l’année fiscale, les bénéfices après impôt devaient passer de rs 173 millions en 2020 à rs 310 millions en 2021. De passage à Maurice, Stan Mittelman, le nouveau CEO de Vivo Energy PLC, s’est confié à business magazine.

Vous avez été nommé CEO de Vivo Energy Plc depuis mars 2022. Quelle sera votre stratégie pour faire croître Vivo Energy dans les années à venir ?

L’histoire de Vivo Energy a toujours été marquée par une stratégie de croissance forte, dans un contexte où le continent africain connaît globalement, sur la durée, une croissance soutenue de ses économies et de ses besoins en énergie.

Depuis que j’ai rejoint Vivo Energy il y a cinq mois, j’ai visité 15 de nos 23 filiales en Afrique. Ce qui m’impressionne le plus lorsque je me rends dans nos pays, c’est l’enthousiasme, la passion, et le professionnalisme de nos collaborateurs. Ce sont eux qui feront croître notre entreprise et développer nos activités.

Notre stratégie va s’articuler autour de trois grands axes. Le premier concerne les carburants, et en particulier les carburants additivés qui permettent de réduire la consommation et les lubrifiants. Le deuxième s’articule autour d’une offre renouvelée de commerces de proximité, de restauration et de magasins d’alimentation sur nos sites de vente au détail, comme en témoigne l’ouverture de Drive+ à la station-service Shell Floréal tout récemment, avec plus de quinze offres de services différents proposés à la station. Et le troisième concerne le développement de solutions énergétiques alternatives selon les besoins de nos clients.

Avant même l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le monde était loin d’atteindre ses objectifs communs en matière d’énergie et de climat. Les émissions mondiales de CO2 ont atteint un niveau record en 2021, et les marchés des carburants montraient déjà des signes de tension. Dans le même temps, les investissements dans les technologies énergétiques propres sont restés bien en deçà des niveaux nécessaires pour ramener les émissions à un niveau net nul d’ici le milieu du siècle. Que signifie la crise énergétique mondiale actuelle pour les investissements dans le secteur de l’énergie ?

La prise en compte des enjeux du changement climatique et la croissance des besoins en énergie du continent africain constituent des paramètres fondamentaux de notre stratégie. Notre responsabilité est fondamentalement d’arriver à concilier au mieux ces deux dimensions.

Nous devons d’abord nous assurer que nous sommes exemplaires dans la manière de mener nos propres opérations. Il s’agit ici de réduire les émissions de CO2 directement causées par nos propres activités (émissions dites scope 1 et scope 2) en équipant, par exemple nos sièges, dépôts de stockage, stations-service de panneaux solaires.

Nous devons ensuite développer pour nos clients des offres de solutions énergétiques alternatives. Au-delà de la promotion de carburants «Fuel Save», nous avons décidé d’investir dans le solaire, en particulier pour servir nos grands clients industriels ou miniers. Nous avons construit et récemment mis en service une centrale solaire au Mali, sur le site de la mine de Nampala. La production d’énergie solaire permettra de réduire de manière substantielle les émissions de CO2 de la mine. Nous sommes particulièrement fiers d’avoir mené ce projet à bien, avec notre client, et entendons développer des projets similaires sur l’ensemble du continent.

Nous travaillons également sur les sujets de mobilité électrique. Il est clair que la transition des véhicules thermiques vers les véhicules électriques prendra plus de temps dans certains pays du continent que dans d’autres. Mais nous investissons d’ores et déjà de manière proactive dans les pays pour lesquels cela fait le plus de sens dans des bornes de recharge électrique. La tension actuelle sur les prix et sur la disponibilité des produits pétroliers est un signal de plus du bien-fondé de ces différentes orientations.

Selon Jeremy Weir, PDG de Trafigura, l’un des plus importants négociants de matières premières au monde, le prix du baril de pétrole brut va atteindre 150 dollars, voire plus, dans les six prochains mois. Un niveau par conséquent supérieur au record de juillet 2008 où il a flirté avec les 148 dollars. Quel est votre avis sur la question ?

Le marché mondial du pétrole est actuellement particulièrement volatil et il nous est difficile de faire des commentaires ou des pronostics à ce sujet. La seule chose que je peux dire là-dessus, c’est que l’aval de la chaîne de distribution dans lequel nous opérons est dépendant des cours mondiaux et que par conséquent nous subissons nous aussi cette volatilité des prix.

 

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