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Sucre : les défis imposés par le marché mondial

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Sur le marché mondial, le prix du sucre continue à chuter. Une situation qui impacte lourdement sur la profitabilité des usiniers et des petits planteurs.

Après la fin du Protocole sucre en 2009 et les réformes adoptées sous la Multi Annual Adaptation Strategy (MAAS) 2006-2015, le secteur sucrier est aujourd’hui confronté à un nouveau challenge auquel les solutions adéquates doivent être trouvées.

En proie à des difficultés financières, les producteurs sucriers doivent trouver les moyens d’assurer leur rentabilité tout en gérant leur trésorerie immédiate. Le marché européen absorbe 90 % du sucre mauricien. Les 20 000 tonnes de sucres spéciaux sont absorbées sur le marché international. Les défis posés par la réforme du régime sucrier européen annoncée cette année avec l’abolition des quotas sur le sucre de betterave en septembre 2017 ont forcé Maurice à revoir ses stratégies, centrer le développement du secteur sucrier sur la diversification, se tourner vers le sucre raffiné et les sucres spéciaux, produire de l’électricité et de l’éthanol.

L’environnement international devient de plus en plus compétitif avec un marché libéralisé. La pression vient notamment des gros producteurs (le Brésil et l’Inde comptent pour 40 % de la production mondiale). Ces dernières années, la baisse du prix du sucre a aussi contribué à affaiblir le secteur. Le prix du sucre a baissé de Rs 17 500 en 2012, à Rs 15 800 en 2013 et devrait passer à Rs 12 500 cette année. Une situation qui affecte sévèrement les petits planteurs et la profitabilité des usiniers. D’ailleurs, pour cette année, on évoque un manque à gagner s’élevant à plusieurs centaines de millions de roupies.

Un environnement incertain

Jusqu’en 2009, le secteur sucrier a pu assurer son développement en grande partie grâce à un élément fondamental, à savoir le prix fixe garanti sous le Protocole sucre. Mais depuis, les choses ont changé. Les prix garantis ont disparu et les producteurs locaux sont désormais totalement exposés au prix du marché qui, lui-même, dépend de l’équilibre entre l’offre et la demande. De plus, la roupie est stable et ne permet plus de compenser l’augmentation des coûts de production. Si certains observateurs estiment que le prix du sucre continuera de chuter dans les prochaines années, au Syndicat des Sucres, on est d’avis que l’environnement dans lequel on évolue est tellement volatil que rien n’est certain. Les marchés sucriers sont complexes et les tendances sont déterminées par de multiples facteurs. « Avec la forte baisse des prix du sucre sur le marché européen depuis le dernier trimestre 2013, il y a un sentiment général selon lequel les conditions de marché post-2017 sont déjà en train de prévaloir », souligne Cyril Mayer, président de l’organisme.

Ce dont on est certain c’est que la consommation mondiale augmente de 3 millions de tonnes par an et qu’il faudra trouver quelque 30 millions de tonnes additionnelles sur les dix prochaines années. Selon les spécialistes, certains facteurs pèseront de tout leur poids dans l’établissement du prix sur le marché européen, notamment les cours mondiaux du sucre et le taux de change euro/dollar. Petite lueur d’espoir cependant avec les dernières indications de l’International Sugar Organisation, qui prévoit qu’après quatre années de surplus, le marché mondial devrait connaître une période de déficit de stock. D’ailleurs, pour 2014-15, le surplus de sucre devrait être réduit à 1,3 million de tonnes et l’ISO annonce un retour au déficit de stock à partir de 2015-16. Si cela se concrétise dans les faits, la fin des quotas en 2017 pourrait coïncider avec une hausse de prix à l’échelle mondiale, ce qui devrait en retour aider à soutenir le prix du sucre sur le marché européen.

À noter que pour la période 2013-14, le marché mondial se retrouve avec un surplus de 4,4 millions de tonnes et les stocks ont atteint 78 millions de tonnes, contre 74,4 millions pour l’année précédente.

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