TOURISME : la déprime

L’appel des hôteliers pour une politique monétaire favorisant la croissance n’a pas trouvé écho. L’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (Ahrim) plaide, en effet, d’une roupie plus stable vis-à-vis des principales devises. Les opérateurs estiment que la roupie est surévaluée de 12 à 15 %. Ce qui n’est pas pour aider une industrie touristique lourdement endettée. Selon les données compilées par l’Ahrim, les pertes sèches liées à l’appréciation de la roupie vis-à-vis de l’euro et de la livre sterling se montaient à Rs 2 milliards en 2010 et Rs 770 millions l’année dernière.

Ne pas disserter sur l’inflation...

Jocelyn Kwok, CEO de l’Ahrim, ne cache pas sa déception suivant la décision du comité de politique monétaire de maintenir le taux repo à 4,9 %. Il semblerait que les risques de poussée inflationniste aient finalement eu le dessus sur une volonté réelle de continuer à encourager la croissance, estime-t-il. « Avec un taux de croissance révisée à la baisse à 3,1 ou 3,3 %, soit le taux le plus faible de ces trois dernières années, et un taux d’inflation estimé à 4,3 % pour l’année, contre les 6,5 % enregistrés en 2011, nous estimions que le Repo Rate aurait pu descendre. Il y avait une marge de manoeuvre. Ce n’est pas le cas et nous sommes déçus. »

Pour Jocelyn Kwok, il est inutile de trop s’attarder, voire disserter, sur les risques inflationnistes que pourrait occasionner l’application du rapport du Pay Research Bureau ou une montée possible des prix du pétrole.