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Victoria Kwakwa : «L’amélioration de la productivité passera par des réformes»

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Lors de votre visite, vous avez rencontré les acteurs de la vie publique dans le cadre de l’élaboration du nouveau cadre de partenariat-pays. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Avant de répondre, permettez-moi de dire tout d’abord que la relation avec Maurice est très importante pour la Banque mondiale. Car vous avez fait beaucoup de progrès en matière de développement. Ce n’est pas le cas dans plusieurs autres pays en développement.

Votre histoire est édifiante. D’une économie à très faible revenu, en l’espace de quelques décennies, vous êtes passé au statut de pays à revenu élevé. Ce qui n’est pas une mince affaire. C’est un succès qui mérite d’être célébré. À la Banque mondiale, l’on estime qu’il y a de belles leçons à tirer du succès mauricien. L’on s’en inspire pour aider d’autres pays. C’est l’une des raisons pour lesquelles cette relation est importante. L’autre raison – celle-ci est également très importante – est que Maurice n’est pas encore au bout de son cheminement. Le pays a encore beaucoup de défis à relever. À juste titre, il continue à se développer et aspire à devenir une économie avancée. C’est un objectif atteignable. Au sein de la Banque mondiale, on veut accompagner Maurice et l’aider à faire encore mieux et à devenir encore plus performant, encore plus prospère.

Concernant le cadre de partenariat-pays, c’est un document stratégique qui guide notre engagement avec le pays dans les années à venir. S’agissant du processus proprement dit, nous avons eu des discussions avec le ministère des Finances et d’autres parties prenantes du gouvernement sur les priorités clés dans le cadre de notre engagement.

 

L’un des composants clés de notre stratégie est de permettre l’émergence d’un Mauritian Knowledge Hub. Car notre objectif est de créer un cadre pour favoriser le transfert des connaissances acquises par Maurice à d’autres pays en développement à faible revenu. Nous avons eu des discussions avec le gouvernement mauricien pour voir comment nous pouvons réaliser cela. Les connaissances seraient transférées à l’étranger, mais aussi à l’intérieur du pays car, comme nous l’avons déjà dit, Maurice n’est pas encore au bout de son cheminement, ayant encore un long chemin à parcourir. Ainsi, je pense que Maurice peut, à son tour, tirer avantage des bonnes leçons des pays à revenu élevé pour aborder la prochaine phase de son développement. Valeur du jour, nous n’avons pas encore finalisé tous les détails concernant le Mauritian Knowledge Hub, mais il y a eu des progrès notables.

Dans son dernier «Country Economic Memorandum» intitulé «Maurice dans l’œil d’une tempête parfaite – Revenir plus fort de la crise de Covid-19», la Banque mondiale énumère une série de réformes devant permettre au pays de renouer avec une trajectoire de développement robuste et d’atteindre une croissance durable. Comment le cadre de partenariat-pays va-t-il soutenir Maurice dans ses efforts pour passer à un autre stade de son développement ?

Les recommandations contenues dans le Country Economic Memorandum s’articulent principalement autour de deux piliers : la diversification et la résilience au choc climatique. L’un des enseignements de la pandémie et du conflit russo-ukrainien est l’importance d’enclencher la diversification sur plusieurs fronts. Somme toute, il faut continuer à diversifier l’économie pour générer de nouvelles sources de croissance et trouver de nouveaux points d’entrée pour améliorer la productivité.

Concernant le second pilier, Maurice, en tant que petit État insulaire, est particulièrement vulnérable au changement climatique et des défis qu’il pose en termes de disponibilité de l’eau et de la montée des océans. Donc, il s’agit pour la Banque mondiale d’aider Maurice à devenir plus résilient de sorte qu’il soit capable de résister au choc climatique.

Concernant les domaines spécifiques que nous examinons, certains touchent à l’économie bleue et à la question de la diversification dans ce secteur. Bien qu’il possède une vaste zone économique exclusive, Maurice continue à importer du poisson, ce qui ne devrait pas être le cas. Il s’agit de créer le cadre pour favoriser le développement de l’économie bleue pour générer de la croissance et des emplois.

L’autre domaine important se rapporte à la transition vers l’énergie verte. Comme vous le savez, le mixte énergétique de Maurice est actuellement basé sur le charbon et le fuel. Au niveau de la Banque mondiale, nous saluons la volonté du gouvernement d’atteindre un objectif de 60 % d’énergies renouvelables d’ici à 2030 et de faire encore plus. Nous voulons soutenir l’État mauricien dans cette démarche, notamment en l’aidant à trouver le financement qui rendrait abordable la transition de l’énergie basée sur les combustibles fossiles vers l’énergie renouvelable. Il y a aussi les questions relatives à la gestion des ressources en eau qui sont également liées à la question de la résilience.

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