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Vina Balgobin : “Le phénomène du plafond de verre ne touche pas tous les secteurs”

u003cpu003eu003cstrongu003eVina Balgobin, chargée de cours en éducation à lu0026rsquo;université de Maurice, analyse la question du genre en rapport avec la progression professionnelle de la femme. Dans certaines entreprises, les réflexes machistes perdurent, déplore-t-elle.u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eBUSINESSMAG. u003c/strongu003eu003cstrongu003eLes femmes sont moins bien payées que les hommes et demeurent sous-représentées, surtout au niveau du u0026laquo; Middle Management u0026raquo; et du u0026laquo; Top Management u0026raquo;. Selon vous, pourquoi cette inégalité ?u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eA Maurice, lu0026rsquo;accès à lu0026rsquo;éducation pour tous est récent puisquu0026rsquo;il date de lu0026rsquo;Indépendance, cu0026rsquo;est-à-dire 1968. Or, très vite, la jeune fille su0026rsquo;est frayé un chemin dans le monde scolaire et elle a largement dépassé le jeune homme en termes de compétences académiques. Mais les chiffres démontrent quu0026rsquo;il y a un changement du0026rsquo;attitude juste après les trois ans du0026rsquo;université. La femme a alors tendance à privilégier les relations familiales, ce qui fait quu0026rsquo;elle est moins ambitieuse que lu0026rsquo;homme sur le plan professionnel. Néanmoins, toutes les femmes nu0026rsquo;ont pas la même attitude. Certaines choisissent du0026rsquo;accorder plus du0026rsquo;importance à leur carrière. En conséquence, elles restent célibataires par choix et ont des enfants plus tard que la moyenne générale.u003c/pu003eu003cpu003eu0026nbsp;u003cstrongu003eBUSINESSMAG. u003c/strongu003eu003cstrongu003ePensez-vous quu0026rsquo;il existe des pratiques et une certaine culture dans les entreprises mauriciennes qui nu0026rsquo;encouragent pas les femmes à gravir les échelons ?u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eu0026nbsp;Cela dépend des entreprises et de leur culture. Personnellement, je nu0026rsquo;ai pas rencontré ce genre de pratiques dans le secteur parapublic où je travaille. Quu0026rsquo;il su0026rsquo;agisse du public, du parapublic ou du privé, tout dépend de la culture scolaire et familiale des hommes. Parfois, ils sont vulgaires envers les femmes ou méprisants car ils sous-estiment la capacité de la femme à occuper tel ou tel poste. Du0026rsquo;autres parlent de préférences accordées à des femmes à cause de leur physique.u003c/pu003eu003cpu003eDans le secteur éducatif, la féminisation du métier se poursuit à une vitesse phénoménale. Cu0026rsquo;est probablement lié au salaire, entre autres facteurs. Comme il y a peu du0026rsquo;hommes, la question de discrimination envers le sexe féminin ne se posera même plus dans quelques années.u003c/pu003eu003cpu003eEn général, il nu0026rsquo;y a pas autant de femmes que du0026rsquo;hommes qui cherchent à gravir les échelons pour les raisons que je viens de mentionner. Mais à Maurice, les entreprises souffrent du0026rsquo;autres problèmes plus complexes que celui du genre et qui nuisent à leur performance. Je pense au manque de professionnalisme car notre pays souffre gravement de la fuite de cerveaux. Il y a des domaines où lu0026rsquo;on permet lu0026rsquo;accès à des postes sans tenir compte des compétences requises, à lu0026rsquo;instar du social et de la culture, en comparaison avec le secteur offshore, notamment.u003c/pu003eu003cpu003ePour en revenir au genre, dans le secteur public, certains hommes sont du0026rsquo;avis quu0026rsquo;il y a discrimination envers eux car lu0026rsquo;on accorde plus de facilités aux femmes : elles ne sont pas obligées à faire des heures supplémentaires, par exemple.u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eBUSINESSMAG. u003c/strongu003eu003cstrongu003eUne carrière au féminin implique-t-elle nécessairement une part de renoncement ?u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eMême un homme qui fait carrière doit renoncer à des choses. Cependant, il ne le dit pasu0026hellip; Cela fait partie de la norme sociale. Quant à la femme, si elle a envie du0026rsquo;avancer professionnellement et en même temps, passer du temps avec ses enfants, comment su0026rsquo;y prend-elle ? Elle aura forcément à définir ce que lu0026rsquo;on appelle le u0026laquo; u003cemu003equality timeu003c/emu003eu0026raquo;u0026hellip; Dans le monde impitoyable du0026rsquo;aujourdu0026rsquo;hui, il faut faire du 24 / 7 !u003c/pu003eu003cpu003eu0026nbsp;u003cstrongu003eBUSINESSMAG. u003c/strongu003eu003cstrongu003eLe phénomène du u0026laquo; plafond de verre u0026raquo; tient-il, selon vous, à des préjugés sexistes et reste-t-il un frein pour les femmes cadres ?u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eDu0026rsquo;après ce que je lis et entends, il semblerait que le plafond de verre existe bel et bien dans plusieurs secteurs. Toutefois, je nu0026rsquo;ai jamais rencontré ce genre de problème dans mon environnement professionnel, celui de lu0026rsquo;éducation.u003c/pu003eu003cpu003ePar contre, des problèmes surgissent pour des raisons de conflits de personnalités ou du0026rsquo;incapacité à utiliser la raison. Les difficultés liées à lu0026rsquo;incompréhension et à lu0026rsquo;inacceptation de la culture de lu0026rsquo;autre deviennent de plus en plus courantes et visibles aujourdu0026rsquo;hui. Après tout, les jeunes sont des produits du u0026laquo; u003cemu003erat raceu003c/emu003eu0026raquo;. Lu0026rsquo;éducation interculturelle nu0026rsquo;a aucune place dans les cursus scolaires. Il est donc logique quu0026rsquo;il y ait de plus en plus de préjugés en situation de compétition malsaine.u003c/pu003e

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