Business Magazine

Alimentation saine – Une offre pléthorique

Après les excès des fêtes, nombreux sont ceux à s’être promis d’adopter une alimentation plus saine en ce début d’année. Une tendance healthy qui, loin de se cantonner aux résolutions du 31 décembre, relève d’une véritable tendance constatée par les professionnels de l’agroalimentaire et de la grande distribution ces dernières années. La tendance healthy, comme son nom l’indique, consiste à choisir des aliments de qualité de fabrication locale et plus respectueuse de l’environnement.

En première ligne, les grandes surfaces ont vu évoluer la consommation des Mauriciens. «Il y a une prise de conscience concernant l’impact direct de la consommation sur la santé. De ce fait, ils sont nombreux aujourd’hui à consommer plus sainement», souligne Kavi Doolub, directeur commercial de King Savers. L’enseigne a, en effet, enregistré une croissance de 5 % dans la vente de produits dits sains même si la direction estime que les produits bio et vegan ne s’adressent pour l’heure qu’à un marché de niche. En 2019, l’enseigne a noté un intérêt accru de ses clients pour un nouveau produit, à savoir les grains secs bio. Un segment que la direction de King Savers entend développer cette année afin de répondre à la demande croissante.

Un objectif que partage le groupe Panagora. «Les produits alternatifs ont la cote, mais restent souvent des produits de niche, tant par le prix que par le type de produits proposés. Toutefois, de notre point de vue, manger sainement ne se limite pas à manger du quinoa à tous les repas. Panagora propose des produits à la fois sains, naturels depuis longtemps déjà : yaourt, poulet frais, légumes en agriculture raisonnée, farine de blé complète… Nous avons également été les premiers à proposer du lait liquide bio sous notre marque Candia», explique Arnaud Huck, Commercial Manager de Panagora.

},

CROISSANCE DE 30 %

Panagora a ainsi étendu cette gamme bio en 2018 avec le lancement de Down to Earth, une gamme de produits du quotidien tels des épices, du riz, des grains secs et même du miel bio à des prix compétitifs. Autant de produits qui ont remporté du succès auprès des consommateurs. Preuve de l’engouement pour ces aliments sains, le groupe Panagora souligne avoir noté un taux de croissance de l’ordre de 30 % en moyenne. «Sur trimestre comparable, nous avons observé des croissances de plus de 100 % sur le rayon épices bio, par exemple», fait ressortir Arnaud Huck.

Outre le bio, les produits vegan sont prisés par les consommateurs. Se basant sur des critères éthiques et environnementaux, le véganisme est venu bousculer les habitudes puisque ses adeptes excluent de leur consommation tous les produits d’origine animale. À travers le monde, l’on compte environ 375 millions de végétaliens, ce qui représente pas moins de 5 % de la population mondiale. Ce marché, qui pèse plusieurs milliards de dollars, a enregistré une croissance de 24 % en 2019.

À Maurice, le mouvement vegan, même s’il fait chaque jour de nouveaux adeptes, demeure encore confidentiel. Si les grandes surfaces ont su faire de la place sur leurs rayons pour cette nouvelle clientèle, d’autres entrepreneurs ont souhaité exploiter ce filon en ouvrant des boutiques entièrement dédiées à la commercialisation de produits vegan. Il existe aujourd’hui sur le marché local plusieurs milliers de références en ce qui concerne les produits alimentaires vegan. Un chiffre qui est encore appelé à grossir à moyen terme.

Si modifier vos habitudes alimentaires n’est pas dans vos plans, vous pouvez tout simplement adhérer au mouvement Dry January, un concept qui, après avoir pris naissance aux États-Unis, s’est étendu depuis de nombreuses années à tous les pays. Destiné, à l’origine, à combattre le «binge drinking», le Dry January, que l’on pourrait traduire par janvier sobre, consiste, comme son nom l’indique, à ne pas consommer d’alcool durant le premier mois de l’année. Il s’agit, pour ses adeptes, de rompre avec les excès commis durant les fêtes et de démarrer la nouvelle année de la meilleure des façons en s’émancipant de sa dépendance de l’alcool. L’attrait des Mauriciens pour des boissons plus saines et naturelles a, par ailleurs, été noté par les producteurs et les grandes surfaces à travers ’île. Cette tendance explique d’ailleurs la rude concurrence à laquelle se livrent les différents opérateurs pour mettre au point et lancer des boissons aux saveurs nouvelles. Sur ce marché, les produits comme Coco Up et les jus issus des Vergers de Labourdonnais tiennent sur le marché local le haut du pavé. Pour satisfaire la demande, Les Vergers de Labourdonnais produit chaque mois environ 200 000 litres de jus frais. Un succès qui se confirme d’année en année, alors que les consommateurs optent de plus en plus pour des boissons naturelles contenant moins de sucre et exemptes de colorants et autres conservateurs. Une tendance qui s’est profondément installée dans les habitudes puisque les producteurs affirment enregistrer une hausse des ventes variant entre 15 % et 40 % pendant la période estivale.

«Qu’on se le dise : les Mauriciens sont des consommateurs avisés et exigeants. S’ils demeurent sensibles à la question du prix, ils sont prêts à payer plus cher pour des aliments qui ne représentent aucun risque pour leur santé», expliquent, unanimes, les professionnels de la grande distribution.

Chez Panagora, le rayon des jus végétaux et des alternatives au lait naturel s’est beaucoup agrandi, avec de nombreuses marques proposant des boissons à base de coco, d’amande ou de soja. «Le rayon des thés et des infusions reste dynamique, notamment pour tout ce qui est détox. Le Kombucha, une sorte de thé à base de champignon, a fait une timide sortie sur le marché mais ne s’est jamais imposé chez nous», fait-on ressortir du côté de Panagora.

Vous l’aurez compris : adopter une alimentation et un mode de vie sains n’a jamais été aussi facile. Vous n’avez donc plus aucune excuse pour ne pas prendre de bonnes résolutions en ce début d’année et vous reprendre en main. 

Les nouvelles tendances

De plus en plus conscients de la nécessité de prendre en main leur alimentation, les Mauriciens font très attention à ce qu’ils consomment, mais pas seulement. En effet, ouverts sur le monde, ils adoptent, lentement mais sûrement, les nouvelles tendances venues d’Europe et des États-Unis en matière d’alimentation. L’occasion de passer en revue certaines d’entre elles :

• Le snacking

Ses adeptes préparent eux-mêmes leurs repas, qu’ils avalent sur le pouce, notamment dans les transports en commun, à leur poste de travail ou encore dans la rue. Ceux qui s’adonnent au snacking aiment savoir d’où provient ce qu’ils mangent. Ils ne font pas confiance à la restauration rapide. De plus, le déjeuner est vu, par eux, comme un moment où reprendre des forces rapidement avant de se remettre au travail.

• L’ingrédience

Cette tendance, qui s’apparente au slow food, est originaire d’Italie. Les adeptes de l’ingrédience se veulent incollables sur tout ce qui entre dans leur alimentation. Ils étudient donc scrupuleusement les ingrédients qui entrent dans la composition d’un produit, quel qu’il soit et s’assurent également qu’il provient d’une filière éthique.

• L’alimentation fonctionnelle

Comme son nom l’indique, ce type d’alimentation vise à jouir d’une meilleure santé. L’alimentation est modifiée grâce, notamment, aux propriétés thérapeutiques de certaines plantes, par exemple. Mais attention : modifier considérablement son alimentation doit se faire avec l’aval d’un médecin au préalable. Celui-ci pourra ainsi identifier certaines carences dont vous souffrez et vous donner des conseils.

Exit mobile version