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Assurance médicale : un énorme potentiel inexploité

u003cpu003eu003cstrongu003eLe secteur de la santé privée su0026rsquo;est développé à une vitesse accélérée ces dernières années. En 2014, les Mauriciens ont dépensé Rs 10,71 milliards dans le privé. Or, plus de 90 % de ces dépenses ne sont pas couvertes par une assurance médicale.u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eLe marchéu0026nbsp;de lu0026rsquo;assurance médicale a enregistré une croissance soutenue ces dernières années. En 2014, il a généré des primes du0026rsquo;un montant de Rs 1,51 milliard contre Rs 565,5 millions en 2008-09, soit une croissance de 267 %. Rien quu0026rsquo;en 2014, le marché a progressé de 11 %. Une performance de prime abord flatteuse, sauf que si lu0026rsquo;on se compare aux pays à revenu élevé, celle-ci paraît dérisoire.u003c/pu003eu003cpu003eSelon le Survey 2015 u0026ndash; Household out-of-pocket expenditure on health, 91,4 % des Mauriciens paient de leur poche les dépenses de santé dans le privé. Celles-ci couvrent principalement lu0026rsquo;achat de médicaments, les honoraires du personnel médical, les frais des cliniques privées, entre autres. A contrario, dans les pays à revenu élevé, les paiements directs au privé ne représentent que 35,8 % des dépenses de santé. Alors que dans les pays à revenu intermédiaire élevé, ce pourcentage est de 72,5 %.u003c/pu003eu003cpu003eCes chiffres nous enseignent deux choses. Du0026rsquo;abord, la culture de souscrire à une assurance médicale nu0026rsquo;est u0026ndash; contrairement à ce quu0026rsquo;on pourrait croire u0026ndash; pas encore bien implantée à Maurice. Ensuite, le marché de lu0026rsquo;assurance médicale demeure largement sous-exploité. Valeur du jour, les dépenses de santé privées su0026rsquo;élèvent à Rs 10,7 milliards, soit environ 2,8 % du produit intérieur brut (PIB), alors que les réclamations payées par les assureurs sont du0026rsquo;environ Rs 1 milliard.u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eCroissance de lu0026rsquo;offre dans le privéu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eQuu0026rsquo;est-ce qui explique cet état de fait ? De lu0026rsquo;avis de Kirk Varaden, Chief Commercial Officer de Metropolitan, la situation est paradoxale à Maurice. Du0026rsquo;un côté, les services de santé dans les hôpitaux sont gratuits et, de lu0026rsquo;autre, les Mauriciens dépensent énormément de leur poche pour des soins de santé. Ceci su0026rsquo;explique par un phénomène du0026rsquo;embourgeoisement de la population et, par extension, une croissance de lu0026rsquo;offre dans le domaine de la santé privée. Or, moins de 20 %u003cbr /u003e des Mauriciens sont couverts par une assurance maladie. u0026laquo;u003cemu003eLa santé publique étant gratuite à Maurice, les autorités ne peuvent décemment venir dire aux employeurs de souscrire à un plan du0026rsquo;assurance médicale en faveur de leurs employés. Lu0026rsquo;assurance médicale nu0026rsquo;est donc pas obligatoire. Dans beaucoup de pays, elle fait partie du0026rsquo;un forfait compris dans les conditions de service de lu0026rsquo;employé. De plus, quand les gens progressent dans lu0026rsquo;échelle sociale, ils ne veulent plus se rendre à lu0026rsquo;hôpital. Or, vu quu0026rsquo;ils sont nombreux à ne pas avoir un plan de santé, ils sont forcés du0026rsquo;encourir eux-mêmes les frais dans le privé. Autre raison : lu0026rsquo;offre dans le privé a considérablement augmenté, ces dernières années. Cela peut se voir par le nombre de pharmacies et du0026rsquo;opticiens. Autant de facteurs qui font quu0026rsquo;il y a un mouvement du secteuru0026nbsp; de santé publique vers le privé. Cu0026rsquo;est maintenant aux assureurs de réagir et de proposer des offres qui répondent aux besoins de la populationu003c/emu003eu0026raquo;, observe Kirk Varaden.u003c/pu003eu003cpu003ePatrice Houdet, Senior Manager – Technical Underwriting de Mauritius Union, estime, pour sa part, que Maurice est loin derrière les pays développés en termes de pénétration de lu0026rsquo;assurance médicale, surtout parce quu0026rsquo;il nu0026rsquo;y a pas lu0026rsquo;obligation de souscrire à un plan de santé ici. u0026laquo;u003cemu003eEn France, par exemple, lu0026rsquo;assurance maladie est lu0026rsquo;une des branches de la sécurité socialeu003c/emu003eu0026raquo;, étaye-t-il.u003c/pu003eu003cpu003eGaël Aliphon, Individual Business Manager à la Swan, abonde dans le même sens. Selon lui, les Mauriciens, qui aspirent à des soins de qualité, ont été un peu pris de court par les développements dans le secteur de la santé privée. u0026laquo;u003cemu003eLa société mauricienne a changé. Le Mauricien veut de moins en moins se faire traiter à lu0026rsquo;hôpital et fréquente davantage les cliniques. Malheureusement, il nu0026rsquo;a pas souvent les moyens de souscrire à une assurance maladie. Nu0026rsquo;empêche, à la Swan, nous recevons souvent des demandes de cotation sur une base régulière.Cu0026rsquo;est dire quu0026rsquo;il y a un intérêt pour lu0026rsquo;assurance médicaleu003c/emu003eu0026raquo;, souligne Gaël Aliphon. Et du0026rsquo;ajouter que le marché reste dynamique et recèle un fort potentiel, compte tenu du pourcentage élevé de Mauriciens qui dépensent de leur poche pour payer les soins dans le privé.u003c/pu003eu003cpu003eAu niveau de la State Insurance Company of Mauritius (Sicom), on estime que la demande pour lu0026rsquo;assurance médicale devrait croître dans les mois à venir. Elle émanera surtout du secteur corporatif qui continuera à tirer avantage de la défiscalisation pour toute contribution à lu0026rsquo;assurance médicale, fait ressortir Parmanand Balgobin, Manager General Insurance de la Sicom. Ces deux dernières années, lu0026rsquo;assureur a enregistré une forte croissance de 20 % sur ses activités du0026rsquo;assurance médicale.u003c/pu003eu003cpu003eLa décision des autorités du0026rsquo;introduire un régime fiscal maladie en 2017 suivant les recommandations du dernier rapport du Pay Research Bureau est un autre facteur qui dynamisera le marché. u0026laquo;u003cemu003eLa forte concurrence su0026rsquo;intensifiera u003c/emu003eu003cemu003edavantage dans ce secteur et, par conséquent, les marges de profitabilité seront une source de préoccupation pour les assureursu003c/emu003eu0026raquo;, ajoute Parmanand Balgobin.u003c/pu003eu003cpu003eÀ la Mauritius Employers Federation Provident Fund (MEFPA), lu0026rsquo;on souligne également que le marché devient plus compétitif. La MEFPA a pour vocation du0026rsquo;encourager les entreprises à souscrire à un plan médical pour leurs employés. Depuis novembre dernier, elle ne travaille plus avec les courtiers du0026rsquo;assurance car son statut ne lu0026rsquo;autorise pas à payer des commissions. Cela lui a permis de réduire les primes sur sa couverture catastrophe, indique Nilesh Gammoo, Sales and Marketing Officer à la MEF. Prochainement, elle mettra en place un helpdesk pour conseiller les entreprises et traiter les doléances et les réclamations.u003c/pu003eu003cpu003eDans le secteur hautement concurrentiel de lu0026rsquo;assurance médicale, lu0026rsquo;assureur joue sa propre partition pour proposer à ses clients le meilleur rapport qualité-prix en termes de couverture.u003c/pu003e

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