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Bancassurance : le marché se développe dans un environnement dynamique

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Bancassurance : le marché se développe dans un environnement dynamique | business-magazine.mu

Le marché de la bancassurance est en plein essor. Dopé par la croissance du crédit immobilier, il est appelé à croître dans les années à venir.

L’environnement est propice pour une croissance rapide de la bancassurance. Maurice peut se targuer d’avoir pu développer un secteur financier solide, mature et pleinement intégré. Nos banques, maisons d’assurances et fonds d’investissement jouissent d’une bonne réputation et sont reconnus pour leur sérieux dans la région et à l’échelle de l’Afrique subsaharienne. Dans ce contexte, l’émergence du métier de bancassurance coulait de source. Or, cette activité s’est développée assez tardivement. Les principales banques du pays comme la State Bank of Mauritius ont structuré leur département de bancassu-rance il y a à peine cinq ans.

Il faut savoir que la bancassurance se pratique depuis 1965 au Royaume-Uni. La France et l’Espagne seront les autres pays à se lancer dans ce créneau. Grosso modo, la bancassurance implique la vente de produits d’assurance via les banques. C’est le principe de vente croisée. Par exemple, on peut vendre une assurance parallèlement à un crédit immobilier. De la même manière, il est possible d’offrir une solution d’épargne sous forme d’assurance-vie.

À Maurice, une banque n’est pas autorisée à commercialiser des produits d’assurance. Mais elle peut servir de comptoir pour vendre des polices d’assurance-vie et d’assurance générale pour le compte de sociétés d’assurances. Au préalable, elle doit obtenir une licence de la Financial Services Commission (FSC) avant de s’engager dans le créneau de la bancassurance.

«Les banques ne sont pas des assureurs. Pour vendre des produits d’assurance, elles doivent conclure des contrats d’agence avec des compagnies d’assurances», précise Kirk Varaden, Chief Commercial Officer de Metropolitan, une société qui travaille avec quatre banques domestiques pour commerciali-ser des produits d’assurance.

Les offres sur le marché

Avec l’éclatement de la crise, le secteur bancaire s’est diversifié en délaissant quelque peu les services de détail pour se tourner davantage vers les produits d’investissement. Une nouvelle conjoncture qui a été favorable à l’activité bancassurance. Aujourd’hui, au guichet des banques, sont commercialisés des polices d’assurance-vie, d’assurance voyage, d’assurance médicale, d’assurance habitation, d’assurance voiture, des prêts étudiants, entre autres.

Cette collaboration entre les banques et les compagnies d’assurances est, bien entendu, mutuellement bénéfique pour les deux parties. À la banque, elle offre la possibilité d’élargir sa palette de produits tout en bénéficiant du savoir-faire et de l’expertise des compagnies d’assurances à moindre coût. De son côté, l’assureur est en mesure d’accéder à la base de clientèle de la banque. Grâce à cette synergie, les produits d’assurance sont commercialisés sous un même toit et à un prix compétitif. Et c’est le client qui en sort gagnant. «En collaborant avec les banques, nous pouvons vendre nos produits d’assurance au tarif de gros plutôt qu’au tarif de détail. Grâce aux banques, nous réalisons du volume et n’avons pas à nous acquitter des frais d’intermédiaires. Nous pouvons ainsi pratiquer des primes à un taux compétitif», souligne Kirk Varaden.

La bancassurance cible à la fois les particuliers et le secteur corporatif. Dans le but de proposer une offre diversifiée à sa clientèle, la SBM s’est associée à plusieurs assureurs : State Insu-rance Company of Mauritius (Sicom), Swan, Jubilee Insurance, Mauritius Union Assurance et New India Assurance. «La SBM a élargi son éventail de produits d’assurance pour répondre aux besoins des particuliers et des entreprises. Notre partenariat avec cinq grandes compagnies d’assurance générale nous a permis d’offrir une panoplie de produits d’assurance générale. Les produits proposés aux entreprises sont les assurances incendie, les risques assimilés et la responsabilité civile», indique Carlo Poliah, responsable du département bancassurance de la SBM.

La croissance du marché de la bancassurance dépendra dans une grande mesure de celle du crédit immobilier. En effet, pour tout prêt immobilier, il est nécessaire pour un client de souscrire à un plan d’assurance-vie. C’est une forme de garantie financière pour l’emprunteur. Il s’agit d’une condition exigée par les banques avant de valider une demande de prêt. Valeur du jour, une part importante de l’activité bancassurance est générée par ce qu’on appelle dans le jargon, l’assurance temporaire (Term assurance). «Ce type de produit est sur une bonne dynamique compte tenu du nombre croissant d’individus contractant des prêts. Nous nous attendons à ce que segment contribue davantage à notre business», souligne Bobby Cheeneebash, Manager – Life Assurance de la Sicom.

Pour les assureurs, la collaboration avec les banques implique qu’ils doivent constamment se mettre sur la même longue d’onde que celles-ci et adapter leurs offres en conséquence. «Chaque banque a des exigences différentes en matière de bancassurance et nous devons ainsi adapter nos produits en fonction de ces besoins spécifiques. Par exemple, certaines banques accordent un moratoire de paiement à l’emprunteur alors que d’autres ont des règles différentes pour le paiement des primes. Par conséquent, Swan offre un ensemble de produits flexibles qui s’adaptent en fonction des banques et de leur clientèle», fait ressortir Sattar Jackaria, Senior Manager, Actuarial à la Swan.

Au vu du processus continu d’intégration des services financiers, la bancassurance est un marché qui est appelé à se développer rapidement dans les années à venir. «Les banques jouent un rôle essentiel non seulement en rendant accessibles des produits financiers comme les prêts, les dépôts ou l’investissement, mais aussi en offrant des polices d’assurance-vie et d’assurance générale. Le client fait confiance à sa banque en plaçant ses dépôts. Il est naturel qu’il en fasse de même s’agissant de son indépendance financière», soutient Jacques de Navacelle, Executive Board Director de Jubilee Insurance. Et d’ajouter : «Nous nous attendons à ce que le segment de la bancassurance croisse beaucoup plus rapidement dans les prochaines années.»

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