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Bem Recycling – Un acteur majeur de l’économie circulaire

Cela fait 19 ans depuis que BEM Recycling œuvre pour que Maurice se tourne vers une économie durable et plus respectueuse de l’environnement. À la tête de cette entreprise, l’on retrouve Thierry Malabar et son père, Berty Malabar. Tous deux veulent s’installer dans la durée dans le monde du consumérisme, notamment, à travers le recyclage de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), mais aussi la vente de matières premières recyclées. Souhaitant donner une nouvelle impulsion à son activité, BEM Recycling s’est installée en 2017 dans un nouvel entrepôt à La Chaumière. À titre d’information, son installation, incluant les machines et l’usine, a coûté la somme de Rs 50 millions. Toutefois avant d’en arriver là, BEM Recycling a dû se développer progressivement et afficher des opérations saines et profitables. Résultat : cette société a développé trois corps de métier, soit la dépollution de l’environnement, la ségrégation des différentes pièces et parties qui composent les déchets électriques et électroniques, et la revente de matières premières recyclées. D’ailleurs, pour Thierry Malabar, cette démarche est l’essence même de ce qu’est l’économie circulaire.

Cependant, nombre d’obstacles doivent être surmontés pour que le recyclage de déchets électriques et électroniques puisse se démocratiser à Maurice. «Nous sommes une petite île et la quantité de produits défectueux que nous recevons actuellement ne permet pas le développement de cette filière. De surcroît, le manque d’infrastructures autour du recyclage est criant. Absence de lois, peu d’aides pour les recycleurs, ainsi qu’un manque cruel d’éducation sur ce domaine font que le recyclage de déchets est un marché niche et peu exploité», déplore Thierry Malabar. Dans un souci de nous éclairer sur les activités de sa compagnie, le codirecteur détaille le fonctionnement de BEM Recycling.

Après que des produits électriques ou électroniques tels que des réfrigérateurs ou des téléviseurs arrivent à l’usine, les 15 employés les démontent. Par la suite, les pièces récupérées sont classées en sept catégories, soit le plastique, les produits dangereux (huiles, batteries…), le câblage, le caoutchouc, le verre et les métaux ferreux et non ferreux. Ces pièces sont par la suite traitées pendant deux jours afin d’en extraire la matière première. Les autres matériaux comme le verre sont revendus aux entreprises de construction qui s’en servent pour faire des plaques en béton. Une autre activité est le recyclage de matériaux non ferreux qui, une fois traités, sont réduits à l’état de granulés qui font partie de la composition de terrains de football synthétiques. Cependant, tous les déchets électriques et électroniques ne peuvent pas être traités à Maurice. Par exemple, les batteries sont expédiées à Bâle, en Suisse, dans une entreprise disposant de la technologie de recyclage adéquate.

En vue d’assurer la rentabilité de BEM Recycling, Thierry Malabar se voit contraint de facturer ceux qui se débarrassent de leurs vieux appareils. «Avec l’absence de loi et d’aides financières pour les entreprises de recyclage, nous nous retrouvons dans l’obligation de faire payer pour les articles déposés à notre entrepôt. Ce qui revient à dire qu’en sus de la revente de matières premières, nous percevons aussi de l’argent de la part des entreprises ou individus qui souhaitent que l’on recycle leurs objets.»

Dans un souci de pouvoir décanter la situation, Thierry Malabar ne manque pas d’idées. Il envisage de mettre en place la Responsabilité Élargie Producteur pour faciliter la traçabilité et la gestion des produits vendus par une entreprise. Cette mesure pourrait aussi être accompagnée d’une charge sur les produits commercialisés. Cette somme serait versée aux recycleurs qui ne seront plus forcés de faire payer leur service pour retravailler la matière première.

Par ailleurs, ne souhaitant pas que sa cause devienne un argument politique, BEM Recycling est déterminée à travailler avec des organismes et entreprises privés et indépendants comme l’AMM et Business Mauritius. «Nous sommes prêts à devenir un acteur majeur dans le monde du recyclage, afin d’avoir une île Maurice plus propre», soutient Thierry Malabar.

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