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Ciment : le calme plat

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Ciment : le calme plat | business-magazine.mu

L’industrie du ciment est stable : pas de croissance prévue pour les derniers mois de l’année. En raison des nombreux projets en chantier, la consommation de ciment à Maurice est déjà assez élevée. Les opérateurs vont jusqu’à appréhender une contraction du marché.

La libéralisation a permis de dynamiser le marché du ciment.

Les opérateurs évoluant sur le marché des dérivés du ciment sont unanimes : il y a une stagnation sur le marché car de nombreux projets, notamment celui de la construction de l’aéroport SSR, sont sur le point d’être terminés. Il n’y a pas d’autres grands chantiers à l’horizon. Ils attendent le lancement des projets d’infrastructures annoncés tels que le barrage de Rivière-des-Anguilles et le Dream Bridge.

Le marché a consommé environ 720 000 tonnes d’Ordinary portland cement au cours de l’année 2011, c’est-à-dire qu’un habitant en utilise un peu plus de 550 kg par an. Toutefois, cette année, la consommation sera légèrement inférieure à celle de 2011 car la plupart des gros projets prendront bientôt fin. Elle tournera autour de 680 000 à 690 000 tonnes. Ce qui implique une baisse allant de 4 % à 5 %.

La libéralisation du marché du ciment a permis de sortir d’un cadre très restrictif, où les opérateurs étaient contraints de vendre un mono-produit sans aucune valeur ajoutée. Par contre, aujourd’hui, la libéral i s a t i o n est venue redynamiser l’industrie, d’une part, en laissant l’opportunité à de nouveaux opérateurs d’offrir leurs produits et services et, d’autre part, en permettant aux consommateurs de bénéficier d’un éventail de produits mieux adaptés à leurs besoins et à un prix compétitif.\

La libéralisation a été salutaire, que ce soit pour les producteurs ou les consommateurs. Ces derniers bénéficient d’une gamme élargie de produits à des prix compétitifs. Ce qui contribue à baisser leurs coûts de construction et à obtenir des produits correspondant mieux à certains types d’applications. Pour les opérateurs, la libéralisation a incité des investissements dans l’intérêt des consommateurs, comme la palettisation des pochettes de ciment, et parfois même p r o p o s e r différentes gammes de produits à moindre prix, etc.

La libéralisation du marché a ainsi permis à Lafarge (Mauritius) Cement d’investir dans un palettiseur automatique et un magasin de papier au coût de Rs 40 millions. « Nous avons également investi dans une station de mélange à Mer Rouge pour sortir une nouvelle gamme de ciment à usage non structurelle. C’est un investissement de Rs 60 millions. Toutefois, nous sommes toujours en attente de l’autorisation des autorités gouvernementales. » « Un projet déjà réalisé », souligne Darshan Baijnath, Sales & Marketing Manager de Lafarge (Mauritius) Cement Ltd & Premixed Concrete.

Une libéralisation favorable

La libéralisation a également été favorable à Holcim. Elle a permis à cette compagnie d’investir dans une station de mélange au coût de Rs 160 millions afin de produire le nouveau ciment CEM II B 32,5 qui sera commercialisé vers fin septembre. « Sans la libéralisation, cet investissement aurait été impossible car il nous fallait garantir la source d’approvisionnement de notre ciment afin d’assurer la qualité du CEM II B 32,5 qui sera fabriqué. Nous avons aussi beaucoup investi dans l’amélioration de nos services afin d’être plus compétitifs. À titre d’exemple, depuis la libéralisation du marché du ciment, notre personnel est passé de 50 à 65 employés, soit une augmentation de 30 % », fait ressortir Alexandre Jecker, directeur général d’Holcim (Mauritius).

Il faut savoir qu’à la base, le prix du ciment est déterminé par trois facteurs : la source d’approvisionnement, le prix CIF (Cost Insurance Freight) et la conjonction économique régionale et même mondiale à un certain moment.

« Notre ciment provient d’une seule et unique unité de production qui se trouve à Taïwan. C’est un énorme avantage pour les entreprises spécialisées dans le béton que de s’approvisionner à une seule unité de production car cela leur permet d’offrir un produit régulier, optimisant ainsi la production du mélange de béton. Ce faisant, certaines entreprises sont en mesure de réduire leurs coûts de plus de 8 % », indique Alexandre Jecker.

Dans un contexte économique difficile comme le nôtre, des unités de production en Europe, aux Etats-Unis sont vouées à la fermeture et les producteurs sont peu enclins à investir davantage dans de nouvelles usines, même si le marché asiatique connaît une certaine résilience face à la crise. De ce fait, trouver du ciment à un prix bas se révèle de plus en plus difficile.

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