Business Magazine

Industrie manufacturière : Maintenir le cap de la reprise

Lourdement impacté par la crise, le secteur manufacturier est à nouveau sur les rails.  Selon les derniers chiffres communiqués par le ministère du développement industriel et des PME, de janvier à septembre, les recettes découlant de l’exportation des produits manufacturés totalisaient Rs 37,01 milliards contre Rs 31,2 milliards à la même période en 2021, soit une hausse de 18,6 %. Pour le sous-secteur du textile, une hausse du chiffre d’affaires de 11 % a été enregistrée durant cette période. La belle reprise se poursuivra l’année prochaine, avec le ministre de tutelle, Sunil Bholah, confirmant que les carnets de commandes sont remplis jusqu’en avril 2023. Parmi les produits qu’on exporte le plus, l’on retrouve les tee-shirts, la lingerie, les chemises, les vêtements de sport, les pantalons et les jeans, les vêtements pour enfants, les pulls, les uniformes et les vêtements de plage. Ciel Textile, Firemount Textiles et RT Knits font partie de ces entreprises qui se sont particulièrement démarquées dans ce secteur en 2022, malgré les perturbations géopolitiques.

Ciel textile : Le chiffre d’affaires grimpe à Rs 15,5 milliards

FLEURON du textile mauricien, CIEL Textile, l’un des principaux pôles de CIEL Group, a pleinement profité de la reprise dans le secteur manufacturier. Pour son exercice fi- nancier se terminant le 30 juin, son chiffre d’affaires a augmenté de Rs 5 milliards pour atteindre Rs 15,5 milliards. Cela s’explique principalement par l’excellente performance de l’activité du segment Woven (chemise) en Inde, pays où de bonnes performances sont observées et constatées dans les carnets de commandes.

Son EBITDA (Earnings before interest, taxes, depreciation and amortization) a augmenté de 45 % pour atteindre Rs 1,7 milliard, et ce, souligne la direction de CIEL Group, en dépit des perturbations aux chaînes d’approvisionnement et de la hausse du coût des intrants. Quant aux bénéfices après impôts de CIEL Textile, ils étaient en hausse de 19 %, pour passer à Rs 744 millions. À noter que les coûts de Rs 287 millions associés à la fermeture de Consolidated Fabrics à Maurice dans le cadre du partenariat signé avec SOCOTA ont été comptabilisés dans les comptes consolidés comme perte provenant d’activités abandonnées.

CIEL Textile est présente dans plusieurs pays : Maurice, Madagascar, Inde et Bangladesh. Elle compte déjà 19 unités de production et emploie plus de 23 000 personnes et exporte 43,5 millions de pièces par an.

RT Knits : Le virage vert

Opérationnelle depuis 1970, RT Knits se spécialise dans la fabrication de vêtements. Elle emploie à ce jour quelque 1 700 personnes. Ses opérations sont verticalement intégrées. Les vêtements sont tissés, teints et assemblés en interne. Forte de son savoir-faire, de sa fiabilité et de sa qualité, RT Knits compte de nombreux clients de renommée mondiale en Europe, aux États-Unis et en Afrique du Sud.

L’innovation et le développement durable sont au cœur de la stratégie de RT Knits. Prônant un modèle de développement durable, elle s’est lancée dans l’installation de 1 840 panneaux voltaïques sur le toit de son usine à Pointe-aux-Sables, générant 1 mégawatt d’énergie, soit 15% de sa consommation d’électricité. De plus, dans un souci de transparence, elle a publié son premier rapport environnemental 2021 pour rendre compte de ses progrès en matière de déve- loppement durable. Elle s’est fixé l’objectif audacieux de devenir neutre en carbone d’ici à 2040.

RT Knits continue à investir dans l’augmentation de la productivité tout en adoptant une approche prudente de la gestion des risques.

Firemount Textiles : Une stratégie bien rodée pour contrer les effets de la crise

L’année qui s’achève n’a pas été de tout repos pour Firemount Textiles en raison des perturbations d’ordre géopolitique. D’abord, le confinement en Chine a donné lieu à une baisse des ventes résultant notamment de l’annulation des commandes.

«Nos matières premières proviennent en grande partie de Chine. Les blocages au niveau maritime ont compliqué nos opérations. Le retard partiel et total au niveau de la production était presque impossible à rattraper», explique Anil Kohli, directeur général de Firemount Textiles.

La guerre en Ukraine a également sérieusement impacté les opérations de la compagnie, avec ses coûts d’exportation doublant en raison de la fluctuation des devises étrangères, du prix de l’énergie et de la hausse du prix des matières premières. Pour faire face à ces contraintes, Firemount Textiles a adopté une série de stratégies. Anil Kohli en donne les détails : «Vu qu’une partie de nos expédi- tions sont destinées à l’Afrique du Sud, l’on a opté pour des exportations aéronautiques afin de rat- traper les retards. Et aussi, on a négocié les prix des matières premières à la baisse et les termes de paiement sont passés de 30 à 60 jours. On a commencé à stocker les matières premières pour une période plus longue, sortant de trois à quatre mois de stockage. De plus, on a approché nos clients pour une demande d’augmentation sur les prix de vente pour une période temporaire. Finalement, on a négocié de l’Énergie Éco afin de remplacer le carburant. Il faut également faire ressortir qu’on a réalisé une bonne année en termes de chiffre d’affaires grâce aux ventes en ligne», souligne Anil Kohli.

Par ailleurs, Firemount Textiles a pu se diversifier au niveau international avec ses nouvelles marques. Elle compte une nouvelle unité de production à Madagascar nommée Future Textile.


Anil Kohli (Directeur de Firemount Textiles) : «Accroître notre présence sur l’Afrique»

Vous êtes présent sur le marché depuis les années 80. Comment vos activités se sont-elles développées ?

Firemount Textiles est un fabricant de jeans en denim et une organisation verticalement intégrée qui a commencé ses activités en 1987. Depuis, nous continuons à développer nos activités.

Outre les produits en denim, notre gamme comprend des vêtements de loisirs tels que des pantalons, vestes, blazers, chinos et shorts cargo. En 2010, le groupe a repris une usine de fabrication de tissus en denim (FM Denim). Elle s’approvisionne en coton de qualité sur la côte ouest de l’Afrique, au Brésil et au Texas. Cette section de filature peut produire 14 000 tonnes métriques par an. Nous disposons également des dernières machines pour la préparation de la chaîne, la teinture, le tissage et la finition.

L’activité de notre entreprise, c’est la fabrication de vêtements haut de gamme en denim et en toile de coton qui sont destinés à l’exportation, que ce soit vers l’Europe, l’Afrique et les États-Unis.

Quelles sont vos perspectives pour 2023 ?

Nous envisageons d’augmenter davantage notre présence sur l’Afrique en tirant avantage des incitations proposées par le gouvernement en termes de fret et de rabais.

Nous exploiterons davantage le marché africain et augmenterons notre présence de plus de 50 % sur le marché européen. Nous comptons aussi participer à des foires commerciales afin de partager nos connaissances et notre savoir-faire.

Quel est votre style de leadership ?

Mon style de leadership est basé grandement sur l’écoute et la participation totale de notre équipe de management.

Il est important de placer le client au cœur de l’entreprise en restant attentif à ses demandes. Nous tenons également à rester à jour des nouveaux styles et des tendances. Quant à la qualité, elle est primordiale.

Par ailleurs, on investit beaucoup dans les nouvelles technologies et des équipements modernes pour pouvoir répondre aux attentes de nos clients. Le marché international reste compétitif, mais nous sommes confiants que nous pourrons faire une bonne année 2023 grâce à la qualité de nos produits tout en respectant les prix.

Exit mobile version