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Envicleen amener l’Économie circulaire vers un nouveau palier

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Envicleem Deeshvy Ragpot et Louis Cédric Prosper

Décrochant trois prix à la huitième édition du test drive de la turbine, Envicleen affiche ses ambitions. Souhaitant révolutionner le secteur de l’économie circulaire, elle a conçu une machine intelligente pour récupérer des bouteilles en plastique. Ce faisant, elle se pose en maillon important entre le consommateur, le tri sélectif et les recycleurs.

L’ÉCONOMIE circulaire est présentée comme un futur pilier de l’économie mauricienne. Mais pour y arriver, il faudra compter sur la communauté des affaires, notamment sur la jeune génération d’entrepreneurs locaux. Deeshvy Ragpot et Louis Cédric Prosper ont très vite compris cette opportunité et ont créé à cet effet Envicleen.

«Nous avons monté Envicleen dans l’optique de répondre à un besoin clairement défini. Comme on le sait, il y a de plus en plus d’entreprises de recyclage à Maurice, notamment pour des produits en plastique. Toutefois, on fait aussi face à des problèmes au niveau de l’acheminement de ces produits vers les recycleurs. La raison : le tri sélectif n’est pas mis en place à grande échelle, encore moins un réflexe chez le Mauricien. On constate de ce fait de la pollution avec une prolifération de bouteilles en plastique qui se retrouvent dans la nature. Notre objectif est de mettre en place une solution viable afin d’inciter les gens à trier leurs déchets et les recycler», explique la cofondatrice d’Envicleen, Deeshvy Ragpot.

Elle est rejointe dans ses propos par Louis Cédric Prosper, l’autre cofondateur d’Envicleen. Ce dernier donne des détails sur le concept. «Notre appareil est semblable à un distributeur. Cependant, au niveau de son opération, il s’apparente à une «reverse vending machine», soit un déconsigneur de bouteilles en plastique. En somme, la machine collecte spécifiquement des bouteilles en plastique PET», précise-til. Il ajoute que dans l’optique d’encourager son utilisation, «nous allons mettre en place un système de récompense basé sur le nombre de bouteilles mises dans la machine. Deux types de prix seront proposés à cet effet : des coupons de réductions dans les magasins partenaires et des bons de donations reversées à des entreprises de recyclage et ONG engagées dans l’économie circulaire».

Toutefois, pour l’heure, le ratio bouteille déposée et récompense n’a pas encore été finalisé. La raison : Envicleen est une entreprise qui vient tout juste de souffler sa première bougie. Il est bon de noter que deux modèles de machines seront conçus pour la location. Le premier sera disponible à partir de septembre 2022 alors que le second sera commercialisé à compter d’octobre 2022. Les deux appareils se différencieront par la taille de l’écran qui fera office d’espace publicitaire. «Les besoins des entreprises sont diverses et variées. Par exemple, il sera plus intéressant pour un centre commercial d’opter pour le second modèle, car il pourra afficher des publicités de ses magasins. A contrario, une école aura moins besoin de faire de la publicité. Le premier modèle lui sera donc plus utile», rappelle Deeshvy Ragpot

En outre, les prix de location des machines n’ont pas encore été fixés. Mais cela devrait être fixé vers la mi-septembre pour pouvoir débuter les réservations.

 Envicleen a obtenu Rs 225 000 en remportant trois prix à la huitième Édition du test drive de la turbine

 

EnvicleenÉconomie circulaire peut rimer avec rentabilité

 Envicleen souhaite démontrer qu’une entreprise peut être rentable tout en étant pleinement investie dans l’économie circulaire. En témoigne son modèle de revenu. «Dans un premier temps, nos machines seront disponibles à la location. Nous sommes encore en train de travailler sur les prix, car nous devons finaliser la machine avant de penser à l’aspect commercial. Cela dit, nous sommes sûrs que nous irons sur un système B-to-B. Par exemple, les grandes surfaces et les centres commerciaux pourront louer la machine pour l’installer à l’intention des visiteurs. Nous avons aussi travaillé sur un système de publicité. À cet effet, nous aurons un écran sur les machines où défileront des publicités. De plus, nous comptons commercialiser les articles collectés auprès des recycleurs. Nous bénéficierons de taux préférentiels si la compagnie retravaille le produit à des fins commerciales pour le marché local», fait part Deeshvy Ragpot.

Gagnant de la huitième édition du concours test drive

Mais d’où vient cette idée ? C’est au cours d’une rencontre en 2020 que tout a commencé. Réunis par leur passion commune pour l’environnement, Deeshvy Ragpot et Louis Cédric Prosper se lient d’amitié. Ils commencent alors à discuter des nombreuses problématiques environnementales que rencontre Maurice, notamment avec les déchets en plastique.

Une année plus tard, ils décident que c’est le moment opportun pour agir. Ils lancent alors Envicleen et travaillent sur un appareil intelligent qui va collecter des bouteilles en plastique. Après avoir défini le prototype, leur attention est attirée par l’annonce de la huitième édition du Test Drive La Turbine. «C’est arrivé au moment propice car nous voulions accélérer notre projet. Le concept du Test Drive avait tout pour nous convaincre. On avait la possibilité de faire grandir notre projet et d’avoir les avis du jury pour peaufiner Envicleen», explique Deeshvy Ragpot.

Mais cette expérience se révèle plus enrichissante que prévu. Car Envicleen n’a pas reçu qu’un prix, mais plutôt trois dans le cadre de ce concours. Les deux jeunes entrepreneurs se sont illustrés étant reconnus avec le «Most Promising Business Idea», le «Most Impactful Business Idea» tout en décrochant le prix Coup de cœur du jury. Envicleen a en conséquence bénéficié de la somme totale de Rs 225 000.

«Cela fait à peine trois mois depuis que nous avons démarré l’expérience et nous avons déjà pu revoir notre business model. La pression de la compétition a eu un effet bénéfique, parce que cela nous a poussé dans nos retranchements. Nous continuons de travailler dans ce sens afin de concrétiser notre machine d’ici septembre. Nous mettons actuellement en place le système de récompense afin que tout soit prêt. Nous peaufinons aussi certains aspects techniques liés à la technologie de l’appareil», détaille Louis Cédric Prosper

Deeshvy Ragpot, pour sa part, évoque les projets à venir. «Nous allons commencer avec les produits embouteillés en plastique, mais nous espérons aussi pouvoir élargir nos activités en incluant les produits liés au secteur de la construction ou encore ceux en verre. De plus, nous comptons mettre l’accent sur l’aspect engagement sociétal à travers une campagne de sensibilisation, en commençant par les écoles. Nous sommes déjà en discussion avec certaines écoles pour la location de notre machine».

 

EnvicleenUne capacité de production de six machines

 À partir de fin septembre, la compagnie aura une capacité de production de six machines par mois. Ainsi, d’ici décembre, Envicleen pourra composer avec 20 machines. Pour ce faire, la compagnie travaillera avec une équipe composée de programmeurs, d’ingénieurs et d’assembleurs pour finaliser les machines. «Afin de pouvoir rester dans nos moyens d’opération, nous embauchons une personne par poste et par contrat», communique Deeshvy Ragpot. Avant d’ajouter que dans un futur proche, «il y aura deux techniciens pour le service d’entretien qui seront engagés à temps plein et une personne au niveau administratif».

 

SEPT OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (SDG) RESPECTÉS

Envicleen vise :

  1. À intégrer la diversité et l’inclusion à travers ses recrutements,
  2. À promouvoir l’économie circulaire en priorisant l’accès à l’entreprise locale pour redynamiser le recyclage,
  3. Intégrer l’application d’IOT (Internet of things) afin de proposer une solution innovante,
  4. Réduire les déchets plastiques dans la société,
  5. Utiliser des matières recyclées pour le revêtement de sa machine, 6. Réduire la pollution plastique dans les landfills qui nuisent à notre climat,
  6. Engager les organisations et les citoyens dans la production et la consommation responsables
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