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Formation tertiaire : Quand le diplôme ne séduit plus

u003cpu003eu003cstrongu003eLe monde du travail a bien évolué avec de nouveaux métiers qui font régulièrement leur apparition. En conséquence, les compétences académiques classiques ne suffisent plus et les employeurs sont toujours en quête du0026rsquo;autres aptitudes. Une exigence à laquelle les universités et établissements du0026rsquo;études supérieures doivent impérativement répondre.u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eSelon les derniers chiffres u0026ndash; datant de 2015 u0026ndash; de la Tertiary Education Commission (TEC), 48 970 Mauriciens suivaient des études supérieures. Parmi, 11 099 font leurs études outre-mer. Toriden Chellapermal, CEO de la MCCI Business School, est du0026rsquo;avis que ce phénomène du0026rsquo;aller étudier à lu0026rsquo;étranger nu0026rsquo;est pas un u0026laquo;u003cemu003eproblème en soiu003c/emu003eu0026raquo;. Il soutient quu0026rsquo;au contraire, cu0026rsquo;est une opportunité. u0026laquo;u003cemu003eComme on disait dans le passé : le voyage forme la jeunesse. Cu0026rsquo;est donc une opportunité de découvrir des choses, du0026rsquo;être exposé à une culture différenteu003c/emu003eu0026raquo;, dit-il. Il laisse cependant entendre que ceux qui choisissent du0026rsquo;aller étudier à lu0026rsquo;étranger ne sont quu0026rsquo;une poignée. Car, fait-il ressortir, il faut avoir les moyens, les ressources pour partir. Et la grande majorité des étudiants mauriciens nu0026rsquo;ont pas cette possibilité. Il est rejoint dans ses propos par Jeremy Charoux,u003c/pu003eu003cpu003eExecutive Director de Charles Telfair Institute (CTI), établissement qui accueille 1 850 étudiants. Celui-ci note que de plus en plus de Mauriciens choisissent du0026rsquo;étudier à Maurice plutôt quu0026rsquo;à lu0026rsquo;étranger. u0026laquo;Il su0026rsquo;agit du0026rsquo;une décision intelligente. À Maurice, il est possible du0026rsquo;obtenir un diplôme international de lu0026rsquo;université Curtin à un prix plus accessibleu0026raquo;, observe-t-il. Même son de cloche à Rushmore Business School. Son directeur, le Dr Nitin Essoo, constate que les Mauriciens se rendent de plus en plus compte de la qualité de lu0026rsquo;enseignement offert à Maurice.u003c/pu003eu003cpu003eEn effet, les universités installées à Maurice nu0026rsquo;ont rien à envier aux plus grandes universités au monde. Par exemple, fidèle à son slogan, la MCCI Business School prône une culture du0026rsquo;excellence dans ses prestations. u0026laquo;u003cemu003eLa qualité de lu0026rsquo;enseignement, des diplômes reconnus internationalement ou encore la qualité du0026rsquo;infrastructure, qui est de bonne tenue et agréable pour nos étudiantsu003c/emu003eu0026raquo;, précise Toriden Chellapermal.u003c/pu003eu003cpu003eJeremy Charoux abonde dans le même sens. En sus du0026rsquo;obtenir une éducation reconnue mon-dialement auprès du0026rsquo;une institution australienne de premier plan u0026ndash; lu0026rsquo;université de Curtin u0026ndash;, les étudiants de CTI bénéficient du0026rsquo;une infrastructure de premier ordre, du0026rsquo;un personnel de haut calibre et de méthodes du0026rsquo;enseignement innovantes.u003c/pu003eu003cpu003eLa Rushmore Business School se positionne parmi les rares à proposer les filières sui-vantes : Quantity Surveying, Spa and Wellness, Architectural technology, Noise assessment, entre autres. De plus, lu0026rsquo;établissement offre des diplômes anglophones identiques à ceux délivrés en Angleterre, cela en collaboration avec des partenaires académiques de renom. Rushmore Business School a pour partenaires universitaires la Leeds Beckett University du Royaume-Uni, lu0026rsquo;University of West of Scotland du Royaume-Uni, la Salford University du Royaume-Uni, lu0026rsquo;European Business School de France, Pearson du Royaume-Uni, lu0026rsquo;ACCA du Royaume-Uni, lu0026rsquo;ICAEW du Royaume-Uni, entre autres.u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eMaurice attire les étudiants étrangersu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eAutre preuve de la qualité de lu0026rsquo;enseignement dans le domaine tertiaire à Maurice est le fait que lu0026rsquo;île attire des étudiants de lu0026rsquo;étranger. Selon la TEC, la filière tertiaire mauricienne a attiré 1 524 étudiants étrangers en 2015 à Maurice. Toujours selon les mêmes données, Maurice ces étudiants étrangers sont originaires de près de 71 pays, dont 422 de la Grande péninsule, 236 de lu0026rsquo;Afrique du Sud, 169 du Nigeria, 89 de la Grande Île et 63 de la France.u003c/pu003eu003cpu003eMalgré cette popularité auprès des étudiants étrangers, Maurice peine toujours à su0026rsquo;imposer comme un centre de savoir dans la région de lu0026rsquo;océan Indien et africaine. En effet, cette vision a été lancée par le précédent gouvernement, plus précisément par Navin Ramgoolam, et a été reprise par le gouvernement en place. Mais cette vision peine à se matérialiser, cela pour diverses raisons. Le Dr Nitin Essoo en expose quelques-unes :u003cbr /u003e absence du0026rsquo;une stratégie de marketing pour mettre en place ce hub, manque de coordination entre les différentes instances dans le secteur de lu0026rsquo;éducation, manque de logements estudiantins, problème de transports et bien du0026rsquo;autres.u003c/pu003eu003cpu003eu0026laquo;u003cemu003eJu0026rsquo;ai toujours clamé haut et fort quu0026rsquo;il faut instituer une Higher u003c/emu003eu003cemu003eEducation Promotion Agency (HEPA), à lu0026rsquo;instar de la MTPA et de la FSPA, qui réunirait sous un seul toit tous les stakeholders du secteur et qui serait en mesure de développer une stratégie cohérente pour cette visionu003c/emu003eu0026raquo;, soutient-il.u003c/pu003eu003cpu003eJeremy Charoux se dit convaincu quu0026rsquo;un beau jour Maurice pourra su0026rsquo;imposer comme un centre du savoir mais à condition du0026rsquo;avoir une vision partagée et une stratégie claire. u0026laquo;u003cemu003eNous devons veiller à ce quu0026rsquo;il existe un plan durable et à long terme pour le secteur de lu0026rsquo;enseignement tertiaireu003c/emu003eu0026raquo;, argue-t-il. Et du0026rsquo;ajouter que la qualité dans ce domaine ne doit jamais être négligée. u0026laquo;u003cemu003eLes régulateurs ont un rôle essentiel à veiller que ce secteur soit bien réglementé.u003c/emu003eu0026raquo; Et Toriden Chellapermal de renchérir que la qualité demeure une condition sine qua non pour que Maurice su0026rsquo;impose comme un Knowledge hub : u0026laquo;u003cemu003eJu0026rsquo;évoque ici la qualité de nos formations, de nos enseignements, des diplômes délivrés. Lu0026rsquo;État et toutes les institutions doivent su0026rsquo;assurer que tel est le cas. Il y va de la crédibilité de ce fameux u0026lsquo;Knowledge Hubu0026rsquo; que nous voudrons mettre en place.u003c/emu003eu0026raquo;u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eRépondre aux exigences du marché de lu0026rsquo;emploiu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003ePar ailleurs, la présence de plusieurs universités internationales sur le sol mauricien ne signifie pas que Maurice a réussi son pari de su0026rsquo;imposer comme un centre du savoir. Jeremy Charoux lance la réflexion suivante : il existe un grand nombre du0026rsquo;universités par rapport à la taille de la population mauricienne tandis que certains estiment que ce secteur est arrivé à saturation en termes de nombre du0026rsquo;universités dans lu0026rsquo;île. Et de souligner que le problème est que toutes les institutions ne sont pas du même niveau et nu0026rsquo;ont pas les mêmes infrastructures. Par exemple, Toriden Chellapermal trouve quu0026rsquo;il existe trop du0026rsquo;universités généralistes à Maurice. Il est du0026rsquo;avis quu0026rsquo;il devrait y avoir de plus en plus de pôles de spécialisation, voire des formations spécialisées. On peut ainsi créer tantôt un pôle technologie, tantôt un pôle agriculture.u003c/pu003eu003cpu003eOutre la difficulté de su0026rsquo;imposer comme un centre du savoir dans la région, le système du0026rsquo;enseignement supérieur est souvent critiqué car il ne répond pas suffisamment aux besoins du marché de lu0026rsquo;emploi. Pour Jeremy Charoux, cette préoccupation est mondiale et ne se résume pas quu0026rsquo;à Maurice. De nos jours, le marché de lu0026rsquo;emploi à travers le monde est en quête de candidats ayant des compétences transversales (soft skills).u003c/pu003eu003cpu003eSelon les opérateurs de lu0026rsquo;enseignement supérieur, il est clair que les compétences académiques ne séduisent plus les employeurs. Du0026rsquo;où lu0026rsquo;importance du0026rsquo;une remise en question. u0026laquo;u003cemu003eNous ne pouvons plus nous contenter de préparer des gens techniquement ou académiquement. Le marché de lu0026rsquo;emploi est en quête de personnes qui puissent communiquer, avoir la bonne attitude ou encore savoir interagir dans divers milieuxu003c/emu003eu0026raquo;, soutient Toriden Chellapermal. Il est rejoint sur ce point par le Dr Nitin Essoo : u0026laquo;u003cemu003eLes entreprises sont en quête de ce u0026lsquo;critical thinkingu0026rsquo; et du pouvoir de u0026lsquo;think out of the boxu0026rsquo;u003c/emu003e.u0026raquo;u003c/pu003eu003cpu003eLu0026rsquo;évolution des métiers fait aussi quu0026rsquo;il y a un décalage entre les connaissances académiques et les exigences du marché de lu0026rsquo;emploi. Ainsi, par exemple dans le domaine de la finance, on parle actuellement de FinTech, de marketing digital sur les réseaux sociaux comme le domaine de la communication. Plus encore, aujourdu0026rsquo;hui, une panoplie de nouveaux secteurs voient le jour : lu0026rsquo;industrie océanique, la biotechnologie, entre autres.u003c/pu003eu003cpu003eDans le but de répondre à ces nouvelles exigences du monde de lu0026rsquo;emploi, des universités ont décidé du0026rsquo;établir une ligne de communication avec les entreprises, afin de comprendre leurs besoins. Cu0026rsquo;est le cas de Rushmore Business School, qui travaille en étroite collaboration avec les employeurs de plusieurs secteurs de lu0026rsquo;économie locale. u0026laquo;u003cemu003eNous sommes à lu0026rsquo;écoute des employeurs. Ainsi, nous offrons des programmes pour satisfau003c/emu003eu003cemu003eire leurs demandesu003c/emu003eu0026raquo;, fait ressortir le Dr Nitin Essoo Cu0026rsquo;est la formule également adoptée par MCCI Business School et Charles Telfair Institute.u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003ePartenariat avec les employeursu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eAinsi, Jeremy Charoux souligne que lu0026rsquo;établissement scolaire est en partenariat avec le secteur privé depuis 17 ans. u0026laquo;u003cemu003eNous ne disposons pas de u0026lsquo;partenaires financiersu0026rsquo;, mais comptons plutôt des actionnaires qui nous viennent en aide de manière stratégique, managériale et opérationnelleu003c/emu003eu0026raquo;, insiste-t-il. Il cite Eclosia, le Groupe ENL et le Groupe Rogers.u003c/pu003eu003cpu003eJeremy Charoux ajoute que le secteur privé exige des compétences très pointues et avance que lu0026rsquo;employé devient un élément concurrentiel de lu0026rsquo;entreprise. Et donc, les entreprises devraient continuer à insister sur les employés ayant les attributs appropriés. u0026laquo;Cu0026rsquo;est la raison pour laquelle les diplômés de CTI sont très demandés par lu0026rsquo;industrieu0026raquo;, soutient-il. Quid de lu0026rsquo;émergence de nouveaux secteurs ? u0026laquo;u003cemu003eNous avons déjà introduit un certain nombre de diplômes émanant de lu0026rsquo;université Curtin afin de répondre aux besoins de ces secteurs émergentsu003c/emu003eu0026raquo;, poursuit-il.u003c/pu003eu003cpu003eQuant à la MCCI Business School, elle demeure lu0026rsquo;école la Mauritius Chamber of Commerce and Industry et travaille donc en étroite collaboration avec lesentreprises et les différentes organisations sectorielles. Par exemple, elle a récemment lancé une licence en tourisme qui est adaptée à la réalité de ce secteur. Ici, lu0026rsquo;accent est mis sur les marchés émergents comme lu0026rsquo;Inde et la Chine. Lu0026rsquo;établissement su0026rsquo;est également concentré sur lu0026rsquo;événementiel, dont lu0026rsquo;organisation du0026rsquo;événements, de conférences, mais aussi sur le marketing digital, les réseaux sociaux. Elle a également introduit des cours de langues orientales, dont le mandarin et lu0026rsquo;hindi, conjointement avec le Mahatma Gandhi Institute. La MCCI Business School se penche par ailleurs sur une licence sur lu0026rsquo;informatique.u003c/pu003eu003cpu003eDe nos jours, pour répondre au mieux à la demande des entreprises, les universités proposent des formations à finalité professionnelle. En du0026rsquo;autres mots, en sus de la connaissance académique, lu0026rsquo;étudiant acquiert une réelle expérience en entreprise. Cette formation dans les entreprises lui permet non seulement du0026rsquo;acquérir des éléments techniques, mais aussi une bonne attitude pour intégrer le monde du travail. À la MCCI Business School,u0026nbsp; toutes les formations sont à finalité professionnelle, avec des stages en entreprise. u0026laquo;u003cemu003eDepuis 30 ans, nos étudiants vont systématiquement dans les entreprises. Par exemple, sur deux ans du0026rsquo;études, ils passent six à huit semaines dans des entreprisesu003c/emu003eu0026raquo;, indique Toriden Chellapermal.Et cu0026rsquo;est justement au cours de ces stages que lu0026rsquo;étudiant se fait repérer par les employeurs.u003c/pu003eu003cpu003eCTI accorde également une grande importance au work-integrated learning. Le but est de su0026rsquo;assurer quu0026rsquo;une fois leurs diplômes décrochés, ces jeunes sont employables. À ce propos, Jeremy Charoux laisse entendre que 9 000 de ses anciens étudiants nu0026rsquo;ont pas eu de mal à trouver de lu0026rsquo;emploi dans de grandes entreprises à Maurice ou à lu0026rsquo;étranger.u003c/pu003e

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