«Il faut intéresser les jeunes femmes à contribuer à l’économie mauricienne» Sandra Mayotte (Présidente du National Women Entrepreneur Council)

Cela fera bientôt une année depuis que vous êtes la présidente du National Women Entrepreneur Council (NWEC). Quel était le constat à votre arrivée ?

Je me suis tout de suite rendu compte que le NWEC abat un travail formidable pour les femmes entrepreneures. À mon arrivée, ce qui m’a le plus impressionnée, ce n’était pas les produits exposés mais les formations destinées aux femmes. Il y a tous les jours des cours sur des sujets liés à l’entrepreneuriat comme le ‘packaging’, le ‘labelling’, la technologie, le management et bien d’autres. Il y a toute une structure qui avait déjà été mise sur pied pour encadrer et empower ces femmes. Cette structure existait déjà à mon arrivée. L’absence d’un Board faisait tache. Cela faisait plusieurs années que le NWEC fonctionnait sans un Board. J’ai constitué un Board et j’y siège comme Chairperson. Par le biais de ce Board, les procédures vont plus vite.

À ce jour, combien de femmes entrepreneures sont enregistrées auprès du NWEC ?

Officiellement, nous avons plus de 2 000 femmes entrepreneures. L’année dernière, nous nous sommes lancés dans une mise à jour de notre base de données. Parmi ces femmes, il y en a qui sont âgées tandis que d’autres ont cessé leurs activités. Ou encore, qui se sont lancées dans des domaines différents. Nous avons actualisé les données sur les membres à travers des membership cards que nous avons demandé aux entrepreneures de venir récupérer. Cet exercice se poursuivra jusqu’à la fin de mars. Le but est d’avoir une idée plus précise du nombre de femmes entrepreneures actives.

Ce nombre est-il en augmentation ?

Définitivement, il est en hausse. Il est bon de souligner que nous avons de très jeunes femmes entrepreneures. D’ailleurs, c’est notre objectif : atteindre les jeunes femmes entrepreneures. Nous constatons qu’il y a un grand nombre d’étudiantes qui terminent leurs études et se retrouvent sans emploi. Elles ont peut-être du talent dans le domaine de l’artisanat ou autre. Ces jeunes femmes sont invitées à venir nous rejoindre.

Justement, une image de ‘pot d’achards’ est attachée au NWEC…

Je suis conscient du fait que le NWEC trimballe une étiquette de ‘pot d’achards’ ou de ‘pot de piment’. Mais je peux affirmer que tout cela est bien loin maintenant. Le savoir-faire de ces femmes entrepreneures va au-delà de cette image de ‘pot d’achards’. Aujourd’hui, nous trouvons des femmes entrepreneures évoluant dans le textile, dans la fabrication de produits en cuir ou encore dans la joaillerie.

Le regard envers le NWEC a-t-il évolué ?

Il n’y a qu’à prendre appui sur le nombre grandissant de personnes qui visitent nos expositions-ventes. Il est bon de noter que les expositions-ventes nous rapportent un revenu de Rs 990 000. Nous frôlons le million de roupies. Cela veut tout dire sur le regard des gens.

Après une année à la présidence du NWEC, que comptez-vous apporter de plus à cet organisme ?

Je veux aller plus vers les femmes entrepreneures, plus précisément ces futures femmes entrepreneures ; il nous faut aller plus vers les jeunes. Il nous faut sensibiliser les jeunes, les adolescentes à l’entrepreneuriat. Il faut apprendre à ces jeunes femmes à devenir autonomes et contribuer à l’économie mauricienne ; c’est mon objectif principal. Nous allons ainsi organiser cette année une journée portes ouvertes à laquelle nous inviterons les jeunes à participer. Il est important de faire ressortir que les femmes entrepreneures d’aujourd’hui ne seront plus là demain. On a besoin de donner une nouvelle jeunesse au conseil. On veut réellement venir en aide aux jeunes femmes entrepreneures. Il nous faut un conseil où émanent de nouvelles idées, de l’innovation.

Quels sont les gros événements prévus cette année ?

Nous travaillons actuellement sur le calendrier qui marquera les 20 ans du NWEC. Dans le cadre de cette célébration, nous pensons organiser une cérémonie de récompenses pour encourager les meilleures femmes entrepreneures de l’année. Nous organiserons également des journées portes ouvertes un peu partout à travers l’île. Nous comptons aussi donner plus de visibilité aux femmes. Nous avons le projet de permettre aux femmes entrepreneures de vendre et d’exposer leurs produits sur le port. Nous voulons viser les bateaux de croisières.