Type to search

Autres Entreprendre

Imprimeri – La vieille dame embraye sur l’industrie 4.0

Share
Imprimeri - La vieille dame embraye sur l’industrie 4.0 | business-magazine.mu

Les années 2020 à 2025 seront le point culminant de la rencontre de cinq générations. En parallèle, au niveau technique, l’imminence de l’arrivée de l’industrie 4.0 rajoute une couche de complexité en matière d’organisation des hommes, des procédures et des outils. Dans le monde commercial, cela se traduit par un grand écart que doivent faire les entreprises pour satisfaire l’ensemble de leur clientèle, de la plus traditionnelle à la plus moderne.

À Maurice, l’industrie de l’imprimerie, dont l’histoire est étroitement liée à celle de la presse, vieille de 252 ans, n’y échappe pas. Selon le Top Hundred Companies, en 2018, les 30 plus gros opérateurs ont brassé un chiffre d’affaires d’environ Rs 3 milliards, contre Rs 2,68 milliards en 2017. Toutefois, leurs profits combinés ont chuté à Rs 58 millions, contre Rs 169 millions en 2017.

Un premier constat s’impose : le secteur de l’imprimerie est tiré par les nouvelles technologies. Dans un élan de modernisation, les opérateurs offrent un vaste éventail de produits dépendant des besoins des particuliers et des entreprises. Le défi est de pouvoir desservir la plus petite commande à la plus volumineuse, et de livrer dans les délais du contrat, que ce soit à Maurice, dans l’océan Indien ou en Afrique.

De plus, qui dit creuset générationnel, dit habitudes et attentes variées, maintien de produits dont les cycles de vie sont arrivés à terme et stratégies de marketing démultipliées. Par exemple, pour les besoins de marketing où l’écrit reste proéminent, les brochures, plaquettes, dépliants affiches et flyers traditionnels restent populaires.

ESSOR DE L’INDUSTRIE DU LIVRE

},

Toutefois, de plus en plus d’entreprises souhaitent personnaliser et afficher leurs logos et slogans sur une multitude de supports. Pour s’adapter à ces nouvelles demandes et exigences, les imprimeries investissent dans de nouvelles presses et les logiciels informatiques permettant une grande flexibilité en termes de design et de mise en page. La flexographie, par exemple, a le vent en poupe.

Cette technique d’impression permet de customiser des étiquettes sur différents supports. Selon l’institut des statistiques, cinq appareils de flexographie ont été importés de Chine, d’Italie et d’Allemagne en 2018. Et ce, pour un coût total de Rs 66,4 millions.

Un segment toujours prédominant dans le monde de l’imprimerie est celui de la presse écrite. Si de nombreux pays européens se retrouvent impuissants face au déclin des ventes de journaux, Maurice échappe pour l’heure à ce scénario catastrophe. En effet, de nombreux Mauriciens achètent toujours un ou deux quotidiens, voire trois ou quatre journaux pendant le week-end. Toutefois, ce secteur se réinvente progressivement, car les Smartphones changent les habitudes de lecture de toutes les couches de la population. Dans ce contexte, les groupes de presse rivalisent d’ingéniosité en incluant, par exemple, des suppléments pour augmenter les ventes.

Par contre, l’industrie du livre connaît un nouvel essor et des auteurs mauriciens approchent les maisons d’édition pour publier et commercialiser leurs écrits, même si le volume reste faible. Cependant, il y a peut-être une niche à creuser car la diaspora mauricienne s’intéresse à ces œuvres et profite de la facilité de la commande en ligne pour s’en procurer. Un engouement se fait sentir au niveau des écrits historiques et aux livres sur les recettes culinaires traditionnelles, indiquant l’intérêt croissant des Mauriciens pour ces domaines. Dans le créneau du livre, des tirages hauts en couleur, notamment en matière de bandes dessinées et en livres illustrés pour les enfants gagnent en popularité. Certaines publications sont commercialisées en plusieurs langues, comme la série des Aventures de Tikoulou, entre autres.

Cependant, Maurice est aussi caractérisé par des activités comptables, bancaires, commerciales et financières des plus florissantes. Cela fournit un créneau pour les imprimeurs. Ces derniers proposent ainsi tous types de produits personnalisés, comme des rouleaux de papier customisés, de différentes gammes pour les ATM des banques et les terminaux de points de vente utilisés dans les commerces pour autoriser le paiement fait par carte. Par ailleurs, pour communiquer des codes de carte bancaire et maintenir la sécurité optimale des données sensibles comme des fiches de paie, des enveloppes sécurisées sont réalisées pour les entreprises. De même, surfant sur la popularité des recharges téléphoniques, des cartes à gratter sont produites localement.

L’offre corporate est essentielle pour les imprimeries et celles-ci n’hésitent pas à sous-traiter entre elles pour offrir le meilleur produit fini à leurs clients. Cela, notamment dans le cadre de la production d’agendas haut de gamme, de cadeaux d’entreprises ou encore de rapports annuels. Toutefois, certains produits numérisés tendent à supprimer des produits traditionnels, à l’instar des agendas et calendriers électroniques, ce qui peut entraîner des pertes considérables à celles qui se sont lancées dans ce créneau spécialisé.

Finalement, un segment qui évolue grandement, notamment dans le domaine de l’alimentaire, est le packaging. Les emballages en carton, facilement jetables et considérés comme étant moins polluants que le plastique, notamment s’ils sont produits dans des matières recyclées, ont la cote ces jours-ci. On les retrouve sous toutes les formes pour contenir divers types de produits. Toutefois, pour la gamme alimentaire, le contact avec l’aliment est réservé aux emballages certifiés conformes. Toute impression sur ces emballages doit d’ailleurs être réalisée avec de l’encre respectant les normes de sécurité alimentaire.

Ainsi, confrontés aux défis modernes et aux attentes diverses et variées, les opérateurs ne cessent de se réinventer. Si pour certains, la diversification et l’exportation constituent des solutions, pour d’autres, la survie passera probablement par la fusion avec d’autres entreprises, notamment quand les produits sont complémentaires.

LESL’Indonésie, principal fournisseur de papier

C’est

L’importation de papier s’élevait à Rs 70,5 millions en 2018. C’est l’Indonésie qui est notre principal fournisseur, avec 1 083 tonnes de papier pour un montant de Rs 34,6 millions. Viennent ensuite le Brésil (Rs 13,8 millions), Singapour (Rs 6,1 millions), la Thaïlande (Rs 4,5 millions) et la Chine (Rs 4,4 millions), l’Afrique du Sud (Rs 3,5 millions) et l’Inde (Rs 1,2 million). Nous nous approvisionnons en papier et en carton auprès d’une dizaine d’autres pays, mais c’est en faible volume.


Encre : importation de Rs 22,9 millions

Le

En 2018, l’importation d’encre totalisait Rs 22,9 millions pour un volume de 34,1 tonnes. Le principal fournisseur était la Malaisie avec 1,2 tonne d’encre importée pour un montant de Rs 5,1 millions. Ensuite, on retrouve la France avec une facture de Rs 1,97 million, puis Singapour (Rs 1,94 million), le RoyaumeUni (Rs 1,7 million) et l’Italie (Rs 1,69 million).