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Le succès de Minleh se conjugue aux produits traditionnels

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Le succès de Minleh se conjugue aux produits traditionnels | business-magazine.mu


Malgré l’impôt sur les produits sucrés, Minleh arrive à se tirer d’affaire avec les produits traditionnels qu’elle propose, à l’instar du sagou, de l’alouda, du fenouss et de la mousse noire.

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«Nous produisons de la mousse noire avec et sans sucre. Ce dessert est considéré comme une boisson qui est concernée par la sugar tax, qu’on y ajoute du sucre ou pas. Pourtant, elle se présente sous forme gélifiée», souligne Vivek Rawateea. Le gérant de Minleh, qui propose des produits traditionnels comme le sagou, l’alouda, le fenouss et la mousse noire, espère depuis deux ans une éventuelle révision de cette taxe qui frappe les grandes entreprises comme les PME qui produisent des boissons sucrées. «Même la MCCI (Mauritius Chamber of Commerce and Industry) s’est prononcée contre les incohérences de cette taxe. Mais pour l’heure, c’est peine perdue. Pour chaque gramme de glucide présent dans nos produits, nous payons 0,03 sou. Mais ce n’est pas normal que les glucides naturellement présents dans le lactose soient aussi comptabilisés et imposés», argumente Vivek Rawateea. De guerre lasse, il a récemment déposé une lettre à l’attention des autorités.

Pourtant, le chef d’entreprise se dit sensible à la démarche de lutte contre l’obésité et le diabète que mène le gouvernement. «Nous avons une attitude responsable envers la santé des consommateurs. Jusqu’ici, nous n’avons pas encore développé l’exportation car nous ne souhaitons pas rajouter des conservateurs à nos produits. Quand nous aurons trouvé un procédé satisfaisant nos exigences en termes de conservation et de santé, nous nous lancerons dans cette voie», soutient-il. 

Commentant les bienfaits santé des produits traditionnels, Vivek Rawateea fait ressortir que la mousse chinoise est très digeste et bénéfique pour les personnes souffrant de troubles digestifs. Consommé comme un dessert, le chef d’entreprise précise qu’il améliore le transit intestinal. La vente de la mousse chinoise sous forme non sucrée lui a paru une évidence car les Mauriciens sont plus health conscious de nos jours. La société commercialise également le produit en logement d’un litre pour répondre aux besoins des familles. «Certaines familles traditionnelles chinoises commandent chez Minleh. Cela nous procure une grande satisfaction car ce sont des connaisseurs qui apprécient la qualité de notre production», sourit Vivek Rawateea.


outils de production modernes

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L’entreprise, qui existe depuis 2006, a été créée par l’aînée des Rawateea. Depuis 2014, suite à l’apport d’un investisseur, elle a pris de l’envergure et Vivek Rawateea a repris le flambeau de la microentreprise familiale pour en faire une véritable PME, employant actuellement 11 personnes. Minleh s’est équipée de nouvelles machines et a investi dans l’achat d’un camion frigorifique. Cela lui a permis de décupler sa production et d’améliorer le packing. «Notre clientèle préfère la formule en logement de 300 ml, un format plus pratique, plus facile à consommer», ajoute-t-il.

«Nous souhaitons accompagner les Mauriciens dans un changement de culture, un retour aux produits traditionnels, qui sont fabriqués localement, au lieu de consommer des produits importés, fabriqués à grande échelle. Le fenouss est très nutritif et l’alouda, à base de graines de tukmaria, de basilic noir, est très sain pour le transit intestinal. Mais les Mauriciens ont perdu l’habitude des goûts et des parfums d’antan», constate le chef d’entreprise. Le lait utilisé dans la préparation des produits est à base de poudre de lait provenant de Nouvelle-Zélande. «Nous aurions souhaité pouvoir utiliser du lait frais local mais, pour l’heure, différentes contraintes ne permettent pas de s’engager dans cette voie. De plus, nous avons de grandes exigences par rapport à la chaîne du froid, la raison pour laquelle nos produits ne sont présents que dans les grandes surfaces, pas chez les détaillants», explique Vivek Rawateea.

L’entreprise familiale envisage à présent une phase d’expansion et vise à desservir le secteur hôtelier et les cantines des entreprises, entre autres. «Les établissements dotés de chambres froides et d’un système de conservation adéquat peuvent servir ces produits traditionnels en remplacement de boissons gazeuses, par exemple. Si un investisseur nous soutient dans cette seconde phase de développement, nous pourrons envisager d’établir des unités de production à Rodrigues ou sur le continent africain plus tard, pourquoi pas», conclut Vivek Rawateea.

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