Nando’s Retour en force

Il y a trois ans, le premier restaurant Nando’s ouvrait ses portes dans le complexe commercial de Trianon. Depuis, trois autres ont vu le jour. Un cinquième ouvrira ses portes en octobre à Grand-Baie La Croisette. Mais l’aventure Nando’s est loin d’être terminée. 

Depuis trois ans déjà, les Mauriciens découvrent et redécouvrent les plats typiques de la chaîne : poulet grillé préalablement mariné pendant 24 heures, salades ou encore une variété de sauces – Lemon & Herb, Mild, Hot et Extra Hot – dont seul Nando’s a le secret. Mais Nando’s n’a pourtant pas démarré ses activités dans l’île en 2009, puisque l’enseigne opérait déjà quelques restaurants à Maurice il y a plusieurs années. La franchise était alors détenue par le groupe Happy World. Mais à la suite de quelques « problèmes », les restaurants Nando’s avaient dû fermer leurs portes en 1998.

La chaîne est toutefois revenue en force il y a trois ans, mais n’appartient plus au groupe Happy World. C’est à présent sous la direction de Mark Elsbury, qui en est à sa première aventure dans les affaires, que la franchise opère. Ce jeune Sud-Africain dynamique et passionné par la culture Nando's, a exercé dans le domaine de l’informatique à Londres pendant 11 ans, avant de se lancer dans la restauration à Maurice. Il a ouvert des centres BPO en Grande-Bretagne, en Afrique du Sud et en Inde. « J’adore Nando’s. J’adorais le concept quand je travaillais en Grande-Bretagne. Je travaillais dur et j’allais manger chez Nando’s au moins cinq fois par semaine. Ce qui me plaisais, c’est que je pouvais y trouver un repas sain et à un prix abordable », explique le Managing Director.

Le bilan de ses opérations à Maurice depuis trois ans est pleinement satisfaisant, avance Mark Elsbury. « Nous sommes très satisfaits de notre performance à ce jour. Nous ciblons surtout une clientèle mauricienne, mais nous accueillons aussi beaucoup d’expatriés et de touristes, notamment des Réunionnais. Mon plus gros défi en venant faire du business à Maurice, a été de comprendre les dynamiques culturelles variées qui y existent, et qui diffèrent de pays en pays. Il fallait comprendre comment les gens vivent et pensent. Nous avons dû nous adapter au mode de fonctionnement du monde des affaires à Maurice. Nous avons recruter et former toute l’équipe de management selon les valeurs et principes de la chaîne. Cela nous a demandé énormément de temps et d’énergie, mais cette période a été très enrichissante », confie Mark Elsbury.

Bilan financier positif

Qu’en est-il du bilan financier ? Il est plutôt positif et le chiffre d’affaires s’est avéré meilleur que les prévisions initiales, soutient notre interlocuteur. Réaliser une croissance d’une année à une autre est devenu toutefois compliqué ces derniers temps, observe Mark Elsbury : »

Outre la crise économique, l’enseigne doit conjuguer avec la compétition féroce avec les concurrents qui proposent également du poulet, et qui luttent pour obtenir leurs parts de marché. Le message qu’elle veut faire passer à Maurice est simple : convaincre le consommateur que Nando’s est le Best eating out experience à Maurice. Pour ce faire, Nando’s mise uniquement sur le poulet frais et non congelé.

« Nous n’avons pas lésiné en concevant et en investissant dans nos restaurants. Nous avons consenti à des investissements massifs. Nous voulons offrir des lieux privilégiés à nos clients et aux normes internationales. La décoration intérieure privilégie des matériaux naturels et ‘eco-friendly’ comme le bois. Chez nous, il n’y a pas de plastique. Chaque restaurant est unique mais conserve l’esprit Nando’s », souligne Mark Elsbury. Tous ces efforts sont nécessaires, dit-il, parce que la clientèle est extrêmement exigeante et qu’elle recherche un service de qualité, à un prix abordable. Mais la restauration représente un défi permanent d’autant plus que les coûts opérationnels ont augmenté ces derniers mois, notamment les coûts de l’eau, de l’électricité et du gaz.

« Les coûts d’opération sont en hausse et nous avions le choix, soit de les passer directement au consommateur, soit de nous battre pour devenir plus efficient. Nous passons beaucoup de temps à essayer de trouver des moyens pour rationaliser nos opérations et réduire nos coûts. Nous avons réalisé des économies, et même si les frais opérationnels auraient dû augmenter, nous sommes parvenus à les réduire. Nous pouvons heureusement compter sur une équipe de collaborateurs professionnelle, et une solide équipe de gestion », avance Mark Elsbury.

Depuis le retour de Nando’s à Maurice, la chaîne a bénéficié du soutien de la clientèle. Les consommateurs mauriciens représentent l’épine dorsale de l’entreprise. C’est la raison pour laquelle l’enseigne fait de son mieux pour apporter son soutien à la communauté locale, en parrainant des activités et des écoles. Chacun de ses quatre restaurants est d’ailleurs engagé dans ce genre d’activités à l’échelle de sa région. « C’est une manière pour nous de rendre à la société le soutien qu’elle nous apporte », explique Mark Elsbury.

Miser sur la clientèle mauricienne

Nando’s mise indéniablement sur un service rapide et une nourriture saine. Ainsi, une variété de salades et de plats végétariens sont proposés. Le poulet servi est de grade A, donc dépourvu de graisse, et le client peut même demander que son poulet soit grillé sans la peau. La chaîne propose un menu varié et à un prix compétitif, afin de cibler un maximum de clients.

Par ailleurs, l’enseigne ouvrira sept restaurants à Maurice, mais pas dans un futur proche, annonce le Managing Director de Nando’s. Cela étant dû à la situation économique difficile. Et d’ajouter : « Je ne vois malheureusement pas les choses s’améliorer. En fait, la situation économique pourrait même se dégrader. Certains économistes prévoient que 2013 sera le ‘perfect financial storm’. En tant qu’entrepreneurs, nous n’avons pas de contrôle sur cela. Mais nous restons positifs et concentrés sur nos objectifs afin de satisfaire les attentes du consommateur. Quand vous êtes parvenu à rationaliser vos opérations et que vous êtes devenu opérationnellement efficient, dès que les jours meilleurs reviendront, il y aura certainement de bons profits à prendre. Il nous faut donc nous positionner afin d’être le mieux armé possible pour la reprise ».