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Omarjee Group – La troisième génération imprime son style

En 2020, cela fera 50 ans que le groupe Omarjee a été fondé à Maurice. Connue pour être une entreprise familiale, ce sont aujourd’hui les seconde et troisième générations qui ont pris la relève. Avec un chiffre d’affaires qui croît de 5 % annuellement, l’objectif du groupe est d’afficher une progression de 10 % par an. Pour ce faire, la société compte sur l’aide de sa cinquantaine d’employés qui œuvrent à consolider la diversité d’activités dans laquelle elle est présente. À titre indicatif, le groupe Omarjee évolue principalement dans les équipements de sport, la mode et les vêtements de luxe. Cependant, en 2012, par le biais d’une subsidiaire, OMJ Company, il s’est lancé dans le tourisme. Sous OMJ Company, opèrent aujourd’hui Omarjee Holidays et Omarjee Aviation.

Toutefois, avant d’aborder les différents services proposés par le groupe, Umarfarooq Omarjee, directeur d’Omarjee Aviation, est d’avis qu’il faut comprendre l’histoire de cette société qui a gravi peu à peu les échelons du monde de l’entrepreneuriat local.

Le groupe Omarjee n’a pas toujours eu sa forme actuelle. Lorsque son fondateur, Musa Omarjee, l’a créé en 1970, c’était plus une entreprise de distribution. Réunionnais de naissance, c’est pour l’amour de sa femme que celui-ci décide de venir s’installer à Maurice et d’abandonner ses activités dans son île natale.

À son arrivée, Musa Omarjee, qui venait d’une île française, note une absence de produits provenant de l’Hexagone. Fort de ses contacts et de ceux de son père, qui était lui aussi entrepreneur, il décide de se lancer dans l’importation et la distribution de produits alimentaires de marques françaises. Ne souhaitant pas vendre lui-même les produits qu’il importe, Musa Omarjee noue des partenariats avec les grandes boutiques de l’île. Toutefois, ajoute Umarfarooq Omarjee, son grand-père a constaté que le marché était restreint. «Avec les taxes durant l’occupation anglaise, les aliments qui ne venaient pas du Royaume-Uni étaient vendus à des prix élevés. De plus, la nourriture était périssable avec une profusion de produits frais», raconte le directeur d’Omarjee Aviation. Musa Omarjee s’est alors lancé dans la vente de petits électroménagers français, qui avaient bonne réputation.

Dans les années 1980, le fondateur d’Omarjee constate un engouement pour la mode. Il décide alors d’importer des vêtements des couturiers français Ted Lapidus et Pierre Cardin avant qu’ils ne connaissent le succès. D’ailleurs, en évoquant cette période, le directeur d’Omarjee Aviation se souvient que son grand-père lui avait raconté les négociations qui avaient mené à l’importation d’un produit. «Il me disait souvent que la négociation pour l’importation se faisait en famille. En gros, lorsqu’il négociait avec Ted Lapidus, il rencontrait son père, sa mère et ses frères et sœurs qui avaient tous un rôle dans la société familiale», développe-t-il.

Ce même processus était aussi utilisé par les propriétaires d’Adidas et de Puma, qui se sont aussi alors associées avec l’entreprise Omarjee. D’ailleurs, ce partenariat avec ces deux marques d’équipement sportif a poussé Musa Omarjee à ouvrir un magasin spécialisé. «Puisqu’il ne trouvait personne pour commercialiser les accessoires sportifs qu’il importait, il s’est mis à ouvrir son magasin, étant persuadé que les Mauriciens s’y intéresseraient», raconte Umarfarooq Omarjee. D’ailleurs, il ne s’est pas trompé car on compte quatre magasins aujourd’hui et un nouveau est en projet.

En 1990, Musa Omarjee se lance dans un secteur en essor : l’immobilier. Il achète un terrain à Curepipe et y construit un magasin. Cependant, constatant le potentiel de l’emplacement, il aménage aussi des bureaux qu’il loue. Autre fait marquant durant cette période : la création du groupe Omarjee qui se structure autour de ses principales activités, à savoir, l’importation, la distribution et la vente.

Dans les années 2000, le fondateur passe la main à ses enfants. Ismaël Omarjee, Bachir Omarjee, Rafiq Omarjee, Roshana Omarjee et Shameer Omarjee reprennent le flambeau et siègent tous dans le comité de direction du groupe. En 2005, Musa Omarjee décède et laisse derrière lui une entreprise structurée, comptant trois boutiques et un contact étroit avec des entreprises et multinationales étrangères comme Adidas.

Aujourd’hui, c’est la troisième génération qui tente d’imprimer son style, tout en respectant le travail de Musa Omarjee. Parmi, se trouvent Umarfarooq Omarjee et ses cousins et cousines qui marchent dans les pas de leur grand-père. Ils ont d’ailleurs été favorables à investir dans un magasin à Bagatelle Mall, où ils accentuent la visibilité du groupe. Plus encore, souhaitant diversifier les activités du groupe dans le tourisme, ils ont créé la branche OMJ Company, qui est basée dans le bâtiment de Curepipe. Quant au développement à venir au sein du groupe Omarjee, Umarfarooq Omarjee annonce : «Nous souhaitons étoffer les produits que nous commercialisons en nouant davantage de partenariats. Pour ma part, je m’attelle à mieux accompagner Alitalia dans ses activités sur l’île et développer des liens avec les îles éparses de Maurice pour trouver de potentiel business commun». Avant d’ajouter que le plus grand projet du groupe est la construction d’un centre commercial à Port-Louis. L’objectif est de créer un endroit où l’on verra le plus grand magasin de sport d’Omarjee et d’autres magasins.

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