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Tic-BPO: l’industrie aspire à monter en gamme

u003cpu003eu003cstrongu003eÉvoluant présentement vers u0026laquo; u003cemu003eles middle range value-added processesu003c/emu003e u0026raquo;, lu0026rsquo;industrie des Tic-BPO est un marché à très fort potentiel qui souffre de la fuite des cerveaux, du taux de change et du manque du0026rsquo;incitations pour attirer les investisseurs. Autant de manquements quu0026rsquo;il est urgent de pallier pour accélérer son positionnement comme le premier pilier de lu0026rsquo;économie mauricienne.u003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eAvec Rs 20,48 milliards de recettes générées en 2013, le secteur des Tic-BPO se présente comme une valeur sûre. La croissance réalisable dans ce secteur du0026rsquo;activité à fort potentiel pourrait, selon les opérateurs interrogés, le positionner comme le premier pilier de lu0026rsquo;économie mauricienne, selon le souhait de son ministère de tutelle. Encore faut-il trouver promptement une solution aux entraves à son épanouissement : fuite de cerveaux, absence du0026rsquo;un plan du0026rsquo;action en vue de démarquer le secteur local sur la carte mondiale, inadéquation du taux de change et carence de ressources humaines, pour ne citer que les plus saillants.u003c/pu003eu003cpu003eAttentif aux écueils, le ministère des Technologies de lu0026rsquo;informationet de la communication (Tic) a lancé officiellement le 9 septembre le tant attendu ICT Academy. Du0026rsquo;autres mesures attendent cependant du0026rsquo;être concrétisées pour rééditer une croissance à deux chiffres dans ce secteur.u003c/pu003eu003cpu003eu0026laquo; u003cemu003eLe secteur marchait extrêmement bien. Entre 2009 et 2012, il y a eu un ralentissement, surtout en 2012 à cause des effets de la crise de 2008. Mais je pense quu0026rsquo;il y a complaisance dans le succè srencontré dans ce secteur ; on a diminué les efforts, on nu0026rsquo;attire plus autant les investisseurs quu0026rsquo;il y a hui tans u0026ndash; cu0026rsquo;était le momentum avec 25 000 – 30 000 personnes dans le secteur. Maurice peut facilement avoir une croissance de 8 – 9 % cette année mais pour la pérenniser et, pourquoi pas, lu0026rsquo;augmenter, il faudrait des mesures plus attractives et innovantes afin du0026rsquo;attirer les investisseuru003c/emu003es u0026raquo;, expliqueVidia Mooneegan, Managing Director de Ceridian Mauritius.u003c/pu003eu003cpu003eCharles Cartier, président de lu0026rsquo;Outsourcing u0026amp; Telecommunications Association of Mauritius (OTAM), campe sur la même position. u0026laquo;u003cemu003e Lu0026rsquo;OTAM est convaincue que lu0026rsquo;île Maurice a le potentiel de doubler la taille du secteur en peu de temps. Pour cela,il faudraitque les décideurs publics comprennent ce qui freine les grandes entreprises à développer des centres ICT-BPO de grande taille à Maurice. Nous devons nous poser la question de savoir pourquoi des entreprises du secteur comme Wi-Pro, Cap Gemini, Genpact, IBM, Xerox ne su0026rsquo;intéressent toujours pas à notre pays. Nous avons fait parvenir aux autorités un mémoire indiquant que le secteur pouvait retrouver un taux de croissance à deux chiffres mais pour cela il faudrait trouver des solutions à plusieurs problèmesauxquels font face les opérateursu003c/emu003e u0026raquo;, dit-il.u003c/pu003eu003cpu003ePremièrement, note-il, lu0026rsquo;impression des investisseurs par rapport à la disponibilité locale des ressources humaines. En 2013, on recensait un effectif de 14 094 personnes travaillant dans le secteur, soit 7 600 hommes et 6494 femmes, comparativement à 12 972 paires de bras (7 068 hommes et 5 904 femmes) en 2012, selon les chiffres avancés par Statistics Mauritius dans sa dernière parution des indicateurs économiques. Un nombre et une croissance dans les ressources humaines compétentes encore trop faibles.u003c/pu003eu003cpu003eRelevons que ce secteur employait 4,6 % de la population active en 2013 u0026ndash; ce chiffre était de 4,3 % en 2012.u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eEnter lu0026rsquo;ICT Academyu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eCu0026rsquo;est un besoin auquel souhaite répondre lu0026rsquo;ICT Academy. Annoncée pour septembre 2012, lu0026rsquo;institution su0026rsquo;est matérialisée avec lu0026rsquo;inauguration de ses locaux le 9 septembre dernier à la Cyber Tower 1 du0026rsquo;Ebène. Basée sur un partenariat privé-public, cette académie orientée vers lu0026rsquo;industrie des Tic vise à former les apprenants dans les métiers recherchés par le secteur Tic-BPO et rehausser le niveau de compétences dans certaines activités et processus.u003c/pu003eu003cpu003eu0026laquo;u003cemu003e Lu0026rsquo;ICT Academy a mis du temps à démarrer. Avec son récent lancement officiel, nous espérons que les autorité sremédieront à ce manque de ressources qualifiées. Nous avons constaté un écart entre la demande et lu0026rsquo;offre. Une collaboration entre les institutions de formation, universitaires, tertiaires et les acteurs dans les secteurs Tic devra être instituée. Ces institutions formeront ainsi les jeunes dans les filières demandées par les entreprises du BPO/Ticu003c/emu003eu0026raquo;, souligne un porte-parole de CSL BPO Services.u003c/pu003eu003cpu003eMais comme le soutient Vidia Mooneegan, le lancement de lu0026rsquo;ICT Academy ne palliera pas la carence de compétences (et lu0026rsquo;inadéquation entre les compétences recherchées et disponibles) depuis longtemps décriée dans le secteur en un claquement de doigts et sans synergies concrètes entre les secteurs privé et Su0026rsquo;il concède que sa mise en opération est une bonne chose, il observe que lu0026rsquo;académie doit faire son chemin. u0026laquo; u003cemu003ePour que lu0026rsquo;ICT Academy fonctionne, il fautquu0026rsquo;il y ait la demande et lu0026rsquo;offre. Le gouvernement a mis cet outil sur pied mais il faut maintenant que tous les stakeholders y insufflent le dynamisme, et y investissent les efforts nécessaires pour quelu0026rsquo;académie puisse se conformer à son agenda de départ : permettre à Maurice de keep pace avec les derniers développements dans le secteur des Tic-BPO en termes de technologies et processuu003c/emu003es u0026raquo;, soutient-il.u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eRetenir les talentsu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eEn attendant, le u0026laquo;u003cemu003e train de la croissance mondiale u003c/emu003eu0026raquo; de ce secteur à très fort potentiel passe. Et pour le rattraper, avant que u0026laquo;u003cemu003e les autres pays ne nous laissentque des miettesu003c/emu003e u0026raquo;, Charles Cartier préconise trois mesures majeures : le positionnement de Maurice en tant que centre névralgique du0026rsquo;Afrique u0026laquo; u003cemu003epouvant se prévaloir de tous les talents de notre région du monde u003c/emu003eu0026raquo;, revoir la politique concernant le taux de change, développer une u0026laquo; u003cemu003eréelle politique nationale de rétention des talentsu003c/emu003e u0026raquo;. Pour ce faire, dit-il, il faut tout du0026rsquo;abordque les entreprises puissent recruter librement dans tous les pays et surtout dans la région. Deuxièmement, pour retenir les talents locaux, il remet en question des pratiques telles quu0026rsquo;une bourse aux lauréats pour des études à lu0026rsquo;étranger.u003c/pu003eu003cpu003eu0026laquo; u003cemu003eIl est inacceptable aujourdu0026rsquo;hui que nous perdons systématiquement notre élite intellectuelle au bénéfice du0026rsquo;autres pays. Il existe bel et bien dans le monde une guerre des talents. Lu0026rsquo;Australie et le Canada lu0026rsquo;ont bien compris en mettant en place un système du0026rsquo;immigration basé sur des points. La France fait de même avec une politique du0026rsquo;immigration choisie. À Maurice, nous participons à cette fuite systématique de talents en mettant en place une éducation élitiste gratuite et en subventionnant le départ de nos plus brillants cerveauxu003c/emu003e.u0026raquo;u003c/pu003eu003cpu003eu0026laquo;u003cemu003e Si nous voulons devenir un high income country, nous devons démembrer ce système et au lieu de dépenser des millions pour les études de quelques-uns, il serait plus judicieux de les utiliser pour faire venir les plus brillants lecturers du monde, dont certains sont des Mauriciens établis à lu0026rsquo;étranger. Nous devons contribuer à hausser le statut de nos universités publiques.u003c/emu003e u0026raquo; Un avis partagé par Nicolas Boyet, directeur de Maureva, qui préconise pour les apprenants u0026laquo;u003cemu003e une formation plus sélectiveu003c/emu003e u0026raquo;, u0026laquo; u003cemu003eun cursus plus longu003c/emu003e u0026raquo;, avec des intervenants avec un dynamisme et un exposure accrusdans le domaine. u0026laquo;u003cemu003e Il faut surtout que les personnes qui ont le potentiel aient les incitations nécessaires pour rester.u003c/emu003e u0026raquo;u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eÉvolution vers le KPO-ITOu003c/strongu003eu003c/pu003eu003cpu003eCes ressources qualifiées permettront au secteur des Tic-BPO du0026rsquo;accélérer son évolution dans u0026laquo; u003cemu003eles middle range value-added processesu003c/emu003e u0026raquo;, comme lu0026rsquo;espère le président de lu0026rsquo;OTAM, ou des processus qualitatifs comme le présente le directeur de Maureva, ou des activités de niche comme le décrit le Managing Director de Ceridian Mauritius. Le représentant de CSL BPO Services le synthèse comme suit : u0026laquo; u003cemu003eMaurice est appelé à évoluer vers lu0026rsquo;externalisation haut de gamme, comme le Knowledge Process Outsourcing (KPO) et Information Technology Outsourcing (ITO). Nous avons démarré le secteur de lu0026rsquo;externalisation avec une activité spécialisée dans la gestion des appels (entrants et sortants). Nous commençons à ressentir un manque de ressources pour ce type du0026rsquo;activité. De ce fait, nous évoluons plus vers le KPO et lu0026rsquo;ITO. Cette nouvelle direction demandera des ressources plus qualifiées, compétentes avec BAC + 2/u003c/emu003e3/4. u0026raquo;u003c/pu003eu003cpu003eLa taille de notre marché des Tic-BPO appelle à une spécialisation, avance Vidia Mooneegan :u0026laquo; u003cemu003eIl faut se spécialiser dans un créneau qui démarquera Maurice et lui bâtira une réputation distincte.u003c/emu003e u0026raquo; Même son de cloche du côté de Nicolas Boyet qui est du0026rsquo;avis que u0026laquo; u003cemu003elu0026rsquo;île Maurice ne pourra pas concurrencer lu0026rsquo;Inde (son plus proche et sérieux concurrent) par exemple sur des processus standard, de masse, avec son potentiel de ressources humaines estimé à 4 000 personnes.u003c/emu003e u0026raquo; La spécialisation souhaitée, ajoute Vidia Mooneegan, corroborera avec la vision et la stratégie nationale de hisser Maurice comme un pays à revenu moyen à élevé. Outre la formation continue des effectifs, un rééquilibrage du taux de change est recherché. u0026laquo;u003cemu003e Nous sommes convaincus que des dizaines de milliers du0026rsquo;emplois peuvent être créés dans ce secteur mais cela ne sera pas possible au taux de change actuel de la roupie qui privilégie les importations au détriment des exportationsu003c/emu003e u0026raquo;, laisse échapper le président de lu0026rsquo;OTAM.u003c/pu003eu003cpu003eLe directeur de Maureva note quu0026rsquo;avec ses recettes réceptionnées en euros, les écarts sont importants avec les fluctuations incessantes du taux de change :u0026nbsp; u0026laquo; u003cemu003eNous essayons du0026rsquo;équilibrer nos risques de change en alternant entre le dollar américain et lu0026rsquo;euro pour nos transactions. Je pense que tout opérateur du secteur cherche à ce que la roupiesoit la plus basse possible. Pour remédier à cet écueil, il faut pouvoir rester dans une fourchette raisonnable du taux de change à la vente, soit de Rs 40-Rs 42, et ce de façon durable.u003c/emu003e u0026raquo;u003c/pu003eu003cpu003eu003cstrongu003eLire le dossier complet dans u003cemu003eBusiness Magazineu003c/emu003eu003c/strongu003eu003c/pu003e}]

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