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Tourisme vert dans l’attente d’une valorisation

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Tourisme vert dans l'attente d'une valorisation | business-magazine.mu

Apport économique indéniable, le tourisme mauricien a du potentiel inexploité, selon les opérateurs de ce secteur. Allier le concept de « Sea, Sun and Sand » aux escapades en pleine nature constituerait peut-être la formule gagnante pour notre tourisme.

Le tourisme vert est en plein essor. Bien que la demande mondiale devienne plus forte pour ce type de tourisme, le secteur local du tourisme vert et des loisirs d’intérieur souffre d’un manque de valorisation, avec pour conséquence que son potentiel économique est peu exploité. Les opérateurs de ce secteur s’en sortent, certains mieux que d’autres, avec la crise affectant le secteur touristique, avec des activités diversifiées et des packages dynamiques pour différentes bourses.

Appelé tourisme vert, l’écotourisme, le tourisme de nature, le secteur d’offres d’activités «vertes» comme le formulait Thierry Saunier d’IcanTropic en mars dernier dans Business Magazine, a vrai semblablement triplé, ces trois dernières années. Le tourisme ‘Nature et Aventure’, expliquait-il, regroupe l’ensemble des activités dites ‘vertes’ et se déroule principalement en région montagneuse : randonnée, trekking, escalade, canyoning, via ferrata… La Société Internationale d’Ecotourisme, décrite comme la principale organisation mondiale liée à la promotion de ce type de tourisme, décrivait, en 1991, l’écotourisme comme une « forme de voyage responsable dans des espaces naturels, qui contribue à la préservation de l’environnement et le bien-être des populations locales. »

On dénombre plus d’une dizaine d’opérateurs dans ce secteur ; ils se présentent sous la forme de domaines et de parcs, à l’instar du Domaine des 7 Vallées, du Casela Nature & Leisure Park, du Domaine de Chazal, de Frédérica Nature Reserve, du Domaine de Lagrave, du Domaine de l’Etoile, du Domaine de l’Arbre du Voyayeur, du Domaine de Wolmar, du Domaine des 7 Cascades, et d’entreprises comme Otélair Ltée, Yemaya Adventures, Vertical World Mauritius, Ican Tropic, pour ne citer que ceux-là.

« Ce domaine grandit et devient rentable. Yemaya Adventures est là depuis 2000 ; cela a été très lent au début mais à présent il compte une clientèle régulière. Il ne faut pas oublier que le tourisme est fragile. L’avenir sera de proposer aux Mauriciens des activités en formant plutôt des clubs, comme cela se fait en Europe. Par ailleurs, l’écosystème est très fragile et nous devons faire bien attention au développement sauvage que l’on peut malheureusement remarquer à Maurice. Presque partout à travers l’île, des ordures sont entassées aux recoins des champs de cannes, où un développement mal réfléchi vient enlaidir et polluer les derniers bouts de nature qu’il nous reste», fait remarquer Patrick
Haberland, directeur de Yemaya Adventures.

Une richesse peu exploitée

Ce secteur d’activité est en pleine évolution depuis plus d’une quinzaine d’années en Europe et en Amérique du Nord, note Thierry Saunier. C’est de façon assez logique, dit-il, que de nombreux pays ouverts au tourisme ont pris la mesure du potentiel ‘nature’ de leur territoire, et se sont engagés dans cette voie. « Aujourd’hui, l’île Maurice propose une offre encore très limitée dans ce domaine. Sans nul doute, la proximité immédiate de l’île de la Réunion n’est pas étrangère à cette situation. L’idée d’une île Maurice entièrement tournée vers la mer est encore prépondérante auprès de nombreux touristes. Il convient donc avant toute chose de ne plus comparer les deux « îles sœurs », qui n’ont en fait que très peu de points communs, en tout cas en ce qui concerne leurs reliefs. L’île de la Réunion est bel est bien un département de montagnes avec un point culminant à plus de 3000 mètres d’altitude. Le potentiel de l’île Maurice pourrait certainement être mieux comparé avec celui d’îles comme la Martinique ou la Guadeloupe », soutient Thierry Saunier.

Ces îles, poursuit-il, proposent depuis plusieurs années une offre touristique mêlant détente, plage, mais aussi de nombreuses possibilités de vacances actives depuis la plongée jusqu’à la découverte des zones montagneuses. « Maurice a ce même potentiel ; il reste aujourd’hui à le valoriser ».

François Baudot, Leisure Manager du Domaine de Bel Ombre, abonde dans le même sens. Le secteur a du mal à décoller, selon lui, pour deux raisons principales : le manque de conscientisation de l’importance de ce type de tourisme, « qui est une forme de tourisme durable, centré sur la découverte de la nature », et l’occultation de cette offre dans la promotion de notre destination. « Notre île a beaucoup plus que cela à offrir. De plus, nos réserves naturelles ont à faire face à une concurrence indirecte de la part des parcs de loisirs dont le nombre s’est accru, ces dernières années. Or, l’objectif que nous nous sommes fixé à la Réserve Naturelle de Frédérica est de mettre notre patrimoine endémique en avant et de le faire découvrir aux visiteurs de passage au Domaine de Bel Ombre.»

Avec ses 14 hectares de réserves et sa multitude d’activités liées à la nature, le ‘Casela Nature &Leisure Park’ se positionne en bonne place dans le secteur de l’écotourisme, un créneau où des efforts sans relâche doivent être entrepris pour valoriser la
richesse de l’intérieur du pays. « L'île Maurice a longtemps mis en avant ses belles plages, mais la tendance mondiale depuis quelques années va vers l'écotourisme, et nous avons constamment des efforts à faire pour faire reconnaître et valoriser la richesse de l'intérieur du pays, plus spécifiquement en termes d'offres de loisirs, sur le plan international. Au niveau local, il y a une croissance considérable avec la conscientisation grandissante de la population sur l'importance de l'écologie. Les Mauriciens recherchent aussi de la diversité dans leurs loisirs et se tournent davantage vers les activités écologiques », dépeint Béatrice Mélotte, Communication Executive à Medine Leisure, pôle du Groupe Medine, gérant de ce parc.

Les efforts de communication des compagnies locales portent petit à petit leurs fruits, constate par ailleurs Thierry Saunier : « Il y a encore peu de temps, beaucoup de touristes ne découvraientl’offred’aventurespossibles à l’île Maurice qu’unefoissur place. Aujourd’hui, notamment grâce à Internet, maisaussi au relais des guides touristiques (Petit futé, Guide du Routard…), de nombreuxtouristesprogramment des escapades en pleine nature dès la préparation de leur voyage».

Offre élargie d’activités vertes

L’offre d’activités dans le secteur du tourisme vert est-elle complète, accessible à toutes les bourses ? Patrick Haberland, directeur de Yemaya Adventures, constate que c’est le cas. « L’écotourisme à Maurice comprend des activités ouvertes à tous et accessibles à toutes les bourses. La nature en premier lieu est gratuite. Il ne coûte rien, par exemple, d’aller faire de la randonnée dans les parcs nationaux et les ‘nature trails’. Ensuite, de nombreux organismes organisent des sorties en groupe, que ce soit pour les loisirs ou pour la compétition comme le VTT ou le ‘trail’ ; ils arrivent à pratiquer des prix très intéressants. Ensuite, il y a des sorties plus spécifiques, qui nécessitent du matériel adapté et des guides qualifiés, et ces sorties bien évidemment coûtent un peu plus cher. Avec de la volonté et un peu de recherche, l’intéressé arrive à trouver quelque chose correspondant à son budget.»
Pour ce marché, le pouvoir d’achat demeure un argument important, reconnaît Béatrice Mélotte, Communication Executive à MedineLeisure, et les familles hésitent à pratiquer aussi régulièrement que souhaité les activités de ce secteur. L’arrivée de voyageurs qui choisissent Maurice comme une destination verte, bien que cette dernière catégorie reste encore limitée, est le signal fort d’une évolution de l’image de l’île dans le secteur de l’écotourisme, souligne Thierry Saunier, d’IcanTropic.
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